Créer un site internet

SAINTE BARBARA

Sainte-Barbe, née d'un père païen – adorant les idoles – vers 235 à Nicomédie (en Turquie, aujourd'hui Izmit), fut cependant de bonne heure instruite des vérités chrétiennes par ses lectures, et fit de même tout son possible pour éviter le mariage. Dioscore, son père, était un être d'une humeur bizarre et d'un naturel cruel ayant toutes les inclinations d'un barbare. Celui-ci, voyant que sa fille, déjà parvenue à l'adolescence, était d'une beauté très remarquable, et comprenant les dangers auxquels ne tarderaient pas à l'exposer ses grâces jointes à une immense fortune, imagina de l'enfermer dans une forteresse inaccessible. La célèbre tour ressemblait plus à un palais magnifique qu'à une prison. Barbe profita de l'absence de son père pour faire percer une troisième fenêtre en plus des deux dont disposait sa prison dorée, pour symboliser la Trinité : le Père, le Fils et le Saint Esprit. De même elle y traça des signes de croix. Son père, à son retour, lui demanda l’explication de ces signes. Elle lui dit qu’elle avait voulu représenter un Dieu en trois personnes et la mort du fils de Dieu sur la croix. Dioscore entra dans une grande colère en voyant que sa fille embrassait "les rêveries" des chrétiens : elle fut obligée de fuir. Il la poursuivit longtemps et, l’ayant enfin atteinte, il l’accabla de coups, la prit par les cheveux et la ramena à sa maison où il la tint enfermée dans la tour et la traita comme une esclave. Il la mena ensuite au tribunal de Marcien, gouverneur de la Province où, l’ayant accusée d’être chrétienne, il demanda qu’elle fût châtiée selon la rigueur des édits que les empereurs avaient promulgués contre les chrétiens (elle n'avait que 16 ans).

Marcien s’efforça d’abord de la faire fléchir par de belles paroles mais, la voyant insensible à ses remontrances, il changea cette feinte douceur en cruauté. Après une horrible flagellation, il la fit ramener en prison en attendant d'avoir inventé quelque nouveau supplice pour la punir. La même nuit, le Seigneur lui apparut dans une lumière admirable, l’exhorta à la persévérance, lui promit de l’assister dans tous les combats qu’elle allait soutenir pour la gloire de son nom. Et pour lui donner des marques sensibles de protection, il la guérit parfaitement de toutes ses plaies.

Le lendemain, le gouverneur la fit comparaître une seconde fois devant son tribunal, et, la voyant guérie des blessures dont son corps avait été tout couvert, il attribua ce miracle à ses faux dieux et tâcha de la persuader de leur offrir quelques sacrifices en actions de grâces. Mais la jeune fille lui affirma qu’elle avait été guérie par Jésus-Christ, fils du Dieu vivant. Le juge, irrité par sa hardiesse, commanda au bourreau qui était présent de lui déchirer les flancs avec des peignes de fer, et quand ils seraient entre ouverts, de les lui brûler avec des torches ardentes, et, enfin, de lui décharger sur la tête de grands coups de marteau. Pendant qu’on exécutait cet arrêt, elle avait les yeux élevés au ciel et priait. A ces tourments en succéda un plus douloureux : la sainte eut les mamelles coupées ; mais l’amour qu’elle portait à Dieu et le désir de souffrir pour lui, faisaient que ces douleurs lui étaient agréables. Marcien, se voyant vaincu par la constance de Sainte-Barbe, s’avisa d’un autre genre de supplice, qui était le plus sensible qui put faire souffrir une vierge : il commanda qu’on lui ôta ses habits, et qu’en cet état elle fût chassée à coups de fouet par les rues de la ville. Alors la sainte, levant les yeux au ciel, fit cette prière à Dieu : "Ô mon Seigneur et mon Roi, qui couvrez quand il vous plaît le ciel de nuages et la terre de ténèbres, cachez, je vous en supplie, la nudité de mon corps, afin que les yeux des infidèles ne le voyant point, ils n’aient pas sujet de faire des railleries de votre servante". Sa prière fut aussitôt exaucée et Dieu lui apparut, remplit son cœur de consolation et la couvrit d’un vêtement lumineux qui ôta aux idolâtres la vue de son corps. 
Enfin, Marcien perdant tout espérance de faire ébranler le cœur de notre sainte, qui avait paru invincible au milieu de tant de supplices, la condamna à avoir la tête tranchée. Dioscore, qui s’était trouvé à tous les tourments de sa fille, semblait n’attendre que cette sentence pour se baigner dans son sang virginal et achever d’assouvir sa rage contre elle ; car dès qu’elle fut prononcée, il se présenta pour en être lui-même le bourreau (afin qu’elle ne mourût point dans d’autres mains que les siennes).

Cette cruelle demande lui ayant été accordée, Barbe fut menée hors de la ville, en haut d’une montagne où, étant arrivée, elle se mit à genoux pour remercier Dieu de la grâce qu’il lui faisait de l’honorer du martyre. Elle le pria aussi d’exaucer ceux qui demanderaient quelque chose par son intercession. A l’heure même, on entendit une voix céleste l'assurant que sa requête était exaucée, et l’invitant à venir recevoir la couronne qui lui était préparée au ciel. Son père inhumain ne lui laissa pas plus de temps pour faire sa prière : il lui coupa la tête le 4 décembre, sous l’empire de Maximin Ier (et non de Maximien). C'est alors que, se retournant à la Cour, triomphant et fier de son zèle à servir les idoles de l'état, il fut, par le ciel, frappé d'un coup de foudre qui réduisit son corps en cendres. Plus tard, le corps de Sainte-Barbe fut exhumé solennellement et ses reliques transportées en divers pays. Par cette intervention divine contre son père, elle s'était révélée puissance de feu.

Elle eut pour compagne de son martyre une vertueuse femme appelée Julienne, convertie par son exemple.

L'histoire de Sainte-Barbe étant basée sur des sources plus ou moins légendaires, son nom a été supprimé du calendrier par l'Eglise en 1969. Il fut remplacé par "Barbara", nuance lexicale bien subtile!

NOTRE DAME DE KIBEHO

La Mère de Dieu est apparue à des pensionnaires du collège catholique de Kibého, tout d’abord à Alphonsine Mumureke, qui avait alors quinze ans et qui a vu la Mère de Dieu pour la première fois le samedi 28 novembre 1981, puis à Nathalie Mukamazimpaka, et ensuite à Marie-Claire Mukangango.

Alphonsine Mumureke a vu les apparitions jusqu’au mardi 28 novembre 1989. La première a eu lieu le samedi 28 novembre 1981, à 12h35. Elle était alors dans le réfectoire pour servir ses amis de classe quand elle a soudainement entendu une voix qui disait : « Ma fille! »
 
   
Alphonsine lui a répondu : « Je suis ici. » Elle s’est rendue dans le corridor et a vu une très belle femme. Elle s’est alors mise à genoux, a fait le signe de la croix et lui a demandé : « Qui êtes-vous? »
 
 
La belle femme lui répondu : « Ndi Nyina Wa Jambo » soit, « Je suis la Mère du Verbe (de la Parole). » Cette dernière lui a ensuite demandé : « Dans la religion, qu’est-ce que vous préférez? » Et Alphonsine lui a répondu : « J’aime Dieu et sa Mère, qui nous a donné le Fils qui nous a donné la rédemption. » La Mère du Verbe a dit : « Si c’est ça, je suis venue pour te rassurer, parce que j’ai entendu tes prières. Et je voudrais que tes amies aussi aient la foi, parce qu’elles ne croient pas assez fort. »
 
Alphonsine a ajouté : « Mère du Sauveur, si c’est vraiment toi qui est venue pour nous dire qu’ici, dans cette école, nous avons peu de foi et que tu nous aimes, je suis véritablement remplie de joie que tu me sois apparue à moi. »
 
 
Alphonsine a aussi mentionné que : « La vierge n’était pas blanche comme on le voit sur les images saintes. Je ne pouvais pas déterminer la couleur de sa peau. Elle était d’une beauté incomparable. Elle avait les pieds nus et une robe blanche sans couture, et aussi un voile bleu sur sa tête, qui allait jusqu’à ses pieds et qui couvrait complètement ses cheveux. Elle avait les mains jointes sur sa poitrine et ses doigts pointaient vers le ciel. Quand elle commença à partir, j’ai récité trois prières : Je vous salue Marie et Venez Saint Esprit. Et je l’ai vu s’enlever vers le ciel comme Jésus. »

À la suite de l’apparition, Alphonsine est demeurée immobile pendant un quart d’heure. Le jour suivant, le dimanche 29 novembre, elle a revu l’apparition et ensuite elle est restée à nouveau immobile. Ce jour-là, la Mère de Dieu lui a dit qu’elle aimerait que ses enfants la voient comme une Mère. Elle lui a aussi dit : « Je suis ta Mère. Tu ne dois pas avoir peur de moi, mais tu dois m’aimer. »

 En décembre, les apparitions sont survenues presque tous les samedis. Et à la fin des apparitions, quand Alphonsine tombait en extase, les étudiantes et les professeurs essayaient de la brûler avec une allumette et de la piquer avec une épingle, mais elle n’avait aucune réaction. Durant les derniers jours de novembre et de décembre, les apparitions survenaient à chaque soir après 21h00.
 

Après le samedi 16 janvier 1982, des apparitions ont eu lieu dans la cours de l’école pour le public et dans le dortoir des étudiantes, et dans un endroit qui fut converti en une chapelle où les étudiantes priaient dans la soirée, ainsi que dans la chambre d’Alphonsine. La Vierge Marie confiait souvent à Alphonsine la date de sa prochaine apparition.   

Certaines professeurs et étudiantes ont dit : « Nous croirons à l’arrivée de Marie, Mère de Dieu, dans notre école seulement si elle apparaît à quelqu’un d’autre qu’Alphonsine. » Celle-ci leur a répondu : «  Priez vous-même pour obtenir cette faveur. »

Les étudiantes qui avaient des chapelets les ont amenés pour les faire bénir par la Bienheureuse Vierge. Les chapelets ont tous été mélangés, il était alors impossible pour Alphonsine de savoir à qui appartenait chacun d’eux. Elle a donc pris les chapelets et les a soulevés à la Bienheureuse Vierge. Certains d’entre eux sont devenus si pesants, qu’Alphonsine ne pouvait pas les soulever pour demander à la Mère de Dieu de les bénir. Quelqu’un remarqua alors que l’un des chapelets, qui était si pesant, appartenait à une étudiante qui ne croyait pas aux apparitions et qui les a critiquées. Dans le dortoir étaient apparues une étoile et des lumières étincelantes que tous avaient pu voir.
 

Alphonsine a dit à la Sœur directrice et à ses amis de classe que le samedi 20 et le dimanche 21 mars 1982 : « Je semblerai morte, mais n’ayez pas peur et ne m’enterrez pas! » À 18 heures, Alphonsine fut plongée dans le sommeil. Son corps était raide et très pensant. Les gens ne pouvaient pas la soulever ni séparer ses mains qui étaient jointes ensemble. La Mère de Dieu lui a alors montré le Paradis, le Purgatoire et l’Enfer.

Pendant l’une des apparitions, Alphonsine fut guérie d’une sévère infection, de la perte de la voix et d’une maladie de l’œil. Pendant une autre apparition elle tomba sept fois, mais même quand elle fut sur le sol, elle continua de prier et de chanter. Elle demanda la grâce de détester le péché et la force de ne pas être portée par le désir de la chair. Elle chanta : « Reine du Ciel et de la Terre. » Ensuite, comme une invocation, elle répéta : « Aidons-Lui à sauver le monde. » Dans ses prières, Alphonsine faisait souvent des demandes concernant la vocation au sacerdoce et à la vie religieuse.
 

Le lundi 15 août et le lundi 28 novembre 1983, la Mère de Dieu, lors de son apparition, avait demandé à Alphonsine qu’une chapelle soit construite en son honneur. On lui donnera le nom de : « le Sanctuaire de Notre-Dame des Douleurs. » La première pierre de la chapelle du sanctuaire fut posée le samedi 28 novembre 1992.
 

« Bien que je sois la Mère de Dieu, je suis simple et humble. Je me trouve toujours là où tu es. Je t’aime comme tu es. Jamais je ne critique mes petits. Quand un enfant est sans reproche devant sa mère, il n’hésite pas à lui confier tout ce qui est dans son cœur. Je suis reconnaissante quand mes enfants sont heureux avec moi. Cette joie est le plus beau signe de confiance et d’amour. Peu de personnes comprennent les mystères de l’amour de Dieu. Fais de moi ta Mère, qui étreint tous mes enfants avec amour pour que tu puisses me confier tes profonds désirs. Sache que je livrerai tous tes vœux à mon Fils Jésus, ton Frère. »

« Rien n’est plus beau qu’un cœur qui offre ses souffrances à Dieu. Priez, priez, priez. Suivez l’évangile de mon Fils. N’oubliez pas que Dieu est plus puissance que tout le mal dans ce monde. Partagez. Ne tuez pas. Ne persécutez pas. Respectez les droits de l’Homme parce que si vous allez à l’encontre de ces droits, vous allez échouer et ça va se retourner contre vous. »

Extraits de ses dernières apparitions :
La Mère de Dieu disait : « Je m’adresse à vous qui détenez le pouvoir, et qui représentez la nation; sauvez le peuple au lieu d’être leurs tortionnaires. Ne volez pas les gens, partagez avec les autres. Faites attention de ne pas persécuter, de ne pas faire taire ceux qui voudraient dénoncer vos erreurs. Je vous le dis, et je le répète, peu importe ce que vous faites, quand bien même vous essaieriez de faire du mal à quelqu’un parce qu’il aime son confrère qui défend les droits de l’Homme, parce qu’il combat pour le respect de la vie des autres et pour la vérité, et aussi même parce qu’il combat pour que Dieu soit aimé et respecté, quoi que vous fassiez, vous ne pouvez pas faire rien contre Lui. »

À sa dernière apparition la Mère de Dieu a aussi dit à Alphonsine : «  Je t’aime. Je t’aime. Je t’aime beaucoup. N’oublie pas l’amour que j’ai pour toi. Ces messages vont faire du bien non seulement maintenant, mais aussi dans le futur. »

Le mardi 12 janvier 1982, la Mère de Dieu a répondu aux prières des étudiantes et est apparue à Nathalie Mukamazimpaka jusqu'au samedi 3 décembre 1983. Les Sœurs ont demandé à Nathalie de faire bénir l’eau pendant les apparitions.

