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NOTRE DAME DE FOLGOET

Au 14è siècle, deux familles luttent pour accéder au trône de Bretagne laissé vacant par le Duc JEAN III (mort en 1341). Il s'agit de:

JEAN de MONFORT, demi-frère du disparu, soutenu par son épouse Jeanne de Flandre et par le Roi d'Angleterre, EDOUARD III. Il trouve ses partisans en Basse-Bretagne et dans les villes.

et CHARLES DE BLOIS, épaulé par le roi de France, PHILIPPE VI, son oncle. Il est soutenu par le clergé, la Haute Bourgeoisie et le Penthièvre, fief de son épouse Jeanne de Penthièvre.

Charles de Blois est tué à la bataille d'AURAY, le 29 Septembre 1364.

JEAN DE MONTFORT reste donc seul maître du Duché sous le nom de JEAN IV.

L' histoire miraculeuse du Folgoët

Or, pendant que se déroulaient ces évènements, sur le territoire d'ELESTREC (nom initial de la paroisse avant de devenir GUICQUELLEAU au 17è siècle), vivait dans une clairière de la forêt lesnevienne qui fut d'ailleurs ravagée par un incendie en 1427, un homme nommé SALAÜN. Les habitants le nommaient familièrement "Le Fou du Bois" (Fol ar Coat).

Considéré comme un " innocent ", SALAÜN mendiait son pain de ferme en ferme. Il demandait l'aumône, en répétant inlassablement : "Ave Maria ! Salaun mangerait bien un morceau de pain ! "

Il aimait à se balancer sur la branche d'un arbre, au-dessus de la fontaine, et il chantait à pleine voix : "O O O O O O MARIA" (répétant six fois "O" avant de prononcer "Maria"). En même temps, il se plongeait dans l'eau jusqu'aux épaules, même au milieu de l'hiver, par mortification sans doute, comme les vieux saints de Bretagne qui avaient cette coutume et dont il avait peut-être retenu ce trait raconté à l'école.

      Sa mort survenue vers 1358 (à 48 ans) laissa les gens indifférents. Il fut enterré au village de Lannuchen qui occupe l'ancien emplacement du cimetière et de l'église d'Elestrec, près du manoir de Kergoff.

Mais peu de temps après sa mort, on découvrit sur sa tombe, près du chêne où il se balançait et de la fontaine où il trempait son pain, un lys sur lequel on lisait ces mots écrits en lettres d'or : " AVE MARIA ". En ouvrant la tombe, on constata que ce lys avait pris racine dans la bouche du défunt. Le miracle attira rapidement les foules et on voulut bâtir une chapelle sur la tombe de  " l'innocent ".

Averti des merveilles qui se déroulaient au FOLGOËT, JEAN IV de Monfort, pour se faire pardonner les exactions commises par ses alliés dans tout le Léon durant la guerre : pillages d'églises, de monastères, et pour accomplir son vœu d'édifier un sanctuaire à Notre-Dame, favorisa la construction de l'église actuelle.

On dit même que, dès 1365, il vint à Lesneven et au Folgoët, et posa la première pierre de l'édifice (d'après le Père Langouesnou, Abbé de Landévennec).

Mais les guerres qui survinrent à cette époque firent suspendre les travaux.

JEAN IV mourut en 1399 en recommandant à son fils JEAN V de continuer son oeuvre. D'après le même auteur, il vint au Folgoët en 1404 et les travaux recommencèrent.

En 1419, Monseigneur DE LA RUE, Evêque de Léon, bénit le Sanctuaire qui fut érigé en COLLEGIALE par JEAN V en 1423

NOTRE DAME DE MONTLIGEON

Sanctuaire dédié à Notre Dame des Défunts pour le repos des âmes du Purgatoire.On doit sa création à l'abbé Paul Buguet né en 1843, qui perd 3 membres de sa famille successivement, quelques temps après son arrivée à la Chapelle-Montligeon (Oise – France). L'idée qui germe en lui de penser aux âmes du Purgatoire lui est sans doute inspirée par la sainte Vierge qui, en mai 1884, lui demande la construction d'une chapelle dédiée à Notre Dame des défunts dans ces intentions de prière pour nos morts, à dimension internationale. Marie pourvoira à tout pour l'élaboration de ce projet car  même si celui-ci reste humble, il nécessite quand même un investissement dans ce petit village qui doit toucher le monde entier !Pour publier les bulletins de son Association "pour la délivrance des Âmes du Purgatoire",et soucieux de subvenir aux besoins des villageois, il crée une imprimerie qui fournira de nombreux emplois, et par le biais des bulletins de l'Oeuvre, des pélerins commencent à affluer de France et d'étranger pour venir en ce lieu de prières. Une basilique sera construite en 1896 et achevée en 1911, et accueille toujours les pélerins. Il est possible d'inscrire nos défunts pour des messes perpétuelles qui aident grandement à leur délivrance. On invoque souvent Notre-Dame des Défunts sous le vocable de Notre-Dame de Montligeon.