La Mère de Dieu a dit : « Je suis venue pour préparer le chemin à mon Fils, pour ton bien, mais tu ne le comprends pas. Il y a peu de temps, tu étais égarée et distraite par les biens de ce monde. J’ai vu que beaucoup de mes enfants se perdent et je suis venue pour te montrer le vrai chemin. »
 

La Mère de Dieu a aussi dit : « Personne n’arrive au Ciel sans souffrir. »

Le dimanche 5 août 1982, La Mère de Dieu lui a dit : « Je te parle, mais tu ne m’écoutes pas. Je voudrais te soulever mais tu restes en bas. Je t’appelle mais tu ne m’écoutes pas. Quand feras-tu ce que je te demande? Tu restes indifférente à tous mes appels. Quand vas-tu comprendre? Quand t’intéresseras à ce que je te dis? Je te donne des signes, mais tu restes incrédule. Combien de temps resteras-tu ainsi à écouter mes appels? »
 

La Mère de Dieu a dit à Nathalie en particulier : « Réveille-toi, mets-toi debout. Lève-toi et regarde vers le haut attentivement. On doit se dédier à la prière. On doit se développer dans les vertus de charité, de disposition et d’humilité. »

Nathalie a précisé, concernant l’apparence de la Mère de Dieu : « Quand elle venait, elle restait dans les airs, à environ trois mètres du sol, dans la lumière, et souvent ses mains jointes sur sa poitrine pointaient vers le ciel, mais parfois ses mains étaient ouvertes de chaque côté. Sa robe était bordée de dentelle autour du cou. Elle était toujours dans une lumière douce, mais qui ne brillait pas. Elle ne marchait pas, elle glissait. Sa voix était douce et elle parlait gentiment. »

Le mardi 2 mars 1982, elle est apparue à Marie-Claire Mukangango et ce, jusqu’au mercredi 15 septembre, 1982. Marie-Claire fut celle qui montra le moins de croyance aux apparitions. Après la première apparition, elle continua à dire : « On doit méditer sur la Passion de Jésus et sur les profondes douleurs de sa Mère. On doit réciter le chapelet des Sept Douleurs de Marie chaque jour pour obtenir la faveur d’être repentie. » Selon Marie-Claire, l’apparition s’est présentée comme étant Notre-Dame des Sept Douleurs, et a demandé de sortir de l’oubli le chapelet des Sept Douleurs.

La Mère de Dieu lui a dit : « Le monde s’est tourné contre Dieu. On doit se repentir et demander pardon. »

Le vendredi 2 avril 1982, la Mère de Dieu lui a répété : « Repentir! Repentir! Repentir! » Marie-Claire lui a répondu : « Je le fais. » La Mère de Dieu après lui a dit : « Quand je te dis ça, je ne parle pas seulement à toi, mais aussi aux autres. L’homme d’aujourd’hui a vidé chaque chose de leur vrai sens, celui qui commet une faute ne reconnaît pas qu’il a fait du tort. » Marie-Claire lui a répondu : « Nous sommes sans puissance. Donnez-nous la force de reconnaître nos défauts et de demander pardon pour les leurs. »

Le lundi 31 mai 1982,  la Mère de Dieu lui a dit : « Ce que j’exige de toi c’est de te repentir. Si tu récites et que tu médites sur ce chapelet, tu auras alors la force de te repentir. Aujourd’hui peu de gens savent comment demander pardon. Ils clouent encore le Fils de Dieu sur la Croix. Alors je suis venue et pour rappeler en particulier ici en Rwanda, parce qu’ici j’ai trouvé un peuple encore humble, qui ne s’est pas attaché à la richesse et à l’argent. »

Entre 1982 et 1983, des apparitions ont eu lieu chaque semaine à l’ensemble des voyantes. Et il a plu à l’une ou l’autre apparition. Seules les voyantes n’ont pas été mouillées et ont été guéries. L’eau qui s’est accumulée pendant ces jours a permis des guérisons. Et cela s’est renouvelé au moins cinq fois.

Des pèlerins à Kibého ont été témoins de plusieurs évènements : la danse du soleil de droite à gauche et de haut en bas pendant des dizaines de minutes; la disparition du soleil qui fut remplacé par la lune de couleur verte; une danse d’étoiles et de croix lumineuses dans le ciel.

Certaines voyantes ont pratiqué le jeûne pendant 8 à 15 jours, sous surveillance médicale. Malgré cela, leur corps fonctionnait normalement et elles ont récupéré leur poids en 2 jours.

Le dimanche 15 août 1982, la Mère de Dieu a demandé aux voyantes de bénir la foule dans la cour d’école. Mais les voyantes étaient en extase et ne voyaient pas la foule, mais plutôt un jardin de fleurs dans lequel certaines étaient fraîches et d’autres fanées. La Mère de Dieu leur demanda alors d’arroser les fleurs et leur a expliqué que les fleurs fraîches représentaient les gens dont le cœur était tourné vers les biens Dieu, et que les fleurs fanées représentaient les cœurs tournés vers les biens matériels, en particulier l’argent. Selon le témoignage des voyantes, la Mère de Dieu était triste et pleurait.

Le jeudi 19 août 1982, pendant huit heures, les voyantes ont vu une rivière de sang, des gens qui se tuaient entre eux, des corps abandonnés sans personne pour les enterrer, un arbre en flammes et des corps décapités. Cette prophétie a été mise en doute, mais plus de dix ans plus tard elle s’est réalisée. La rivière de sang n’était autre que la Rivière Kagea.

Quand le sanctuaire fut consacré le samedi 31 mai 2003, pendant la procession plusieurs ont témoigné avoir vu près du soleil un autre astre plus petit, de la dimension de la lune, lumineux et qui dansait avec mille couleurs. Cela a duré huit minutes.

Alphonsine Mumureke est née en 1964. Elle est devenue Sœur Alphonsine de la Croix Glorieuse. Sa famille a été tuée pendant la guerre civile en 1994.

Nathalie Mukamazimpaka réside au sanctuaire Notre-Dame des Douleurs à Kibého, où elle travaille et se dévoue à l’église. Le service le plus précieux pour elle est de préparer l’autel pour la messe. Elle est restée un témoin timide et humble de ces apparitions.
 
Marie-Claire Mukangango s’est mariée et a été tuée avec son époux en 1994, pendant la guerre civile.


 

NOTRE DAME DE BEAURAING

C’est à une certaine distance que la Sainte Vierge est apparue les premières fois aux enfants, Andrée et Gilberte Degeimbre (15 et 9 ans), Fernande, Gilberte et Albert Voisin ( 15, 13 et 11 ans). Quand la Sainte Vierge apparut, Elle resta un bon moment silencieuse. Dès qu’ils La virent, les enfants tombèrent à genoux.

La Sainte Vierge est apparue plus de 30 fois au même endroit. La première apparition eut lieu le 19 novembre 1932 et la dernière, en janvier 1933. Les enfants ne furent pas crus quand ils racontèrent ce qui s’était passé. Les religieuses de l’école que les enfants fréquentaient  leur interdirent de parler des apparitions et ne voulurent nullement prêter attention à ce qu’ils voulaient communiquer.

La quatrième apparition eut singulièrement lieu près du nouveau bâtiment des soeurs. La Sainte Vierge apparut sur un buisson d’aubépines ; elle ouvrit les mains, puis disparut. La mère supérieure interdit aux enfants de fréquenter l’école et exigea qu’ils restent à la maison. Les enfants obéirent, mais passèrent la nuit à pleurer et à prier.

Toutes les apparitions de Beauraing se sont passées en soirée. C’est ce qui explique la grande affluence que connut Beauraing. Les premiers jours, la Sainte Vierge sembla attendre les enfants. Elle apparut quand ils commencèrent à réciter le chapelet. Quand les enfants aperçurent la Vierge, le ton de leur voix s’éleva et ils donnèrent l’impression  de ne plus parler que d’une seule voix. Plusieurs centaines de personnes priaient avec eux dans ce grand silence. Les religieuses décidèrent de ne pas se montrer derrière des grilles fermées.

Le 8 décembre, on assista à une série impressionnante de confessions, dont de nombreuses conversions. Beaucoup de personnes reçurent aussi la Sainte Communion. Après la messe, une procession s’organisa pour se rendre à l’aubépine. On pouvait voir des voitures venant de Charleroi, Givet, Dinant, Namur, St Hubert, Bruxelles et Verviers. Des trains supplémentaires avaient été mis en service au départ de Dinant et des Ardennes .

A trois heures de l’après-midi, le terrain du couvent est rempli de monde, ainsi que la rue. La police essaie de maintenir l’ordre et les gens chantent : «  Etends tes mains bénies sur toute la Belgique ! » Autour de l’aubépine quantité de bougies et cierges allumés. A six heures, les enfants arrivent et on entend une voix qui dit : « Elle est ici ! » Les enfants tombent à genoux et commencent à prier le chapelet. Ils interrogent la Vierge, mais il n’y a pas de réponse, juste un sourire. La foule commence à prier le Rosaire. La Vierge restera visible aux enfants pendant tout ce temps.

Six médecins sont venus pour examiner les enfants et observer ce qui se passe. L’un passe une torche électrique devant les yeux des enfants, l’autre enfonce une longue aiguille sous la peau d’un des enfants ; un autre encore passe une allumette allumée sous la main d’une petite fille, sans que celle-ci ne manifeste la moindre brûlure. Les médecins se concertent et sont tous d’accord pour reconnaître que les enfants étaient plongés dans un état d’extase.

Les enfants sont interrogés séparément. On ne constate aucune divergence dans les témoignages.

Le 23 décembre, la SainteVierge demande la construction d’une église pour que les gens puissent venir en pèlerinage. Le 29 décembre, Fernande l’entend dire : «  Priez sans cesse ! » Le 2 janvier, Notre Dame dit aux enfants : «  Demain, je dirai à chacun de vous quelque chose de très spécial. » Le 3 janvier est le dernier jour des apparitions et peut-être le plus important pour ce qui va être révélé. Albert et Gilberte reçoivent un secret qu’ils n’ont jamais révélé.

La Grande Promesse de Beauraing :

Je convertirai les pécheurs »

Quelle magnifique promesse ! Elle émane du Cœur Immaculé d’une Mère qui aime et souffre avec ceux qui prient pour la conversion de ceux qu’ils aiment, parce qu’ils désirent être réunis dans l’Amour de Dieu. Pour montrer son immense pouvoir, la Sainte Vierge dit à Andrée :

«  Je suis la Reine du Ciel et la Mère de Dieu; Priez toujours. »

A Fernande qui, n’ayant de prime abord rien remarqué et continuait à prier, la Vierge dit :  aimes-tu mon Fils ? … M’aimes-tu ?... Alors, offre-toi à Moi ! »

Tout le monde l’entend dire : « Adieu ! » Au cours des apparitions qui se sont produites après le 29 décembre, les enfants voient continuellement «  Un Cœur entouré  de rayons de lumière ». C’est pourquoi on en est venu à parler de « Marie, la Mère au Cœur d’Or ».

Notre Dame de Beauraing est fêtée le 22 août qui est le jour de fête du Cœur Immaculé de Marie.

En 1983, nous avons commencé un chemin de croix à neuf heures du soir. L’accent était mis sur le péché et la contrition. Avec des milliers de personnes, 5 évêques et beaucoup de prêtres, nous avons marché dans les rues sombres du village, portant des cierges allumés. Arrivés à l’aubépine, les cierges ont tous été glissés dans cinq grands bacs de sable autour de la croix. Dans l’église, dix prêtres ont confessé dans différentes langues. A  11 heures, eut lieu une grand-messe toute spéciale qui se termina peu après minuit. Le lendemain, la grand-messe fut suivie par la procession « Corpus Christi » dans les rues du village. Ce fut vraiment un temps de réjouissance avec toutes ces bannières et les cierges allumés aux fenêtres des maisons.

CHEZ NOUS SOYEZ REINE, SOYEZ NOTRE REINE.

NOUS VOUS APPARTENONS »

SAINT ANDRE

André est né à Bethsaide, en Galilée, sur les bords du lac de Tibériade. Il est pêcheur, comme son frère Simon. Ils vivaient- sûrement une vie paisible, en harmonie avec Dieu et heureux de leur travail. C´est Jean le Baptiste qui bouleverse en premier le calme de la Galilée de l´an 30. Il appelle au baptême de pénitence. André, assoiffé de Dieu, avait entendu la prédication de Jean. Sans doute avait-il reçu le baptême et était-il devenu l´un de ses disciples. Entendant la voix désigner Jésus: “Voici l´agneau de Dieu”, André suivit son Seigneur, pour ne plus le quitter.

Selon les Évangiles, Saint André est le premier disciple appelé par Jésus sur les rives du Jourdain. Il revêt également un rôle important d’intermédiaire: il conduit son frère Simon à Jésus qui le nommera Pierre, la pierre sur laquelle Jésus fondera son Église. André amène aussi le jeune garçon qui porte les cinq pains et les deux poissons et dont Jésus se sert pour nourrir la foule. Apôtre, il répandra la Bonne Nouvelle parmi les païens et jusqu’en Grèce - grâce à lui une foule innombrable se convertira à Jésus-Christ.

Saint André se distingue par la grande solidité de sa foi et par sa confiance. Lorsqu’il travaille avec Simon au bord du lac de Tibériade, Jésus les appelle à quitter leurs filets: “Suivez-moi, je vous ferai pêcheurs d’hommes.” La réponse des deux frères est spontanée et totale : ils choisissent le Seigneur Jésus comme leur maître et abandonnent tous leurs biens pour le suivre. Ils renoncent au désir de posséder. Ils sont les premiers à suivre Jésus avec une confiance absolue, sans même l´avoir vu accomplir un miracle ni avoir entendu aucune promesse.

A l’occasion de la fête de Saint André, le 30 Novembre 2009, Benoît XVI a adressé un message au Patriarche œcuménique de Constantinople. Le Saint-Père a rappelé que la commémoration de Saint André, patron de ce patriarcat, “doit encourager tous les chrétiens à répondre aux grands enjeux du moment, aux problèmes de plus en plus complexes qui se posent à la chrétienté”
Chrétien de la première heure, la personne de Saint André représente un fort symbole de l’Eglise-mère en Terre Sainte et un modèle pour les chrétiens d’orient dont la foi et la pratique religieuse sont aujourd’hui soumises à de multiples défis. Mais le saint apôtre donne également à chacun de nous l’exemple d’une vie donnée par amour du Christ.

Après la Pentecôte, André prêcha dans Jérusalem, la Judée, la Galilée, puis alla évangéliser les Scythes, les Éthiopiens, les Galates et d’autres peuples jusqu’à Patras en Grèce. Fervent prédicateur de la Bonne Nouvelle de la résurrection de son Seigneur, il convertit une multitude de païens à la foi chrétienne, par sa parole et par ses miracles.

Poursuivi par le proconsul Egee et menacé du supplice de la croix il s’exclama: “si je craignais ce supplice, je ne prêcherais point la grandeur de la Croix”. Une foule de chrétiens vint à sa défense mais André se montre calme et les encouragea à la résignation. D’aussi loin qu’il aperçut la croix il s’écria d’une voix forte: “Je vous salue ô Croix consacrée par le sacrifice du Sauveur. O bonne Croix, si longtemps désirée, si ardemment aimée, rendez-moi à mon divin Maître. Que pour vous je sois admis à la gloire de Celui qui par vous m’a sauvé”.

Lié à une croix en X, appelée depuis croix de Saint André, il exhortait les fidèles et prêchait aux païens, attendrit eux-mêmes. Selon la tradition, il rendit son âme inondé d’une lumière céleste.

NOTRE DAME DE LA PRIERE

Lundi 8 décembre 1947 :

1) un peu avant 13h.

Jacqueline AUBRY, 12 ans, Jeanne AUBRY sa soeur, 7 ans, et Nicole ROBIN, 10 ans, vont prier à l’église sur le chemin de l’école un peu avant 13 heures, la classe reprenant à 13h30. Pour cette fête de l’Immaculée Conception les Soeurs qui font la classe avaient recommandé aux enfants de prier tout spécialement la Sainte Vierge. Les 3 enfants entrent dans l’église et dans la nef du bas-côté gauche disent un « Je vous salue Marie » devant la statue de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Elles vont ensuite s’agenouiller devant l’autel de la Sainte Vierge et commencent à réciter une dizaine de chapelet. Voilà qu’elles voient la Sainte Vierge avec à son côté un ange qui la contemple, un genou plié à terre. Les 3 enfants se précipitent dehors pour inviter d’autres enfants à venir: deux suivent dont Laura CROIZON, 8 ans, qui verra aussi « la belle Dame ».

La Dame sourit aux enfants mais ne dit rien . Les fillettes récitent une dizaine de chapelet suivie de trois invocations : « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». Après quelques minutes la Dame et l’Ange disparaissent.

Interrogées séparément par le Chanoine Ségelle, curé de la Paroisse, et soeur Saint-Léon directrice, les fillettes font un récit identique. Jacqueline raconte:

« J’ai vu une belle Dame, vêtue d’une robe blanche, ceinture bleue, voile blanc légèrement brodé autour. Le voile reposait sur le front. Les pieds de la Dame étaient nus et apparents et reposaient sur une large pierre rectangulaire formant le bas de la grotte dans laquelle elle nous est apparue. A son bras droit était passé un chapelet aux grains blancs montés sur une chaîne d’or. Les cheveux étaient blonds et longs et retombaient sur le devant, de chaque côté, en formant deux anglaises. La ceinture bleue était un large ruban et les manches de la robe étaient vagues. A ses pieds, cinq roses, roses, lumineuses, formaient une guirlande en forme de demi-cercle qui se terminait par deux feuilles vertes reposant sur les deux extrémités de la pierre. Sous les pieds, on lisait l’invocation : « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». L’ange se tenait sur une pierre plate de même couleur que la grotte mais en dehors d’elle, le genou droit à terre, à peu de distance de la Dame, et à sa droite. Il était vêtu d’une robe blanche et avait des ailes blanches aux bords dorés. Il tenait à la main droite un lys blanc et l’autre main reposait sur sa poitrine. Les cheveux étaient blonds en forme d’anglaises. »

2) 13h50.

La Belle Dame parle:
- Dites aux petits enfants de prier pour la France… (courte pause), car elle en a grand besoin.
- Madame, est-ce que vous êtes notre Maman du Ciel?
- Oui, je suis votre Maman du Ciel.
- Quel est l’ange qui vous accompagne?

L’ange dit: « Je suis l’ange Gabriel ».
La Sainte Vierge reprend:
- Donnez-moi votre main à embrasser. Revenez ce soir à 5 heures et demain à 1 heure.

3) 17h.

En cette fête de l’Immaculée Conception, les fidèles sont rassemblés pour le Chapelet paroissial et le Salut du Saint-Sacrement. Jacqueline est la seule des 4 fillettes. Elle verra la Sainte Vierge pendant la 5e dizaine de chapelet. La Vierge Marie ne dit rien, et disparaît lorsque Monsieur le Curé apporte le Saint-Sacrement et bénit l’assemblée, puis elle reparaît après la bénédiction.

Mardi 9 décembre :

4) 13h.

Jacqueline:
- Madame, est-ce que je peux faire entrer mes amies?
La Sainte Vierge:
- Oui, mais elles ne me verront pas.
- Embrassez la croix de mon chapelet.

Puis la Sainte Vierge fait sur elle-même le signe de la croix avec une impressionnante lenteur.
- Je vais vous dire un secret que vous pourrez redire dans trois jours: priez pour la France qui, ces jours-ci, est en grand danger.
- Allez dire à Monsieur le Curé de venir ici à 2 heures, d’amener les enfants et la foule pour prier.
- Commencez le « Je vous salue Marie ».

Les enfants récitent une dizaine de chapelet. la Dame sourit.
- Dites à Monsieur le Curé de construire une grotte, le plus tôt possible, là où je suis; d’y placer ma statue et celle de l’ange à côté. Lorsqu’elle sera faite, je la bénirai.
- Revenez à 2 heures et à 5 heures.

5) 17h.

A 14 heures elles restent en classe obéissant à un ordre de Monsieur le Curé. A 17 heures elles sont au rendez-vous.

La Dame:
- Chantez le « Je vous salue Marie », ce cantique que j’aime bien.
- Dites à la foule de s’approcher pour réciter une dizaine de chapelet.

A la fin du chapelet c’est la Dame elle-même qui énonce trois fois: « O Marie conçue sans péché. » et on entend les enfants répondre: « priez pour nous qui avons recours à vous. »
Jacqueline:
- Madame, viendrez-vous encore demain?
- Oui, revenez tous les jours à 1 heure, je vous dirai quand tout sera fini.

Puis la Sainte Vierge bénit l’assistance par un majestueux signe de croix.

Mercredi 10 décembre :

6) 13h.

La foule est plus nombreuse.
La Sainte Vierge :
- Chantez le « Je vous salue Marie ».
Pendant que la dizaine se termine par un « Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit… », la Sainte Vierge s’incline respectueusement.
- Baisez ma main
Nicole interroge:
- En quoi faudra-t-il faire la grotte que vous avez demandée hier?
Réponse de la Dame:
- En papier pour commencer.
Jacqueline:
- Madame, voulez-vous bien faire un miracle pour que tout le monde croie?
- Je ne suis pas venue ici pour faire des miracles mais pour vous demander de prier pour la France. Mais demain vous y verrez clair et vous ne porterez plus de lunettes.
- Je vais vous confier un secret que vous ne direz à personne. Promettez-moi de le garder.

Les enfants:
- Nous le promettons.
- Revenez me voir demain à la même heure.

 

Jeudi 11 décembre :

Au réveil Madame Aubry constate que sa fille Jacqueline est guérie: il n’y a plus les croutes de sa conjonctivite rebelle depuis 2 ans ni trace de sa myopie. Elle n’a plus besoin de lunettes.

7) 13h.

Monsieur le Curé est présent.
La Sainte Vierge:
- Chantez le « Je vous salue Marie ».
- Priez-vous pour les pécheurs?
- Oui, Madame.


Récitation d’une dizaine de chapelet.
Jacqueline pose les questions préparées par Monsieur le Curé et Soeur Saint-Léon:
- D’où nous vient cet honneur que vous veniez en l’église Saint-Gilles?
- C’est parce qu’il y a ici des personnes pieuses et que 
Jeanne Delanoue y est passée.
- Est-ce en souvenir de 
Jeanne Delanoue qui vous aimait tant et qui aimait tant vous prier à Notre Dame des Ardilliers…
- Oui, je le sais très bien,
 interrompt la Sainte Vierge.
…et qui est venue elle-même établir ses filles ici, achève Jacqueline?
- Combien y a-t-il de soeurs ici?
- Elles sont trois, 
répond Jacqueline.
- Quel est le nom de leur fondatrice?
Jeanne Delanoue.
- Madame, voulez-vous bien guérir ceux qui ont des maladies nerveuses et des rhumatismes?
- Je donnerai du bonheur dans les familles…
- Voulez-vous chanter maintenant le « Je vous salue Marie »?
- Nous le voulons bien.

Après le chant, la Dame demande:
- Est-ce que Monsieur le Curé va construire la grotte?
- Oui, Madame, nous vous le promettons.
- Revenez demain à 1 heure.
- Oui, Madame, nous reviendrons demain. – Voulez-vous chanter maintenant le « Je vous salue Marie »?
- Nous le voulons bien.

Après le chant, la Dame demande:
- Est-ce que Monsieur le Curé va construire la grotte?
- Oui, Madame, nous vous le promettons.
- Revenez demain à 1 heure.
- Oui, Madame, nous reviendrons demain.

Vendredi 12 décembre :

8) 13h.

La Sainte Vierge:
- Chantez le « Je vous salue Marie ».
Une dizaine de chapelet. A la fin la Sainte Vierge commence elle-même trois fois l’invocation « O Marie conçue sans péché… » et les 4 petites terminent.
- Rechantez le « Je vous salue Marie ».
- Oui, Madame.

Jacqueline qui a du mal à entendre: Comment?
- Voulez-vous bien rechanter le « Je vous salue Marie ».
- Nous le voulons bien.
- Baisez ma main.

Aujourd’hui les enfants lisent bien sur la poitrine de la Dame, dont la tête est auréolée d’un arc-en-ciel lumineux, le mot MAGNIFICAT.
- Priez-vous pour les pécheurs?
- Oui, Madame nous prions.
- Bien, surtout priez beaucoup pour les pécheurs.

Une dizaine de chapelet. Et les trois invocations.
Jacqueline en faveur d’une jeune fille paralysée:
- Madame, voulez-vous guérir cette jeune fille?
- Si je ne la guéris pas ici, je la guérirai ailleurs.
- Oh! Madame, voulez-vous guérir une personne très pieuse?
- Je ne suis pas venue ici pour faire des miracles mais pour que vous priiez pour la France.

Puis la Vierge bénit la foule et disparaît avec l’ange.

Samedi 13 décembre :

9) 13h.

- Chantez le « Je vous salue Marie ». demande la Belle Dame.
puis - Commencez par le « Je vous salue Marie ».
- Oui, Madame.

Une dizaine de chapelet. A la fin la Sainte Vierge commence elle-même trois fois l’invocation « O Marie conçue sans péché… » et les 4 petites terminent.
Jacqueline présente un bouquet d’oeillets roses:
- Madame, voici des fleurs.
La Sainte Vierge bénit les fleurs. 2e dizaine suivie de la triple invocation. 3e dizaine.
Jacqueline:
- Madame, faites donc un miracle !
- Plus tard. 
répond la Dame. 4e dizaine.
Nicole :
- Madame, quand on fera la grotte, faudra-t-il laisser l’autel à côté?
- Oui, laissez l’autel à côté.

5e dizaine.
- Je reviendrai demain pour la dernière fois.

Dimanche 14 décembre :

10) 13h.

La foule est rassemblée dans l’église.
La Sainte Vierge dit:
- Chantez le « Je vous salue Marie ».
- Récitez une dizaine de chapelet.

Les enfants terminent aujourd’hui cette dizaine (c’est la 2e occasion) par un « Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit… », la Sainte Vierge s’incline respectueusement. « O Marie conçue sans péché… » et trois fois la foule répond. Il y aura 5 dizaines, comme hier, un chapelet complet.
Jacqueline et Nicole lisent une demande de Monsieur le Curé:
- Madame, nous vous demandons de bénir Monseigneur l’Archevêque, ses 25 années d’épiscopat, Monseigneur l’Evêque de Blois, les deux paroisses, les écoles libres, la Mission du Carême, les prêtres du Doyenné, et de donner des prêtres à la Touraine.
La Dame accueille par une inclination souriante de la tête.
- Oh ! Merci, s’exclament les enfants.
Jacqueline et les petites offrent des bouquets de fleurs à la Sainte Vierge:
- Madame, je vous offre des fleurs. Prenez-les ! Embrassez-les.
Sourire de la Dame qui répond:
- Je les embrasserai, mais je ne veux pas les prendre. vous les emporterez.
Jacqueline:
- Merci, Madame. Chant du « Je vous salue Marie ».
Jacqueline lit une demande préparée par soeur Marie de l’Enfant Jésus:
- Madame, que faut-il faire pour consoler Notre-Seigneur de la peine que lui font les pécheurs?
- Il faut prier et faire des sacrifices.
- Continuez le chapelet.

Celui-ci terminé, Jacqueline dit:
- Madame, je vous en prie, faites une preuve de votre présence.
- Avant de partir, j’enverrai un vif rayon de soleil.
- Dites à la foule qu’elle chante le Magnificat.
- Oui, Madame, nous allons le chanter.

Monsieur le Curé entonne le Magnificat suivi par la foule.
- Priez-vous pour les pécheurs?
- Oui, Madame, nous prions.
- Récitez une dizaine de chapelet, les bras en croix,
 demande la Vierge.
La Sainte Vierge bénit l’assemblée et demande pour la 3ème fois:
- Allez-vous construire une grotte?
- Oui, oui, nous allons la construire.

la Sainte Vierge prononce trois fois l’invocation « O Marie conçue sans péché… » et les 4 petites terminent « …priez pour nous qui avons recours à vous. »
Et voici que le « vif rayon de soleil » promis illumine pendant 3 à 4 minutes l’angle de l’église à l’autel de la Sainte Vierge où se sont déroulées les événements.
- Faut s’en aller, dit Jacqueline, Elle a dit qu’elle enverrait un rayon de soleil avant de partir.
Le temps était maussade, le ciel bas, et ce rayon de soleil a été perçu par les habitants des campagnes environnantes.

IMMACULEE CONCEPTION

Le dogme de 1854

La Conception Immaculée de Marie, fête chrétienne depuis le Moyen Âge, est un dogme de l'Église catholique romaine, défini le 8 décembre 1854 par le Pape Pie IX dans la bulle Ineffabilis Deus, signifiant que Marie, mère de Jésus-Christ, fut conçue exempte du péché originel. La bulle déclare :

« Nous déclarons, prononçons et définissons que la doctrine, qui tient que la bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa conception par une grâce et une faveur singulière du Dieu tout-puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du péché originel, est une doctrine révélée de Dieu, et qu’ainsi elle doit être crue fermement, et constamment par tous les fidèles. » La constitution dogmatique Lumen gentium

(1964) précise qu'elle a été « rachetée de façon éminente en considération des mérites de son Fils »

(LG 53) et que « indemne de toute tache de péché, ayant été pétrie par l'Esprit saint, [elle a été] formée comme une nouvelle créature. »

SAINT NICOLAS

Saint Nicolas est né à la fin du IIIe siècle en Lycie (sud de l'actuelle Turquie). Il était évêque de Myre. C'était un homme réputé pour sa bonté. Mais dans les faits, rien ne le prédisposait à devenir le saint homme qui distribue des cadeaux aux enfants...

Lors des Croisades, on a retiré ses reliques de l'église de Myre pour les transporter à Bari, en Italie. Un chevalier lorrain aurait aussi récupéré une de ses phalanges. À cette époque, il était fréquent de recueillir des reliques de saint... et l'authenticité importait peu ! Il l'offrit à l'église de Port. Devenue lieu de pélerinage, la ville est alors rebaptisée Saint-Nicolas-de-Port. Ce brave homme devient le saint patron de la Lorraine. En 1477, le duc de Lorraine, René II, lui attribue sa victoire contre Charles le Téméraire, qui trouve la mort à Nancy

Saint Nicolas a réalisé plusieurs miracles, comme celui d'avoir resuscité trois enfants. Une chanson populaire raconte l'histoire de trois petits enfants partis glaner dans les champs... A la nuit tombée, perdus, ils frappent à la porte d'un boucher. A peine entrés, il les tue, les découpe et les met au saloir... Sept ans plus tard, saint Nicolas passant par là, leur redonne la vie... 