NOTRE DAME DE LA MEDAILLE MIRACULEUSE

Soeur Catherine Labouré s'était couchée pleine d'espoir, ce 18 juillet 1830. C'était la fête du fondateur des Filles de la Charité: Saint-Vincent de Paul... et elle avait avalé la petite relique reçue de la Mère Supérieure en demandant au grand saint la faveur de voir un jour la Sainte-Vierge.

Vers minuit, elle fut réveillée par un petit enfant qui lui dit: "Ma soeur, tout le monde dort bien ; venez à la chapelle; la Sainte Vierge vous attend." Croyant rêver, Catherine se lève, s'habille et suit l'enfant. La maison est tout illuminée et les portes fermées à clef s'ouvrent facilement sous les doigts de l'enfant.

À la chapelle, Catherine est à peine agenouillée qu'elle entend le froufrou d'une robe de soie. La sainte Vierge est là, resplendissante. Elle s'asseoit dans le fauteuil de l'aumônier, Catherine se jette à ses genoux. Et pendant deux heures, la Vierge Marie parle à Catherine comme une mère qui se confie à son enfant. Catherine a les mains jointes sur les genoux de Marie...

Ensuite, la vie ordinaire, jusqu'au 27 novembre 1830. Ce soir-là, un samedi, vers 17h30 , pendant que les Soeurs se trouvaient réunies à la chapelle pour la méditation, la Sainte Vierge revient. 
 

 Catherine l'aperçoit, debout, les pieds posés sur un globe terrestre, où s'agite un serpent de couleur verdâtre. La Vierge avait le pied posé sur la bête immonde. Elle dit à Catherine:

"Cette boule représente le monde entier, la France, chaque personne en particulier." (N'est-ce pas l'Immaculée Conception? Le démon cherchant à étendre son emprise et Marie qui entrave sa marche en le foulant au pied comme c'est annoncé dans la Bible?)

La Vierge tenait entre ses mains un globe plus petit surmonté d'une croix d'or. Elle l'offrait à Dieu d'un geste suppliant...(N'est-ce pas le symbole de sa Médiation universelle à côté du Médiateur et de sa royauté universelle?) Tout à coup les doigts de ses mains se remplissent d'anneaux porteurs de diamants qui jettent des rayons de tous côtés...Elle dit:

"C'EST L'IMAGE DES GRÂCES QUE JE REPANDS SUR LES PERSONNES QUI ME LES DEMANDENT..." Et pour expliquer les pierres qui ne projettent pas de rayons. Elle dit: "C'EST L'IMAGE DES GRÂCES QUE L'ON OUBLIE DE ME DEMANDER." À ce moment, se forme autour de la Vierge un tableau ovale sur lequel Catherine voit apparaître en lettres d'or: "Ô MARIE CONÇUE SANS PECHE PRIEZ POUR NOUS QUI AVONS RECOURS À VOUS! "... 
  
 
Puis le tableau paraît se retourner. C'est le revers de la médaille: un grand M, initiale de Marie, surmonté d'une croix. Au-dessus, les deux Coeurs: celui de Jésus, couronné d'épines; celui de Marie, percé par le glaive...douze étoiles entourent ce tableau. 
Catherine mourut 46 ans après les apparitions sans jamais avoir révélé son secret à d'autres qu'à son directeur...Son corps, parfaitement conservé, est dans la chapelle des apparitions, sous la statue de la Vierge au globe. 
  
 
SYMBOLISME DE LA VISION DU 27 NOVEMBRE

 Premier symbole: Le serpent

Le premier et le plus apparent de ces divers symboles est " un serpent de couleur verdâtre, avec des taches jaunes" que Soeur Catherine a remarqué sous le pied de la Vierge qui l'écrase.