Saint Nicolas devient alors le protecteur des enfants. C'est aussi le saint patron des jeunes hommes non mariés. Saint Nicolas est aux garçons ce que sainte Catherine est aux jeunes filles. C'est aussi le patron des navigateurs : il a contribué à sauver des équipages de la tempête.

ENFANT JESUS DE PRAGUE

Pour comprendre l'histoire du Petit Jésus de Prague, il nous faut remonter jusqu'à l'Espagne du 16e siècle, l'Espagne au sommet de sa splendeur, libérée des occupants arabes, ruisselante sous l'or du Nouveau Monde, l'Espagne qui prend l'habitude d'honorer le Fils de Dieu, non plus comme un nouveau-né pauvre et nu, couché dans la crèche (1), mais comme un enfant debout, richement vêtu, portant le monde dans la main gauche et bénissant de la main droite.

Sous l'impulsion de sainte Thérèse d'Avila (la "grande"), réformatrice des carmels, cette dévotion commence à se répandre d'un couvent à l'autre, en Espagne d'abord, puis dans toute l'Europe catholique si bien qu'elle arrive à Prague où vit une petite communauté de carmes déchaussés (2). Nous sommes au début du 17e siècle et la capitale de la Bohême vit en pleine guerre de religion (3). En effet, les protestants tchèques, héritiers de Jan Huss, appuyés par les Allemands, ne supportent pas la mainmise autoritaire des Habsbourg d'Autriche, défenseurs acharnés du catholicisme. Justement, ceux-ci viennent de remporter une victoire éclatante près de Prague au lieu dit "La Montagne Blanche" (1621) et ce, grâce entre autres à la collaboration très active du supérieur général des carmes déchaussés. En gage de reconnaissance, l’empereur Ferdinand II établit plusieurs monastères de carmes en Bohême, dont à Prague, en 1624, un temple confisqué aux protestants, temple qui sera aussitôt baptisé église Notre-Dame-de-la-Victoire avec une chapelle dédiée à Notre-Dame des Victoires.
Le monarque pourvoyait également avec générosité aux besoins de cette communauté, mais après son départ, les religieux connurent un cruel dénuement que leur inaltérable confiance en la divine providence allait récompenser.

UN CADEAU PRINCIER

Il y avait à Prague, à cette époque, la pieuse princesse Polyxène de Lobkowitz qui, émue de leur détresse, leur offrit en 1628 une statuette de l’Enfant Jésus :
- « Mon père, dit-elle au supérieur des carmes, je vous confie ce que j’ai de plus précieux ici-bas. Vénérez bien l’Enfant Jésus et rien désormais ne vous manquera. »
Il s’agissait d’une ravissante statuette de l’Enfant Jésus, haute de 48 cm, vêtue d’un splendide manteau brodé, un riche diadème d’or enrichi de pierreries sur la tête, la main droite levée en signe de bénédiction, l’index et le majeur réunis par une seule bague symbolisant ainsi l’alliance de l’Ancien et du Nouveau Testament. La main gauche portait le globe terrestre surmonté de la croix.
La princesse Polyxène avait reçu, à l’occasion de son mariage, cette statuette offert par sa mère, Marie Manriquez de Lara qui, en réalité s’appelait Marie Manriquez de Pignatelli dont la famille italienne vénérait depuis longtemps la petite statue que l’on tenait pour miraculeuse ; c’était probablement la reproduction par un artiste espagnol, d’une statuette rapportée de Terre Sainte par une
dame anglaise, Marguerite Kemp, qui en 1414, avait rapporté une figurine de l’Enfant Jésus de Behtléem. Cette représentation était restée en Italie et installée à l’Aracoeli (basilique de Rome). Sa ressemblance avec le Petit Roi de Gloire du carmel de Beaune (France) est frappante.
Quoiqu’il en soit, le don de la princesse fut accueilli avec reconnaissance par les religieux, qui tout heureux placent ce généreux cadeau sur l'autel de l'église Notre-Dame-de-la-Victoire, où il est honoré avec ferveur. Une grande abondance de grâces spirituelles et temporelles y répondit dès lors. Le révérend père Cyrille de la Mère de Dieu était l’un des plus fervents apôtres de cette dévotion à l’Enfant Jésus de Prague, qui se répandit comme un ouragan de gloire, débordant les frontières.

Mais les temps sont peu sûrs et la paix, fragile. Trois ans plus tard, l'armée protestante est à nouveau aux portes de Prague.
en 1630 la Bohême redevenait le théâtre de guerres, obligeant les carmes à se transporter à Munich. Les religieux sont dispersés, les églises et les couvents saccagés ou pillés.
Dans la précipitation du départ, les religieux oublièrent d’emporter la précieuse statuette dont la dévotion se perdit pour le plus grand malheur des religieux, atteints de toutes sortes d’épreuves successives. Pendant ce temps, l’ennemi sacrilège détruisait églises et monastères ; la petite statue l’Enfant Jésus, arraché de son socle, les deux mains tranchées, est jetée sous les décombres de l'église, derrière l'autel, dans les décombres. L’année suivante, l’empereur ayant repris Prague, les Carmes purent réintégrer leur couvent, mais, chose étrange, nul ne se soucia de la statuette et la communauté retomba dans une extrême pauvreté.
En 1634, une nouvelle occupation de Prague, par les suédois cette fois, provoqua encore le départ des religieux. Leur retour définitif se situa en 1635 mais accompagné de la misère chez ces carmes oublieux, la décadence du couvent s’accentuant de jour en jour. Vers la Pentecôte 1637, le père Cyrille rentrait à Prague, à nouveau menacée par les hérétiques. Le danger remit en mémoire la protection obtenue par l’Enfant Jésus et le père Cyrille demanda au supérieur d’effectuer des recherches pour retrouver leur précieux trésor. Ce fut lui-même qui le découvrit dans les plâtras, derrière l’autel. Ce dévot religieux s’empressa de l’exposer dans le chœur de la chapelle, à la vénération de tous. Peu après, tout danger disparaissait.
Un jour qu’il était agenouillé devant le divin enfant, le père Cyrille qui priait de toute son âme, entendit ceci :
« Aie pitié de moi et j’aurai pitié de toi. Rends-moi mes mains et je te rendrai la paix. Plus tu m’honoreras, plus je te favoriserai ».
Aussitôt, le père Cyrille supplia le supérieur de faire réparer la statuette dont les mains avaient été brisées, mais prétextant l’extrême pauvreté du couvent, la demande fut rejetée. Le père Cyrille eût recours à la prière et 3 jours plus tard, un don de 100 florins était fait pour le culte de l’Enfant Jésus ; mais cette fois encore, le prieur choisit d’acheter une nouvelle statue. Or, le jour même de son exposition, un lourd chandelier fixé au mur s’en détacha et vint la briser alors que ce même prieur tombait malade et devait abandonner sa charge.
Le bon père Cyrille renouvela ses intentions auprès du nouveau supérieur, mais le manque d’argent faisait toujours remettre la réparation à plus tard ; les offrandes qui parvenait recevaient une autre affectation alors que la maladie et la mort frappaient rudement la congrégation, n’épargnant pas le supérieur qui finit par comprendre son erreur. La statuette attendait dans l’ombre la réparation réclamée et le père Cyrille en exprimait maintes fois son regret au Petit Roi qui lui dit un jour :
« Place-moi à l’entrée de la sacristie ; quelqu’un viendra et me prendra en pitié. »
En effet, peu après, un homme du nom de Daniel Wolf, se présenta et dit au père : 
« Confiez-moi la statue, je la ferai réparer à mes frais ».
Ce qu’il fit à la plus grande joie de tous. Ce Daniel Wolf était sous le coup d’un grave procès or, dès qu’il se fut chargé de la réparation, tout s’arrangea pour lui de façon inespérée. Dès ce moment et grâce aux couvents des pères carmes et aux franciscains, la dévotion à l’Enfant-Jésus de Prague se répandit rapidement en Europe et au-delà. On ne compte pas les miracles et faveurs obtenus par son intervention.

LE PREMIER MIRACLE

Les principaux lieux de pèlerinage sont à Prague, Tarragone (Espagne), Arezzano (Italie), Beaune (France), Bruxelles et Tongres qui, en Belgique, était devenu objet et centre des divines prédilections de l’Enfant Jésus de Prague. Le premier grand miracle de guérison que l’on peut lui attribuer eut lieu en 1639, au bénéfice de la Comtesse Liebsteinky, descendante des Lobkowitz qui avaient offert la divine statuette aux carmes. Abandonnée par les médecins, son pieux époux pria le père Cyrille de lui porter la statue miraculeuse qui fut placée au chevet de la mourante. Or, à peine le religieux l’avait-il déposée qu’on vint le prévenir de la parfaite guérison de la comtesse. De très nombreux miracles aussi éclatants ont été consignés dans tous les sanctuaires ; il en est certainement d’aussi nombreux sur le plan spirituel que l’on ignore.
Implorant la protection de l'Enfant Jésus, les pèlerins commencent à affluer de toutes parts les offrandes également. Si bien qu'en 1655, la petite statue miraculeuse est solennellement déposée en l'église N.D. de la Victoire, dans un tout nouvel écrin d'or au centre du grand autel baroque où, aujourd'hui encore, nous pouvons l'admirer. C'est l'évêque de Prague lui-même qui est venu placer une couronne d'or sur la tête du petit roi (4). Désormais la dévotion à l'Enfant Jésus de Prague est pleinement affirmée. Elle se répand dans les pays catholiques d'Europe mais aussi en Amérique latine, au Canada, en Inde, aux Philippines. Chez nous, rares sont les églises qui ne possèdent (ou ne possédaient) pas leur « Petit Jésus de Prague »
Près de trois siècles ont passé. La Tchécoslovaquie subit l'occupation nazie avant de passer pour quarante années sous le joug soviétique.

ET AUJOURD'HUI 

A cette époque, derrière le redoutable rideau de fer communiste, un prêtre hongrois résidant dans une petite localité au milieu des sans-Dieu dont le but essentiel était d’éradiquer la foi catholique, spécialement chez les enfants, nous en rapporte un, tout à fait merveilleux : dans une classe de fillettes, l’une d’elles, Angèle, 10 ans, particulièrement intelligente et appliquée à son travail, était élevée dans la religion catholique, comme ses compagnes, malgré les interdits. L’institutrice, Mlle Gertrude, avait comme souci premier de détruire leur foi alors qu’Angèle, dans sa profonde piété avait obtenu du prêtre l’autorisation de communier chaque matin, sachant cependant la haine et toutes les vexations que déclencherait cette démarche. En effet, malgré sa conduite irréprochable, l’institutrice s’acharnait après la fillette et contre cette foi qu’elle sentait inébranlable.
Elle décida de détruire chez ces enfants et surtout chez Angèle toute trace de religion selon un processus diabolique tendant à démontrer qu’un Dieu invisible n’existait pas et au bout de ses raisonnements, leur dit : 
« Appelez donc l’Enfant Jésus et vous verrez bien s’il vient. »
Angèle, habituellement douce et timide, fit soudain face avec calme et assurance : 
« Eh bien ! Nous l’appellerons toutes ensembles. »
Et galvanisées par Angèle, debout, toute cette classe d’enfants, les mains jointes, s’écria : 
« Viens, Enfant Jésus » !

L’institutrice ne s’attendait pas à cette réaction. Après un lourd silence, on entendit la voix pure d’Angèle dire : 
« Encore » !
De nouveau, elles appellent l’Enfant Jésus ! Et alors, la porte de la classe s’ouvrit sans bruit. Toute la lumière du jour s’en fut vers la porte, grandissant jusqu’à devenir comme un globe de feu. Elles n’eurent pas le temps de crier leur peur, que le globe s’entrouvrait pour livrer à la vue un enfant ravissant comme elles n’en avaient jamais vu, qui souriait sans dire une parole. De sa présence émanait une immense douceur ; elles n’avaient plus peur et ne ressentaient que de la joie.
Combien dura cette apparition ? Le temps n’avait plus sa durée habituelle et personne ne pourra le dire. L’enfant était vêtu de blanc et ressemblait à un petit soleil car la lumière émanait de lui et l’éclat du jour semblait noir à côté. Il ne dit rien, ne faisant que sourire, puis il disparut dans le globe de lumière qui se fondit peu à peu. La porte se referma doucement, toute seule. Le cœur inondé de joie, les fillettes ne pouvaient proférer un mot. Soudain, un cri strident déchira le silence. Hagarde, Mlle Gertrude hurlait : 
« Il est venu ! Il est venu » !

Puis elle s’enfuit en claquant la porte. Sagement, les petites filles s’agenouillèrent, récitèrent un Pater, un Ave et un Gloria, puis sortirent de la classe car l’heure de la récréation venait de sonner.
Mlle Gertrude a dû être placée dans un asile psychiatrique car elle ne cessait de crier :
« Il est venu ! Il est venu ! »
Les profanateurs de nos églises finissent presque toujours fous, dit le prêtre. Puis il ajouta tristement :
« Des récits de ce genre, il y en a beaucoup dans ces peuples opprimés. Mais en Occident, qui va croire ce qui n’est pas « matériellement » crédible ? Les occidentaux rationalistes ressemblent aux communistes sur ce point : le miracle les choque… ».

En 1989, le mur de Berlin tombe et s'ouvrent enfin les portes de la liberté. Souhaitant rétablir la présence des carmes et la dévotion à l'Enfant Jésus dans l'église N.D. de la Victoire, le cardinal Vlk, nouvel archevêque de Prague, fait appel au carmel italien d'Arenzano (5) et, le 15 janvier 1994, deux jeunes carmes reprennent la garde du sanctuaire où ils sont bientôt rejoints par des frères tchèques puis par de jeunes carmélites polonaises dont la congrégation est directement liée à l'Enfant Jésus. C'est cette équipe polyglotte qui accueille aujourd'hui les visiteurs étrangers mais aussi les Tchèques qui viennent de plus en plus nombreux; simples touristes mais aussi pèlerins fervents venant s'agenouiller dans l'espoir de recevoir une grâce ou même un miracle puisque, paraît-il, il s'en produit régulièrement.

Comme toutes les dévotions populaires, la dévotion à l'Enfant Jésus (qu'il soit de Prague ou d'ailleurs) est difficile à comprendre pour les intellectuels. C'est une voie de pauvreté, d'humilité. Ce fut la voie choisie par deux docteurs de l'Eglise. Thérèse d'Avila et plus tard Thérèse de Lisieux qui préconisait de se tenir simplement devant Lui; « Je suis là. Que dois-je donc faire ? »
Plus près de nous

L’Enfant Jésus de Prague continue à étonner plus d’un cf. l’article ci dessous de Noël 2009 et voyez comment le « petit Infant » ne s’est point laissé détrôner à Prague par le commercial «père noël»


A Prague, l'Enfant Jésus bat le Père Noël, agent étranger
Par Martin Danes | Journaliste et écrivain tchèque | 14/12/2009

Si vous vous déplacez ces jours-ci dans la capitale tchèque, vous serez peut-être surpris de ne pas trouver dans les magasins la capuche rouge du Père Noël.
Santa Claus l'Américain n'a pas la cote à Prague.

Dans la guerre de tranchées qu'il mène contre « l'Enfant Jésus », variante locale du livreur des cadeaux de Noël aux enfants, c'est le second qui a emporté la dernière bataille.

Pourquoi les commerçants tchèques désireux d'attirer le chaland de Noël n'affichent pas l'image du vainqueur ? Parce qu'à la différence du vieux barbu, l'Enfant Jésus livreur des cadeaux est invisible. Invisible et même, paraît-il, complètement nu ! Les pères mettent en garde leur progéniture, le 24 décembre au soir :

« N'ouvrez pas la porte de votre chambre pendant que l'Enfant Jésus vient y déposer ses cadeaux ; si vous ne le voyiez que d'un coin de l'œil il prendrait peur, s'envolerait et… plus de cadeaux ! »

Personne ne sait à quoi cet être mystérieux ressemble.

Après la chute du communisme, au début des années 1990, les chaînes commerciales, prêtes à profiter de la vague de fascination des Tchèques pour l'Occident, notamment pour les Etats-Unis, déployaient tous les ans, avant Noël, des campagnes essayant d'imposer dans les têtes des consommateurs locaux un nouveau personnage : Santa Claus.

Des films hollywoodiens pour enfants mettant en scène le gaillard robuste aux couleurs de Coca-Cola apportaient leur concours discret. Au bout de plusieurs années, les commerciaux y ont renoncé, constatant l'échec de leur message : les familles tchèques sont restées fermées au bouffon vêtu de fourrure, s'obstinant, le jour de Noël, à inviter chez eux l'Enfant Jésus, dans le secret.

« Papy Hiver », grand frère de l'Est, renvoyé en Sibérie
Certains étaient allés jusqu'à s'insurger publiquement contre ces tentatives d'imposer à leurs compatriotes un héros, Santa Claus, aussi étranger aux coutumes locales. Une réminiscence jouait beaucoup en sa défaveur : le Père Noël occidental ressemble comme deux gouttes d'eau au « Papy Hiver » russe, que l'on avait déjà essayé d'importer dans le pays, avec les moyens de propagande de l'Etat, après l'inféodation de la Tchécoslovaquie à Moscou, en 1948.

En décembre 1952, s'adressant aux enfants dans un discours radiodiffusé de Noël, Antonin Zapotocky, le Premier ministre communiste de l'époque, avait officiellement décrété la fin du règne de l'Enfant Jésus durant ces fêtes :

« Les temps ont changé. Les enfants des travailleurs ne naissent plus dans des étables. De nombreuses transformations sont intervenues. L'Enfant Jésus a grandi et vieilli, il lui a poussé une barbe et lui-même s'est mué en Papy Hiver. Il ne marche plus nu et déguenillé, il est bien vêtu de chapeau et de manteau de fourrure. Ni nos travailleurs ni leurs enfants ne sont plus nus ou vêtus de loques. »

Le Père Noël russe, arpentant les rues des villes tchèques dans les années 1950, s'était fait bouder par la population, entrée sur ce champ d'intérêt précis en résistance passive contre le communisme. Quarante années plus tard, elle a refait le geste en tournant le dos à Santa Claus, symbole de la consommation capitaliste, tout en accélérant le volume de ses dépenses de la fin de l'année… au nom du pauvre Enfant Jésus.


(1) Comme on le sait, c'est Saint François d'Assise qui fit pour la première fois représenter la crèche dans l'église. C'était à Greccio, en 1223.
(2) Carmes déchaussés ou déchaux: qui suivent la réforme de Ste Thérèse d'Avila.
(3) Il s'agit de la guerre de trente ans (1618-1648) qui fut aussi féroce que toutes les guerres de religion.
4) Chaque année, le jour de l'Ascension, une cérémonie solennelle commémore cet évènement.
5) Arenzano. Le culte du Bambino di Praga est particulièrement florissant dans cette petite station balnéaire de Ligurie (Gênes) où fut construite au début du siècle passé et à l'instigation du carmel du lieu, une véritable basilique dédiée au Bambino.

NOTRE DAME DE LORETTE 

Vers la fin du XIIIe siècle, la nouvelle terrible que la Terre Sainte était perdue pour les Chrétiens répandit une profonde tristesse dans toute l’Église ; mais en même temps une autre nouvelle vint consoler les âmes chrétiennes :

 La sainte Maison de Nazareth, où la Vierge Marie avait conçu le Verbe fait chair, avait été transportée par les Anges en Dalmatie. C’était l’an 1291, Nicolas IV étant pape, Rodolphe Ier roi des Romains et Philippe IV le Bel roi de France.

Au lever de l’aurore, les habitants du pays ne remarquèrent pas sans étonnement un nouvel édifice qui reposait sur la terre sans fondements, et attestait, par sa forme, une origine étrangère. Quel pouvait être ce monument ? Pendant que l’on s’interrogeait avec curiosité, Marie apportait elle-même du Ciel la réponse à l’évêque du diocèse, qui, gravement malade, demandait au Ciel sa guérison pour aller voir le prodige : « Mon fils, lui dit Marie en lui apparaissant, cette maison est la Maison de Nazareth où a été conçu le Fils de Dieu. Votre guérison fera Foi du prodige. »

 Trois ans plus tard, la sainte Maison, portée par les mains des Anges, s’éleva de nouveau dans les airs et disparut aux regards du peuple désolé, le 10 décembre 1294. Or, le lendemain matin, les habitants de Récanati, en Italie, voyaient sur la montagne voisine de Loreto (Lorette) une maison inconnue, à l’aspect extraordinaire. On eut bientôt constaté que cette maison n’était et ne pouvait être que celle de Nazareth, que les habitants de la Dalmatie avaient vue soudain disparaître dans le même temps. De là un concours immense de peuples, un pèlerinage devenu célèbre et peut-être le plus cher à la piété chrétienne.

Au XIVe siècle, un temple magnifique fut bâti pour garder la maison miraculeuse. Ce temple existe encore et voit chaque jour de nombreux pèlerins de toutes les parties du monde. Que ne dit pas au cœur du Chrétien ce monument vénérable ! Combien il rappelle de mystères ! Combien il a vu de merveilles de sainteté ! Combien sa présence à Lorette et son existence aujourd’hui supposent de miracles ! Le pèlerin aime à se dire : « Là pria Marie, là travailla Joseph, là vécut Jésus ! »

Il aime à baiser un objet de bien peu de valeur par lui-même, mais plus précieux que tous les trésors, par les souvenirs qui y sont attachés : on l’appelle la sainte Écuelle ; c’est le petit vase de terre où le Sauveur, dit la tradition, prenait Sa nourriture corporelle. Ô admirable pauvreté d’un Dieu !

SAINTE FAMILLE

Au cours de la célébration de la Sainte Eucharistie, une personne photographia le Prêtre au moment de la Consécration. A sa grande surprise, le développement du négatif révéla l’image de la Sainte Famille (Jésus, Marie et Joseph). Le Père Christian-Michel S.A.C nous dit: « Stupéfait et doutant de son authenticité, j'ai moi-même, comme Prêtre, envoyé cette photo en Italie, près de Rome, pour la faire « évaluer » par une âme privilégiée en qui j'avais toute confiance et qui me répondit: « Cette image est vraiment authentique, c'est la Sainte Famille de Nazareth. Elle est précieuse pour être apportée dans toutes les familles; elle apporte la Bénédiction de Dieu. Avec elle, viennent la Foi, la prière et la Présence Divine. Avec elle, Jésus vient dans la maison ». Nous n'avons pas à connaître les mystères de Dieu, personne ne doit s'enorgueillir de l'honneur de posséder ce trésor. Le vouloir du Ciel est d'employer tous les moyens pour apporter une aide spirituelle au monde qui se trouve dans une grande détresse. On peut donc considérer cette image comme un vrai cadeau du Ciel.

MARIE MERE DE DIEU

Certains mouvements chrétiens reprochent aux catholiques et aux orthodoxes l’attribution du titre de « Mère de Dieu » à Marie, soupçonnant ce titre d’une origine douteuse .
Il est juste de dire que, pour les chrétiens de tradition, ce titre définit en partie la place qu’occupe Marie dans l’histoire du salut, mais que savons-nous exactement du sens que lui donne la Tradition chrétienne ? Nous nous proposons de situer Marie dans l’économie  à partir d’un regard sur ce titre .

Origine du titre

Éléments historiques

Pour l’origine de l’emploi de théotokos dans le christianisme il faut remonter à Alexandre d’Alexandrie en 325. C’est la source la plus rigoureuse que nous ayons car les textes d’Hyppolyte de Rome et d’Origène mentionnant cette formulation ne sont pas fiables sur ce point : les copies de ces manuscrits suggérant une interpolation du terme après coup. Toutefois le Sub Tuum, qui selon les dernières recherches remonterait aux alentour de 280, est lui aussi un témoin important de ce titre :

Ὑπὸ τὴν σὴν εὐσπλαγχνίαν,
καταφεύγομεν, Θεοτόκε.
Τὰς ἡμῶν ἱκεσίας,
μὴ παρίδῃς ἐν περιστάσει,
ἀλλ᾽ ἐκ κινδύνων λύτρωσαι ἡμᾶς,
μόνη Ἁγνή, μόνη εὐλογημένη.

Sous ta miséricorde,
nous nous réfugions, Mère de Dieu.
Ne repousse pas
nos prières dans la nécessité,
mais du danger, libère-nous :
toi seule chaste, toi seule bénie.

À partir du IVème siècle le titre se répand dans toute la chrétienté pour se porter d’un usage courant à la fin de ce siècle, il est particulièrement prisé par les alexandrins (Athanase, Sérapion de Thmuis, Didyme l’Aveugle), mais aussi en Arabie (Tite de Bostra), en Palestine (Eusèbe de CésaréeCyrille de Jérusalem), en Cappadoce (Basile de Césarée, Grégoire de Tarse, Sévérien de Gabala) et même par les ariens (Asterius le Sophiste). Il faudra attendre la crise nestorienne pour voir ce titre remis en question.

Définition du terme Θεοτόκος antérieur au concile d’Éphèse

La tradition chrétienne antérieur au concile d’Éphèse a toujours compris le titre deThéotokos du côté de la génération humaine, Marie n’étant pas mère selon la divinité mais selon l’humanité de Jésus, Marie est « accoucheuse de Dieu ». Pour les Pères de l’Église il était clair que Marie était une personne historique, il ne pouvait donc se faire aucune analogie avec une déesse (Clément d’AlexandrieProtreptique, IV, 50, 3 ;OrigèneContre Celse, VI, 74 ; I, 37).

Remarques sur les influences extérieures au christianisme

La conception du concile d’Éphèse ne se réfère donc pas à un culte des déesses du moment ou encore avec celles qui ont précédés : « la grande mère », Artémis, Astarté, Isis, etc. Épiphane de Salamine – le premier père de l’Église par lequel nous a été transmis un témoignage sur la virginité perpétuelle de Marie – aura l’occasion d’exprimer très clairement sa position en condamnant les mouvements Philomarianistes et Collyridiens d’hérésie : ces deux mouvements avaient comme point commun de considérer Marie comme une déesse et lui offrait des pains en sacrifice.

Bien sûr, ces anciens cultes païens sont des terrains favorables pour un développement marial : de même que les triades romaines ou celtiques ont pus être des concepts culturels préparant des peuples païens à la conception d’un Dieu trinitaire, de même certains éléments païens ont pu être des points d’appui pour expliciter la place de Marie dans le dessin de Dieu. Les Écritures elles-mêmes utilisent des mythes déjà présent dans le moyen orient, comme le mythe de Gilgamesh, racontant comment un héros se fait voler son éternité par un serpent rusé, ce même mythe, antérieur au livre de la Génèse, décrit encore un déluge. Il en va de même pour les anges qui ne sont pas un concept purement biblique : ceux-ci sont omniprésents dans tous les cultes du moyen-orient. Mais tout cela n’enlève pas la spécificité du message chrétien, qui donne un sens renouvelé à ces matériaux. À la suite des Écritures, le christianisme dans son expansion entre en dialogue avec des cultures déjà établies, se servant opportunément de symboles qui leur sont propres, rectifiant au passage ces concepts pour en dégager une signification renouvelée située dans la ligne du donné révélé.

Le concile d’Éphèse : un enjeux christologique

Rappelons que le concile d’Éphèse n’est pas centré sur une approche mariale mais christologique : l’enjeu du concile d’Éphèse étant de tenir la réalité de l’union des natures – divines et humaines – dans le Christ face à une pensée nestorienne cherchant à distinguer le Verbe de Dieu de l’homme Jésus. En effet pour Nestorius Marie ne pouvait pas être Θεοτόκος (théotokos) mais seulement Chritotokos (« mère du Christ ») , c’est à dire mère de l’homme en qui a résidé le logos :

Plusieurs d’entre vous souhaitent apprendre de moi-même s’il faut donner à la Vierge Marie le titre de Mère de Dieu ou celui de Mère de l’homme. Qu’ils écoutent ma réponse : Dire que le Verbe divin, seconde personne de la sainte Trinité, a une mère, n’est-ce pas justifier la folie des païens qui donnent des mères à leurs dieux ? Dieu, pur esprit, ne peut avoir été engendré par une femme ; la créature n’a pu engendrer le Créateur. Non, Marie n’a point engendré le Dieu par qui est venue la rédemption des hommes ; elle a enfanté l’homme dans lequel le Verbe s’est incarné, car le Verbe a pris chair dans un homme mortel ; lui-même n’est pas mort, il a ressuscité celui dans lequel le Verbe s’est incarné. Jésus est cependant un Dieu pour moi, car il renferme Dieu. J’adore le vase en raison de son contenu, le vêtement en raison de ce qu’il recouvre ; j’adore ce qui m’apparaît extérieurement, à cause du Dieu caché que je n’en sépare pas (Nestorius, Homélie de Noël 428).

L’enjeu était de taille car si la réalité de cette union dans le Verbe incarné n’était pas effective alors le Christ n’était pas médiateur entre Dieu et les hommes. Nous le voyons la problématique du concile d’Éphèse est avant tout christologique et ce concile tranchera la problématique en faveur d’une unité substantielle du Christ ce qui aura comme conséquence de confirmer le titre de Marie Θεοτόκος dans les limites de la définition évoquée plus haut :

Car ce n’est pas un homme ordinaire qui a d’abord été engendré de la sainte Vierge et sur lequel ensuite le Verbe serait descendu, mais c’est pour avoir été uni à son humanité dès le sein même qu’il est dit avoir subi la génération charnelle, en tant qu’il s’est approprié la génération de sa propre chair. […] C’est ainsi qu’ils [les saints pères] se sont enhardis à nommer la sainte Vierge Mère de Dieu, non que la nature du Verbe ou sa divinité ait reçu le début de son existence à partir de la sainte Vierge, mais parce qu’a été engendré d’elle son saint corps animé d’une âme raisonnable, corps auquel le Verbe s’est uni selon l’hypostase et pour cette raison est dit avoir été engendré selon la chair » (Concile d’Éphèse, Den. 251).

Si donc Jésus est vraiment Dieu alors Marie est vraiment « Mère de Dieu », mais non pas mère dans le sens où elle serait à l’origine de la divinité du Christ mais mère dans le sens où elle est totalement à l’origine de son humanité.

Au fond le concile ne fait que confirmer un donné scripturaire mais qui dans un contexte donné a du être précisé :

Comment m’est-il accordé que la mère de mon Seigneur (ἡ μήτηρ τοῦ κυρίου μου) vienne auprès de moi ? (Lc 1, 43).

Quand on connaît l’importance que revêtait le mot « Seigneur » dans la bible – terme auparavant réservé par les juifs à Dieu seul et désignant donc le Christ comme égal à Dieu – on comprend mieux la préoccupation du concile d’Éphèse de vouloir préserver la foi chrétienne sur ce point crucial de l’union des natures humaine et divine du Christ, condition indispensable faisant de lui non pas un simple intermédiaire mais notre unique médiateur auprès de Dieu :

Mais quand vint la plénitude du temps, Dieu envoya son Fils, né d’une femme, né sujet de la loi, afin de racheter les sujets de la Loi, afin de nous conférer l’adoption filiale (Ga 4, 4-5).

Conclusion

Disons-le : cette simple relecture du concile d’Éphèse – en nous permettant de lire la spécificité du titre de Marie « Mère de Dieu » – suffit amplement pour écarter une confusion avec les récits mythologiques de l’époque. On pourra toujours trouver une religion ayant des éléments semblables avec la foi chrétienne ou exploitant un symbole ou un titre identique. Mais les critiques adressées sur ce plan au culte marial valent dans une large mesure pour les titres et récits de l’Ancien testament : Titre de « Dieu très haut », Seigneur des armées, la Génèse et son rapport avec le mythe de Gilgamesh, les anges et les croyances babylonienne en des puissances, etc. Il faut plutôt se poser la question de la spécificité de ces titres pour la révélation chrétienne.

 

SAINTE GENEVIEVE

Née à Nanterre en 422, morte à Paris en 512, Geneviève est issue d’une famille noble et instruite. Retirée à la mort de son père chez une parente parisienne, elle mène très tôt une vie ascétique et consacrée à Dieu tout en gardant son activité politique. Elle fait en effet partie du conseil municipal de la ville de Nanterre, puis de Paris, charge qu’elle a héritée de son père. En 451, Attila s’apprête à mettre le siège devant Paris. La renommée qui le précède fait craindre le pire : il vient de prendre la ville de Metz qu’il a livrée au pillage et totalement incendiée.

 Au milieu du désarroi général, Geneviève garde son sang-froid et exhorte les Parisiens, mais surtout les Parisiennes, à tenir bon : "Que les hommes fuient s’ils le veulent et s’ils ne sont plus capables de se battre. Pour nous les femmes, nous prierons Dieu tant et tant qu’il entendra nos supplications". La confiance et la persévérance de la prière féminine sont récompensées : Attila lève le siège !

Femme de foi et de paix

Pendant toutes ces années, Geneviève institue le culte de saint Denis et construit une église sur son tombeau, au nord de la ville. En 465, elle évite le ralliement de Paris aux Ariens tout en préservant, face à Childéric, l’indépendance de la ville. En 486, elle négocie la paix avec Clovis mais, une fois encore, lui interdit l’entrée dans Paris malgré un nouveau siège. Ce n’est qu’après sa conversion que Geneviève ouvre toutes grandes les portes de la ville à Clovis et à Clotilde. Elle le convaincra de faire construire une église sur le point culminant du quartier latin de Paris.

C’est là, sur le mont Sainte-Geneviève, qu’elle sera enterrée aux côtés de Clovis. Le culte de Geneviève, gardienne et patronne de Paris, se répand. C’est grâce à elle – dit-on – qu’en 885 les Normands lèvent le siège devant Paris exsangue. Grâce à elle encore qu’en 1130, les Parisiens qui touchent sa châsse guérissent d’une terrible intoxication à l’ergot de seigle que l’on appelle alors "le mal des ardents".

Les miracles attribués de son vivant

On attribue à Sainte Geneviève de nombreux miracles tant de son vivant qu'après sa mort. Cinquante-deux miracles ont été recensés de son vivant et trois au moment de son décès. Beaucoup d'entre eux sont de "nature" bibliques dans la mesure où leurs sujets et leurs circonstances ressemblent beaucoup à ceux du nouveau testament tels que décrits dans les évangiles. 

Premier miracle: Sainte Geneviève rend la vue à sa mère, pleine de foi et de repentir. Le premier miracle de Geneviève : Elle guérit sa mère pleine de foi et de repentir. La mère de Geneviève voulant empêcher sa fille de se rendre à l’église pour un office important, se heurta à la résistance de la petite, soucieuse, avec la grande rigueur de son âge, d’accomplir scrupuleusement son vœu de don total à Dieu, et sa promesse à l’évêque, frappa sa fille dans un moment de colère. Geste malheureux qui fut puni, aussitôt par la perte de la vue. Or ce fut le premier miracle de Geneviève que de rendre la vue à sa mère quelques mois après cet événement riche de symbole : mue, elle aussi probablement par une inspiration divine, celle-ci pria sa fille d’aller lui chercher de l’eau au puits puiser pour elle de l’eau à la fontaine, et quelle ne fut pas son émerveillement, et son humble gratitude lorsque, sa fille ayant tracé d’un signe de croix sur la cruche, recouvra la vue aussitôt après que Geneviève lui eut eu appliqué l’eau sur les yeux. ! Ce prodige n’était que le gage, il est vrai très prometteur, d’une longue série de miracles ou de faits surnaturels qui allaient jalonner toute la vie de Geneviève.

La sauvegarde de Paris:
Au printemps 451, les Huns franchissent le Rhin. Auparavant, ils ont détruit Cologne en faisant un véritable carnage. Ils incendient Metz le 13 avril, Verdun, Laon, St-Quentin, Reims et franchissent la Marne. Puis apprenant que Paris était défendu, ils optent pour attaquer Orléans directement, passer la Loire et prendre les terres Wisigothes d'Aquitaine. C'est à Orléans, le 24 juin 451 qu'ils seront vaincus par Aetius, arrivé d'Italie. Avertie du passage des Huns, Geneviève est intervenue pour empêcher, après le départ des armées romaines, la fuites des hommes en âge de défendre la ville.
La clairvoyance de Geneviève lui attira la bienveillance du peuple de Paris. Elle a jouit, depuis, d'un grand prestige et d'une grande autorité.

Les miracles de Saint-Denis:
Sur la route de Senlis, au nord de Paris, se trouvait la tombe du martyr Denis dans un cimetière public. Elle demanda que l'on bâtisse en ce lieu une basilique en son honneur.
Saint-Denis fût l'un des sept évangélisateurs de la Gaule au IIIe siècle et le premier évêque de Paris. Martyr, il aurait été décapité avec ses compagnons Éleuthère et Rustique, sur le mont des Martyrs (Mons Martyrum: Montmartre), et aurait porté sa tête à l'endroit où fut édifiée, par Dagobert, la première basilique de Saint-Denis. Son identification ultérieure avec Denys l'Aréopagite joua un rôle dans les controverses théologiques du Moyen Âge. Fête le 9 octobre. Aux réticences de tous devant les difficultés d'approvisionnement en matériaux de construction, elle répliqua qu'on l'informe de la disponibilité des pierres à chaux indispensables.
D'anciens fours à chaux et des carrières voisines furent retrouvés à cette occasion permettant le commencement de la construction.
Enfin, un jour que les charpentiers manquaient de boisson, Geneviève multiplia les coupes d'eau, permettant aux ouvriers de se désaltérer.

Le miracle des cierges:
Le miracle des douze possédés:
On amena un jour à Geneviève douze personnes, hommes et femmes, possédés par les démons. En pleine prière pour les délivrer, Sainte Geneviève vit les douze personnages entrer en lévitation et ordonna qu'on les conduise à Saint-Denis. Là, elle les signa un par un et furent délivrés sans délais.

Le miracle de Laon:
Les prisonniers de Childéric:
Childeric, roi des Francs et résidant à Paris fit arrêter des prisonniers et ordonna qu'on les tue en dehors des murs. Pour s'assurer de la neutralité de la population il fit fermer les portes de la ville. Geneviève avertie, tenta de sortir et arrivant devant les fortifications, vit la porte s'ouvrir toute seule. Elle partit rejoindre Childeric à qui elle arracha la libération des prisonniers.

La consécration de Céline à Meaux:
Geneviève rendait visite à Céline qui résidait à Meaux pour recevoir sa consécration de Vierge. Le fiancé de Céline apprenant cela, se répandit en protestations puis en menaces. Elles se sauvèrent vers la baptistère de la Cathédrale, ouvert par hasard. Dès lors, Celine persévera dans la chasteté et l'abstinence. Des domestiques de Céline furent par la suite guéris miraculeusement.

La résurrection du catéchumène:
Un jeune catéchumène de quatre ans était tombé dans un puits. Au grand désespoir de sa mère, on l'en avait ressorti mort. Alors qu'on avait rapporté son corps à Geneviève, il fût ramené à la vie après que Geneviève fût entrée en prière.

L'épisode de l'approvisionnement en blé de Paris:
La relation de cet épisode de la vie de Sainte Geneviève rapporte plusieurs miracles. Les Francs, par leur présence permanente dans l'est et en Ile de France entre 470 et 480, avaient fini par couper les relations commerciales traditionnelles de Paris. Les approvisionnements alimentaires venant à manquer, Geneviève se rendit à Arcis-sur-Aube pour négocier un ravitaillement. Elle réquisitionna des bateaux et remonta la Seine. Arrivée là-bas, elle fût reçue par le tribun Passivus. Sa femme étant malade, Geneviève se mit en prière et sur un signe de croix, lui ordonna de se lever, se trouvant guérie. Elle négocia sur place le blé nécessaire, réalisant ici ou là de multiples miracles. Repartant d'Arcis, les barques trop chargées, l'équipage se mit à prendre l'eau, menaçant de couler. Tendant les mains vers le ciel, Geneviève implora le secours du Christ et la flotille repris sur le champ une navigation normale.

Les miracles posthumes qui lui sont attribués
De nombreuses guérisons furent obtenues sur sa tombe et à l'occasion de la translation de sa châsse.

Le miracle des inondations de 822
Aux temps de l'évêque INCHADE, de 814 à 829, eurent lieu en 822 d'exceptionnelles inondations. Alors que ses clercs parcouraient la ville à la recherche d'une église pour célébrer la messe, l'un d'eux, Richard, qui prévint son évèque, visitant l'ancienne maison de Geneviève occupée par un couvent vers la pointe est de l'Ile de la Citéinondée, fut stupéfait de constater que l'eau formait une voûte au-dessus de son lit. Tandis qu'on rendait grâce à Dieu pour ce prodige, l'eau se mis à refluer et les inondations cessèrent. 

886: Le miracle des Normands.
Les Danois commandés par Sigefroy remontant par la Seine ravageaient la Neustrie et avaient obtenu du sire Aledrand la reddition de Pontoise, décida de faire le siège de Paris. La ville insérée dans les iles de la Seine était traversées par deux ponts chacun protégés par deux 'chatelets'. Les troupes de Pontoise qui s'étaient rendues avaient eu la vie sauve et s'y étaient réfugiées avec une grande partie de la noblesse d'ILe de France. Les Normands abordèrent l'Ile de la Cité en 885 à l'aide de quelques 700 barques qui occupaient sept lieues vinrent s'ajouter au siège de Sigefroy alors que celui-ci avait décidé de se retirer à la suite de lourdes pertes. Paris se défendait sous l'autorité du compte Eude, frère de Robert le Fort, de l'Evêque GOSSELIN et de l'Abbé de Saint-Germain-des-Prés.
Après un an de siège, les Normands tentèrent un assaut général à l'été 886. Les châsses de Sainte Geneviève furent amenées en hâte à la pointe est et celle de Saint Germain à l'ouest. Un chevalier nommé Gerbold repousse les assaillants avec cinq hommes seulement à l'est, pendant que ceux qui avaient pris pied à l'ouest sont refoulés avec de lourdes pertes. Ces faits d'armes, qui sauvèrent Paris, sont attribués aux deux saints. 

1130: Le miracle des Ardents.
En 1130, le fléau de la maladie dite 'des Ardents', provoquée par l'ergot de seigle, fit 14000 morts à Paris sous le règne de Louis le Gros. L'évêque de l'époque, Pierre de Senlis, ordonna sans succès jeûnes et processions. Il finit par obtenir la descente de la châsse de Sainte Geneviève que l'on emmena à Notre-Dame. Sur le parvis, sur 103 malades ayant effleuré la châsse, cent furent guéris SUR LE CHAMP sauf trois incrédules devant une foule nombreuse venue participer à la procession. Le Pape Innocent II décida d'instituer chaque 26 novembre une fête annuelle en commémoration du miracle. 

1491: La guérison d'Erasme
Innombrables sont les miracles qui se produisirent devant les reliques de sainte Geneviève. Parmi les miraculés, Erasme, grand humaniste et érudit des XVe-XVIe siècles.
Alors étudiant au collège Montaigu (futur Louis le Grand), Erasme, ayant été atteint d'une fièvre "quarte", décida d'assister à une procession de la châsse de Sainte Geneviève entreprise pour parer aux inondations de Paris. Il fût guéri sur le champ et pour remercier la sainte de sa guérison, écrivit en vers latins une Ode en son honneur qu'il ne publia que logtemps après. Dans sa lettre à un certain Nicolas Werner, il parle de sa guérison miraculeuse et décrit la procession du 12 janvier 1491 au cours de laquelle cette dernière se produisit. 

1496: La guérison de Pierre DUPONT
Pierre DUPONT, l'aveugle de Bruges, atteint de la peste fût guéri par l'intercession de Sainte Genevève.
Il écrivit , en reconnaissance, un poëme en neuf chants publié en 1512. 

1730: La guérison de Denis Paitou
Savant et jésuite, Denis Paitou, en reconaissance de sa guérison obtenue auprès des reliques de sainte Geneviève, recueillit des hymnes et les publia en 1638 sous le titre "Genovefa, patronne de Paris glorifiée par les offices latins et grecs" 

1730: La guérison de Louis XV
Novembre 1744: Louis XV a contracté une grave maladie à Metz et guérit miraculeusement après avoir invoqué Sainte Geneviève. 

1914: Le miracle du Triduum de septembre 1914
Devant les risques de l'offensive allemande, l'évêque de Paris, organise un triduum (trois jours de prières) à Saint-Etienne-du-Mont. La même semaine, On vit les deux ailes des troupes allemandes être bloquées dans leur avance:
Le général Joffre a créé une nouvelle armée dans Paris, la VIe, commandée par le général Maunoury. Gallieni va employer celle-ci pour mener une attaque sur le flanc de l'armée allemande de Von Kluck, à partir de la Marne, entre Nanteuil-le-Haudouin et Meaux, l'après-midi du 5 septembre. Attaquée à son tour en force à partir du 7 septembre, la VIe Armée française résiste jusqu'au 9, grâce, entre autres, à l'envoi de 10 000 hommes de la garnison de Paris transportées par les sept cents taxis de la capitale réquisitionnés. Finalement, le 9 septembre, la VIe armée, battue, se replie derrière la Marne. Les deux armées allemandes, de Von Bülow et Von Kluck, suite à une erreur de stratégie, vont être à leur tour contraintes au repli au 13 septembre 1914. C'est curieusement près du Collège de Juilly, où s'installera un hôpital de campagne américain, que l'avance allemande devait être stoppée. A l'est, l'aile gauche buta sur Nancy et en particulier la colline Sainte-Geneviève.
Trois grandes batailles eurent lieu sur le site du village de Sainte-Geneviève en Meurthe-et-Moselle. La première en 361 vit la victoire du général romain Jovin sur les Alamans. Puis, après le passage d'Attila au 4ème siècle, le lieu-dit pris le nom de Sainte-Geneviève. A la suite de quoi, les 6 et 7 septembre 1914, les troupes allemandes subirent un échec cuisant que les habitants de Sainte-Geneviève, détruite, qualifièrent de miraculeux. Le 19 août 1914, la 59 ème division de réserve se retranche sur la colline Sainte-Geneviève qui constitue un excellent point d'observation et de défense au Nord du Grand-Couronné. La colline est bombardée à partir du 22 août. Le 24 au soir les troupes allemandes donnent l'assaut, mais elles sont repoussées. Le 5 et le 6 septembre 1914, la crête de Sainte Geneviève subit de violentes attaques et des bombardements. L'attaque est repoussée, mais le 6 la crête est prise à revers par les tirs d'artillerie depuis la rive gauche (le bois de la Cuite entre Blénod les Pont à Mousson et Dieulouard) occupée par les soldats allemands. Le commandant Maurice de Montlebert qui commande le 314 R.I. refuse d'abandonner la position sans un ordre écrit. Blessé, il est contraint, sur ordre impératif, de quitter Sainte Geneviève et Loisy le 7 au matin. Cependant les troupes allemandes n'en profitent pas pour prendre cette position, qui est à nouveau occupée par les soldats français dès le soir même. 

 

VIERGE DES PAUVRES DE BANNEUX

Mariette BECO est née le 25 mars 1921. Elle est l'aînée d'une famille de sept enfants. La famille connaît des conditions de vie difficiles et habite une modeste maison ouvrière isolée, située en retrait de la route, à l'écart du village de Banneux, en face d'un grand bois de sapins. Le soir du dimanche 15 janvier 1933, Notre-Dame apparaît pour la première fois dans le jardin de la petite maison. Elle appelle Mariette par un signe de la main, mais la maman de Mariette lui défend de sortir. Le mercredi 18 janvier à 19h, Mariette est dans le jardin et prie à genoux. Tout à coup, Mariette quitte le jardin et s'engage sur la route où l'appelle la Dame. A deux reprises sur le chemin, elle tombe à genoux. Une troisième fois, elle se met à genoux près du fossé, devant une " flaque " d'eau provenant d'une source. La Dame lui parle : " Poussez vos mains dans l'eau ". Mariette le fait et répète ce que la Dame lui dit : " Cette source est réservée pour moi. Bonsoir, au revoir". Jeudi 19 janvier, le temps est très mauvais. Mariette est à genoux dans le sentier. La Dame apparaît. Mariette lui demande : " Qui êtes-vous, belle Dame ? " " Je suis la Vierge des Pauvres. " La Vierge conduit l'enfant par le chemin jusqu'à la source. Mariette interroge encore : " Belle Dame, vous m'avez dit hier : cette source est réservée pour moi. Pourquoi pour moi ? " Mariette se désigne, croyant que la source est pour elle. Avec un sourire, la Vierge répond : " Cette source est réservée pour toutes les Nations ... pour soulager les malades. " " Merci, merci " dit Mariette. La Vierge ajoute : " Je prierai pour toi. Au revoir". Le vendredi 20 janvier, Mariette reste au lit toute la journée : elle a mal dormi. A 18H45, elle se réveille, s'habille et sort. Quand la Vierge apparaît, Mariette s'écrie : " Oh, la voici." Puis elle demande : " Que désirez-vous ma belle Dame ? " Souriante, la Vierge répond : " Je désirerais une petite chapelle." La Vierge étend ses mains et de la main droite bénit l'enfant. Suivent trois semaines de grand calme. La Vierge interrompt ses visites. Mariette, cependant, reste fidèle : chaque jour à 19H, elle prie dans le jardin. Samedi 11 février, de nouveau, Mariette est entraînée sur la route. L'enfant s'agenouille deux fois, trempe ses mains dans l'eau à la source et fait un signe de croix. Elle se lève brusquement, court vers la maison et pleure. Elle ne comprend pas ce que la Vierge lui a dit : " Je viens soulager la souffrance." Elle ne comprend pas le mot " soulager ".  Mais elle sait que c'est quelque chose de bon, puisque la Vierge a souri. Trois jours se passent. Le soir du mercredi 15 février, la Vierge apparaît pour la sixième fois. Mariette transmet la demande de l'abbé Jamin : " Sainte Vierge, Monsieur le Chapelain m'a dit de vous demander un signe." La Vierge répond : " Croyez en moi, je croirai en vous." Elle ajoute pour Mariette : " Priez beaucoup. Au revoir." La Vierge confie un secret à l'enfant. Le 20 février, Mariette est à nouveau à genoux dans la neige, bravant le froid. Soudain, elle prie plus haut et plus vite. Elle quitte le jardin, s'agenouille deux fois sur la route puis à la source où elle prie et pleure " parce que Marie s'en va trop vite." La Vierge souriante comme à l'ordinaire, lui dit : "Ma chère enfant, priez beaucoup." Après quoi, elle cesse de sourire et ajoute, avant de partir et d'une voix plus grave : "au revoir." Mariette attend dix jours avant de revoir la Vierge une dernière fois. Elle apparaît le jeudi 2 mars. Il pleut à torrent depuis 15h. Elle sort à 19h. Elle en est au troisième chapelet quand il cesse subitement de pleuvoir. Elle se tait, étend les bras, se lève, fait un pas, s'agenouille. Dans la maison, après bien des pleurs, Mariette livre le message confié par Marie : " Je suis la Mère du Sauveur Mère de Dieu. Priez beaucoup". Avant de la quitter, la Vierge lui a imposé les mains en disant : " Adieu."

 

 

NOTRE DAME DES VICTOIRES

Décembre 1629 :
Louis XIII, fondateur de l’église

Louis XIII fonde Notre-Dame des Victoires en 1629. Le roi répond à l’appel des Augustins déchaussés, dits  » petits pères « , qui lui demandent l’argent nécessaire à la construction d’un nouveau couvent, sur les trois hectares qu’ils ont acquis entre la Porte de Montmartre et la Porte de Saint-Honoré, tout près d’un terrain consacré au jeu de paume, le Mail.

Louis XIII accueille leur requête à condition que l’église porte le nom de Notre-Dame des

Victoires, en action de grâces pour la victoire des troupes royales à La Rochelle. Le souverain attribue la reddition des huguenots à la prière et à la protection de la Vierge.

Le samedi 8 décembre 1629, le premier archevêque de Paris, Jean-François de Gondi, bénit les fondations de l’Eglise. Le dimanche 9 décembre, le roi en pose solennellement la première pierre, en présence des seigneurs de la Cour et des magistrats de la ville.

Dans le chêne

Dès la fondation de l’Eglise, une statue portant sceptre et couronne, sculptée dans le chêne de Notre-Dame de Montaigu (Brabant) où la Vierge s’était manifestée en 1505, est installée dans la chapelle du couvent, à l’initiative du jeune frère Fiacre. Elle suscite aussitôt une grande dévotion des fidèles.

Née un 8 décembre

Pour la pose de la première pierre par Louis XIII, une chapelle en charpente fut édifiée, et majestueusement ornée. Plusieurs tentes et de riches tapisseries vinrent décorer le lieu de la cérémonie.
Le 8 décembre 1629, veille de l’évènement, et fête de l’Immaculée » ou de la « Sacrée Conception » de la Vierge Marie (qui devint l’Immaculée Conception, après la proclamation du dogme, en 1854), l’archevêque de Paris, Mgr de Gondi, planta la croix à l’endroit destiné à la construction de l’église, en présence des trente religieux du couvent.

Novembre 1637 :
La révélation de Frère Fiacre

Frère Fiacre, l’un des religieux augustins, voit la Vierge Marie lui apparaître. Elle lui présente  » l’enfant que Dieu veut donner à la France « , le futur Louis XIV, l’héritier tant espéré du royaume.

A quatre reprises, entre 1h et 4h du matin, le religieux aura devant les yeux la Mère du Christ accompagnée de l’enfant royal, puis de Jésus-Christ. C’est le cri d’un tout-petit qui a attiré l’attention du moine :

« Il tourna la tête du côté de la voix, rapporte le manuscrit des archives du couvent (conservé à la Bibliothèque Nationale, contresigné du vicaire général et du prieur de l’époque), et aperçut la Sacrée Vierge environnée d’une belle et agréable lumière, ayant un enfant dans les bras, vêtue d’une robe bleue semée d’étoiles, ses cheveux pendants sur ses épaules, trois couronnes sur sa tête, assise sur une chaise et qui lui dit :  » Mon enfant, n’ayez pas peur, je suis la Mère de Dieu « . Sur cela, il se jeta en terre pour adorer l’enfant qu’elle tenait entre ses bras, pensant que ce fut Jésus-Christ, mais la Vierge sacrée lui dit :  «  Mon enfant, ce n’est pas mon Fils, c’est l’enfant que Dieu veut donner à la France.  » Cette première vision lui dura bien un gros quart d’heure… ».

Dans cette révélation, qui est portée, non sans mal, à la connaissance de la reine et du roi, la Vierge demande trois neuvaines, à Notre-Dame des Grâces (à Cotignac, en Provence), Notre-Dame de Paris et Notre-Dame des Victoires. Frère Fiacre s’en acquitte du 8 novembre au 5 décembre 1637.

Le 5 septembre 1638, Anne d’Autriche donne naissance à un fils – Louis, Dieudonné – au château de Saint-Germain en Laye. La Gazette de France peut alors écrire, le fait n’ayant pu échapper à la Cour :  « il y a un an, un religieux avertit la reine qu’elle devait accoucher d’un fils.  
Toute sa vie, Frère Fiacre mettra les grâces de sa prière au service de la famille royale mais aussi des pauvres réclamant son intercession et de la paix, qui fut sa constante préoccupation.

Aux Armes de France

Après la révélation de Frère Fiacre, et alors que la grossesse de la reine était déclarée depuis quelques semaines, Louis XIII formula le vœu de consacrer la France à la Vierge Marie. Le 6 janvier 1638, le texte du Voeu royal fut adopté, puis signé le 10 février par le souverain, avec les lettres patentes fixant la consécration publique au 15 août de la même année, à Notre-Dame de Paris.

Trois siècles plus tard (15 août 1938), l’un des chefs de la maison de Bourbon, le prince Xavier, renouvela le geste de son illustre ancêtre en consacrant notre pays à Notre-Dame des Victoires, dans un texte solennellement déposé au pied de la Mère de Dieu. Le rouleau aux armes de France refléta, à l’époque, une évidente contestation politique. Il n’en reste pas moins l’un de ces actes de foi qui illustrent la dévotion mariale des princes de Bourbon.

Avril 1674 :
la vénération de Notre-Dame de Savone

De retour d’une mission royale en Italie, où il a découvert Notre-Dame de Savone, Frère Fiacre lui érige une chapelle à Notre-Dame des Victoires. Louis XIV en finance la construction. Elle est solennellement bénite le 2 avril 1674. Prosterné devant l’image vénérée, sculptée à Gênes, le religieux demande à la Vierge qu’elle soit dans cette église le refuge des pécheurs, et accorde à la France la même protection qu’aux habitants de l’Italie (la dévotion à Notre-Dame de Savone est née de l’apparition de la mère de Dieu à Antoine Botta, dans la vallée de Saint-Bernard, proche de Savone, le 18 mars 1536 ; apparue trois fois à Botta, la Vierge avait exhorté les populations à la pénitence et au jeûne).

La statue (vêtue d’un manteau blanc, la Vierge porte une couronne d’or) disparaît pendant la révolution avec les trésors du couvent, après que les religieux ont été chassés et l’église fermée. C’est seulement le 9 novembre 1809 que celle-ci retrouve son nom de Notre-Dame des Victoires après sept années de tractations avec la Bourse des valeurs, installée depuis 1796 dans l’église, par décision du Directoire.

 Décembre 1836 :
le Cœur Immaculé de Marie

Après quatre années d’apostolat, et alors qu’il désespère de sa paroisse, prêt à renoncer à son ministère, le curé, Charles-Eléonore Dufriche Desgenettes, montant à l’autel, entend l’ordre suivant, à deux reprises : « Consacre ta paroisse au Très Saint et Immaculé Cœur de Marie.  » Dans un acte de foi, l’abbé remet à la vierge la réussite pastorale de sa paroisse et crée en quelques jours une association de prières en l’honneur du Cœur Immaculé de la Très Sainte Vierge pour obtenir par la protection de Marie la conversion des pécheurs. Le 10 décembre 1836, l’archevêque de Paris, Mgr de Quélen en approuve les statuts.

Le lendemain, dimanche 11 décembre, choisi pour la première réunion de l’association, le curé de Notre-Dame des Victoires assiste à la multiplication des fidèles : près de 500 personnes l’attendent à l’heure des Vêpres, d’une profonde ferveur, quand la grand-messe du matin n’a réuni qu’une dizaine de paroissiens.

Ancien ministre

Voulant être sûr de la puissante intercession de la Mère de Dieu, le père Desgenettes demande un autre signe : la conversion d’un ancien ministre de Louis XVI, voltairien convaincu, M. Joly de Fleury. Il est exaucé en quelques jours. Par cette conversion, Marie signifie ce qu’Elle veut être à Notre-Dame des Victoires, le Refuge des pécheurs, comme cela a été le cas depuis la fondation de l’église.

Au coeur du dogme

L’extraordinaire extension, à travers le monde, de l’association de prière mariale fondée par l’abbé Desgenettes a-t-elle contribué à la définition du dogme de l’Immaculée Conception par Pie IX, le 8 décembre 1854 ?
Le pape savait avec quelle ardeur les fidèles avaient prié pour lui dans l’église du Très Saint et Immaculé Cœur de Marie, à l’instigation d’Hermann Cohen (fondateur de l’Adoration nocturne). Il n’ignorait pas que la première pierre du sanctuaire parisien fut posée un 8 décembre.

Un an avant la proclamation du dogme, le 9 juillet 1853, le pape avait fait l’offrande d’une nouvelle couronne à la Vierge de Notre-Dame des Victoires.

 

NOTRE DAME DE PONTMAIN

Les apparitions de la Vierge Marie à Pontmain le 17 janvier 1871 - Un temps de guerre et de misère

C’est en plein hiver et en pleine guerre que la Vierge Marie a visité son peuple plongé dans l’angoisse. Paris est assiégé, les Prussiens sont aux portes de Laval. Parmi les soldats français, c’est le désordre et la panique. Sur une population de cinq cents habitants, la paroisse de Pontmain a vu partir trente-huit jeunes appelés sous les drapeaux. Aux misères de la guerre s’ajoute une épidémie de fièvre typhoïde et de variole. Tout va mal. Au milieu de ce péril national, la France se met en prière. Les habitants de Pontmain n’ont aucune nouvelle de leurs jeunes soldats. Découragés, les paroissiens de Pontmain ne manquent pas de dire : «  On a beau prier, le Bon Dieu ne nous écoute pas ». Le 15 janvier 1871, à l’église, le curé avait entonné le cantique : « Mère de l’Espérance dont le nom est si doux, protégez notre France, priez, priez pour nous. » S’étant trouvé seul à chanter, le curé se retourna et exhorta ses paroissiens. Ces derniers finirent par chanter, mais en pleurant.

L’Apparition - 17 janvier 1871 Eugène Barbedette qui aidait son père, sort un moment de la grange pour voir le temps qu’il fait. Il contemple le ciel et voit un nombre incalculable d’étoiles alors qu’il n’est que 5 heures. Soudain, à sept ou huit mètres au-dessus de la maison d’un voisin, il aperçoit une Dame d’une beauté ravissante. Elle était vêtue d’une robe constellée d’étoiles d’or. Elle le regarde en souriant. « Qu’c’est beau ! », dira-t-il. Un ovale bleu avec quatre bougies entoure la belle Dame. Un voile de deuil encadre son visage fin et jeune. Elle porte une couronne d’or marquée d’un liseré rouge. Elle sourit. Eugène est captivé et émerveillé par le tendre regard de cette Dame qui le regarde en silence. 

Les villageois accourent. Le curé averti sort aussitôt du presbytère. Tout ému, il voit la Vierge. (Il la décrivit de la même manière que l’avaient fait les autres voyants). Une veillée de prières s’organise vite. Tout à coup une banderole se déroule dans le ciel. Lettre après lettre, un message s’inscrit pendant que la foule chante les litanies de la Vierge : 


« Mais, priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps. Mon Fils se laisse toucher. »


Les villageois manifestent leur joie et la ferveur grandit. Mais bientôt le visage de Marie semble empreint d’une profonde tristesse. Elle montre Jésus ; une croix rouge apparaît avec Jésus tout sanglant. De ses deux mains, la Vierge Marie présente le crucifix aux enfants ; elle ne regardait plus l’assistance, mais elle abaissait ses yeux pour les fixer pleins de douleur, sur le Christ ensanglanté, tandis qu’une petite étoile allume les quatre bougies de l’ovale. Les gens continuent de prier ; on chante Ave Maris Stella. La croix finit par disparaître et Marie reprend l’attitude du début avec un geste de l’accueil. Tout le monde s’agenouille dans la neige pour poursuivre la prière. Bientôt un grand voile blanc apparaît et recouvre la Vierge entièrement. « Tout est fini » disent les enfants. Les gens du village retournent chez eux apaisés. Le saint curé rentre au presbytère tout ému et tout à fait convaincu de l’authenticité de l’Apparition de la Vierge Marie.

La nouvelle se répandit très vite dans toute la contrée comme dans toute la France. L’armistice sera signé onze jours plus tard  et les allemands ne sont pas entrés à Laval !  Les trente-huit soldats mobilisés dans la paroisse de Pontmain reviennent tous indemnes.

SAINT ANTOINE LE GRAND

Antoine le Grand ou Antoine d'Égypte est considéré comme le fondateur de l'érémitisme chrétien. Sa vie nous est connue par le récit qu'en a fait saint Athanase vers 360. Il serait né en 251 et mort en 356, ce qui le fait vivre en tout cent cinq ans. Fête le 17 janvier.

Né en Égypte à Qeman (Fayyoum) et fervent chrétien, dès l'âge de vingt ans il prend l'Évangile à la lettre et distribue tous ses biens aux pauvres, puis part vivre dans le désert en ermite dans un fortin à Pispir, près de Qeman. Là, à la manière du Christ, il subit les tentations du Diable; mais si pour le Christ cela ne dure que quarante jours, pour Antoine c'est beaucoup plus long et plus difficile, les démons n'hésitant pas à s'attaquer à sa vie. Mais Antoine résiste à tout et ne se laisse pas abuser par les visions tentatrices qui se multiplient.

En 312 il change de désert et va en Thébaïde, sur le mont Qolzum (où se trouve aujourd'hui le monastère Saint-Antoine). Le Diable lui apparaît encore de temps en temps, mais ne le tourmente plus comme autrefois. Vénéré par de nombreux visiteurs, Antoine leur donne à chaque fois des conseils de sagesse, les invitant à la prière plutôt qu'à la violence.

Les religieux ayant adopté le mode de vie solitaire de saint Antoine sont appelés anachorètes, s'opposant aux cénobites qui choisissent la vie en communautés monastiques.

La vie de saint Antoine et ses tentations ont inspiré de nombreux artistes, notamment Jérôme Bosch, Pieter Bruegel, Dali,max ernst, Matthias Grünewald, Diego Vélasquez. Gustave Flaubert lui a également consacré un récit (La Tentation de saint Antoine). Les artistes ont aussi souvent représenté sa rencontre avec saint Paul de Thèbes, peu de temps avant la mort des deux ermites (cathédrale de Chartres).

De nombreuses représentations du saint nous le montrent accompagné d'un cochon portant une clochette. Selon Émile Mâle (*), qui signale que cette tradition date de la fin du XIVe siècle, le cochon n'a rien à voir avec la vie du saint mais avec un ordre religieux fondé en Dauphiné en 1095 (les Antonins) : les porcs n'avaient pas le droit d'errer librement dans les rues, à l'exception de ceux des Antonins, reconnaissables à leur clochette.

En janvier 2006, pour la première fois, les reliques d'Antoine le Grand se deplaceront de la France (Arles) vers l'étranger, en Italie sur l'île d'Ischia.

 

SAINT SEBASTIEN

Saint Sébastien, né à Narbonne, a reçu le glorieux titre de Défenseur de l’Église romaine. On pense que, renonçant à une brillante carrière dans sa patrie, il entra dans l’armée afin de pouvoir plus facilement servir ses frères dans sa foi.

Ses grandes qualités le firent bientôt connaître à la cour ; il s’y distingua et devint en peu de temps un des favoris de Dioclétien qui le nomma capitaine de la première compagnie de ses gardes. Cette position favorisa ses desseins. Bon nombre de chrétiens lui durent de ne pas faiblir devant les supplices : il fut pour les païens l’occasion d’une foule de conversions : la grâce de Dieu était en lui, et le Ciel confirmait son zèle par les miracles.

Un apostat le trahit enfin, et il fut traduit comme chrétien devant l’empereur. Sébastien parut sans frayeur en face du tyran, et se proclama disciple de Jésus-Christ : "Quoi ! lui dit Dioclétien, je t’ai comblé de mes faveurs, tu habites mon palais, et tu es l’ennemi de l’empereur et des dieux ? — J’ai toujours invoqué Jésus-Christ pour votre salut et la conservation de l’empire, reprit Sébastien, et j’ai toujours adoré le Dieu du Ciel."

L’empereur, écumant de rage, le livra à une troupe d’archers pour être percé de flèches. Tout couvert de blessures, on le laissa pour mort, baigné dans son sang. Mais, recueilli par une dame chrétienne, il fut bientôt providentiellement guéri. Il alla lui-même se présenter devant Dioclétien, qui, stupéfait de le voir, lui dit : "Quoi ! Tu es Sébastien, que j’avais ordonné de faire mourir à coups de flèches ? — Le Seigneur, dit Sébastien, m’a guéri, afin de protester, en présence de tout le peuple, contre l’injuste persécution dont vous accablez les chrétiens, qui sont les meilleurs et les plus fidèles citoyens de l’empire."

L’empereur le fit traîner dans le cirque, pour y être assommé à coups de bâton. Ce fut le 20 janvier 288 qu’il acheva son sacrifice. — On l’invoque avec succès contre la peste et les maladies contagieuses.

 

SAINTE MARTINE

Sainte Martine naquit à Rome de parents illustres. Son père avait été trois fois consul et s’était distingué par une foi vive et une charité ardente. Après sa mort, Martine vendit ses biens et consacra l’argent à des oeuvres de miséricorde. L’empereur Alexandre régnait et persécutait les chrétiens. Des gens occupés à rechercher les serviteurs de Jésus-Christ trouvèrent sainte Martine en prières dans une église et l’arrêtèrent. Comme elle ne fit aucune difficulté de les suivre, ils crurent avoir fait une conquête ; mais, conduite à l’empereur, elle refusa de sacrifier aux idoles ; celui-ci ne l’en fit pas moins conduire au temple d’Apollon. En y entrant, Martine, s’armant du signe de la Croix, pria Jésus-Christ, et à l’instant il se fit un effroyable tremblement de terre qui renversa une partie du temple et brisa l’idole. L’empereur, irrité, commanda qu’on frappât la vierge à coups de poings et qu’on l’écorchât avec des ongles de fer ; Martine souffrit avec une telle patience, que les bourreaux, lassés, furent remplacés par d’autres qu’une lumière divine renversa et convertit.

Conduite de nouveau devant l’empereur, Martine refusa pour la seconde fois de sacrifier aux idoles ; Alexandre la fit attacher à quatre pieux et fouetter si cruellement et si longtemps que les bourreaux s’arrêtèrent de fatigue. Martine fut reconduite en prison, et on versa dans ses plaies de l’huile bouillante ; mais des Anges vinrent la fortifier et la consoler. Le lendemain, la vierge fut conduite au temple de Diane que le démon quitta aussitôt avec des hurlements horribles, en même temps la foudre renversait et brûlait une partie du temple avec ses prêtres. L’empereur, effrayé, laissa Martine aux mains du président Justin qui la fit si cruellement déchirer avec des peignes de fer, qu’il la crut morte ; mais s’apercevant qu’il se trompait : "Martine, lui dit-il, ne veux-tu pas sacrifier aux dieux et te préserver des supplices qui te sont préparés ? - J’ai mon Seigneur Jésus-Christ qui me fortifie, et je ne sacrifierai pas à vos démons." Le président, furieux, commanda de la reconduire en prison.

L’empereur, informé de ce qui s’était passé, ordonna que Martine fût menée dans l’amphithéâtre afin d’y être exposée aux bêtes ; mais un lion, qu’on lâcha pour la dévorer, vint se coucher à ses pieds et lécha ses plaies ; mais comme on le ramenait à son antre, il se jeta sur un conseiller d’Alexandre et le dévora. Ramenée en sa prison, Martine fut encore une fois conduite au temple de Diane, et comme elle refusait toujours de sacrifier, on déchira de nouveau son pauvre corps dont on voyait tous les os. "Martine, lui dit un des bourreaux, reconnais Diane pour déesse, et tu seras délivrée. - Je suis chrétienne et je confesse Jésus-Christ." Sur ces paroles, on la jeta dans un grand feu préparé à l’avance, mais le vent et la pluie, qui survinrent à l’instant, dispersèrent le bûcher et brûlèrent les spectateurs. On retint la Sainte trois jours durant dans le temple, après toutefois qu’on lui eût fait couper les cheveux. L’empereur la croyait magicienne et s’imaginait que sa force résidait dans sa chevelure. Elle fut tout ce temps sans rien prendre, chantant continuellement les louanges de Dieu. Ne sachant plus que faire, Alexandre lui fit couper la tête. Le corps de Martine demeura plusieurs jours exposé sur la place publique, défendu par deux aigles qui restèrent jusqu’au moment où un nommé Ritorius put lui donner une honorable sépulture.

SAINT THOMAS D'AQUIN

Thomas d'Aquin naît en 1225 à Roccasecca, près d'Aquin (non loin de Naples). Sa famille fait partie de l'aristocratie napolitaine. 
De 1230 à 1235, il est oblat à l'abbaye bénédictine du Mont-Cassin. Il étudie à l'université de Naples et, en 1244, entre dans l'ordre dominicain des frères prêcheurs, malgré les obstacles qu'y met sa famille.
Etudiant à Paris de 1245 à 1248, il suit son maître, Albert le Grand, à Cologne où il reste jusqu'en 1252.
C'est à Paris qu'il enseigne d'abord, comme "bachelier biblique" (1252-1254), puis comme "bachelier sententiaire" (1254-1256), puis comme maître en théologie (1256-1259). De 1259 à 1268, il enseigne la théologie dans diverses villes d'Italie, puis de nouveau à Paris de 1269 à 1272. A cette date, il retourne à Naples pour y enseigner et meurt en 1274, en se rendant au concile de Lyon.
Ses œuvres sont nombreuses : il a commenté une douzaine de traités d'Aristote, un grand nombre d'opuscules, des recueils de questions. La Somme théologique, écrite de 1266 à 1273, est inachevée.

A l'époque de Saint Thomas d'Aquin, l'Occident redécouvre les œuvres d'Aristote qu'on traduit de l'arabe en latin. C'est donc d'un texte latin, traduit de l'arabe, lui-même traduit du grec que Saint Thomas s'inspire. Entre le christianisme qui voit dans la foi la principale source de la connaissance et la raison aristotélicienne, Saint Thomas ne choisira pas mais préférera faire la synthèse des deux.
Ainsi, Saint Thomas, tout en les unissant, sépare les deux domaines, celui des vérités de la raison et celui des vérités de la foi. La foi est une adhésion ferme et totale à la parole de Dieu. Elle n'est ni élan aveugle de la sensibilité, ni sacrifice de l'intellect. La Raison est une lumière naturelle procédant de Dieu : elle illumine l'esprit humain et soutient l'autorité de la foi. Foi et Raison sont en accord l'une avec l'autre. La foi apporte des vérités inaccessibles à la raison, que celle-ci conforte (mais ne démontre pas), en expliquant leur contenu par son enseignement. La raison permet d'acquérir les vérités qui ne relèvent pas directement de la foi et lui sont inaccessibles.
A la philosophie d'Aristote, Saint Thomas ajoute l'idée d'un Dieu créateur, la croyance en l'immortalité de l'âme et à la liberté de l'homme. A la distinction forme / matière, Thomas ajoute l'idée d'existence, l'acte par lequel une réalité est. Si dans les diverses substances essences et existence se distinguent, elles se confondent en Dieu. 
La morale de Saint Thomas d'Aquin est très proche de celle d'Aristote notamment la distinction entre la justice distributive qui vise à répartir les biens selon les qualités de chacun et lajustice commutative qui règle les échanges économiques de façon égalitaire. A partir du XVI° siècle, le thomisme devient la doctrine officielle de l'église catholique. La scolastique, c'est à dire la philosophie et la théologie enseignés au Moyen-Age en Europe, sera fortement influencée par le thomisme dès le XIII° siècle.

Les principaux écrits de Saint Thomas d'Aquin sont les Commentaires d'Aristote, la Somme contre les Gentils et surtout la Somme théologique, ouvrage inachevé.