La piété populaire ne se trompe pas, en désignant sous ce geste le privilège de l'Immaculée-Conception, ainsi que l'a démontré un artiste catholique, Maurice Vlogerg. "La prédiction de la Genèse est à l'origine de cette symbolique. On connaît le texte biblique; "Je mettrai une inimitié entre toit et la femme, entre ta postérité et sa postérité ; celle-ci te meurtrira à la tête et tu la meurtriras au talon." (Genèse 111,15)

Qu'on rapporte l'acte d'écraser le serpent à la Femme, suivant le texte de la Vulgate, ou, conformément à l'original hébreu, à la postérité de la Femme, c'est-à-dire le Messie, l'oracle proclame de toutes manières le triomphe de Marie sur la Bête." (La Vierge, notre médiatrice, p.10 Editions Arthaud, Grenoble.)

Saint-Pierre Fourier, au XVIIe siècle, "répandait des médailles où le serpent, placé plus bas que le pied de Marie, encerclait de sa tête jusqu'à sa queue le globe du monde." Trait vraiment bien choisi pour attester que la Mère de Dieu échappe à la malédiction universelle.

Marie semble avoir approuvé cette image, car c'est la même dont la soeur Catherine Labouré vit l'empreinte sur la Médaille miraculeuse(1830). Depuis cette apparition, le thème iconographique de la Vierge au reptile est fixé pour longtemps."
  
 
Deuxième Symbole: La robe

La Vierge est habillé de blanc vêtue d'une robe de soie "blanche aurore", montante, manches plates, taillée "à la Vierge", c'est-à-dire dans la simplicité qui épouse au cou, aux épaules, aux bras, directement les formes du corps.

Ce deuxième symbole n'évoque-t-il pas l'autre aspect, l'aspect positif de l'Immaculée Conception, à savoir la première grâce, la sainteté initiale du Coeur de Marie? L'introït de la Messe du 8 décembre place, en effet sur les lèvres de l'Immaculée, ces paroles d'Isaie: "Je me réjouirai avec effusion dans le Seigneur et mon âme sera ravie d'allégresse en mon Dieu, car il m'a revêtue des ornements du salut, il m'a enveloppée du manteau de justice, comme une épouse parée de ses joyaux." (Isaie, 61, v.10)

Troisième Symbole: Le voile

Un voile blanc couvrait la tête de l'Apparition et descendait de chaque côté jusqu'aux pieds.

Ce voile paraît bien signifier la consécration virginale du Coeur Immaculée de Marie. L'usage du voile, dans l'Eglise, est spécialement réservé aux vierges qui se donnent à Dieu dans la vie religieuse.

Peut-être pourrait-on y voir aussi une image de la "Vierge au manteau", de la Mère de miséricorde, de la toute-puissante intercession de Marie, telle qu'on la représentait avec les sarcasmes de la Réforme. "Méprisée des esprits forts et des coeurs durs, l'image fut délaissée par l'art et la dévotion," . Marie aurait-elle voulu, sous ce symbole, introduire l'idée de sa Médiation, qu'elle va préciser plus loin jusqu'à l'évidence?

Quatrième Symbole: La figure, les yeux

La figure, bien découverte, si belle que la voyante n'en pouvait dépeindre ou exprimer la beauté ravissante, révèle l'éclat des vertus et privilèges de Marie, au cours de sa vie mortelle.

Les yeux, tantôt élevés vers le ciel, tantôt baissés, sont le symbole scripturaire de la piété, du recours à Dieu, surtout au milieu des dangers. 
  

 Cinqième Symbole: Le Globe d'or

Que faut-il entendre par cette boule d'or, surmontée d'une petite croix d'or, que Marie portait dans ses mains et offrait à Dieu?

Ce globe, si proche du Coeur de chair de l'Immaculée, ne pourrait-il figurer l'âme, le Coeur de Marie Elle-même: sa charité envers Dieu et envers les hommes, sa maternité divine et spirituelle; son fruit par excellence, la Rédemption du monde ? Tel le tabernacle de l'ancienne alliance, recouvert de lames d'or, au dedans et au dehors, auquel on a souvent comparé le Coeur de Marie.

Ce globe surmonté de la Croix symbolise aussi les âmes renfermées dans le Coeur de la Vierge et purifiées par le sang de Jésus qui y prend sa source. "Cette boule que vous voyez représente le monde entier, la France particulièrement et chaque personne en particulier." (Témoignage de soeur Catherine)

Si l'on parle du globe terrestre entre les mains de la Très Sainte Vierge, cette terre, entrevue par la voyante de 1830, ne serait-elle point la terre virginale, bénie et sacerdotale, dont parle l'Hymne de Sexte, au petit office de l'Immaculée Conception, c'est-à-dire le Coeur Immaculée de Marie sur lequel est planté l'arbre de la Croix, par opposition à la terre maudite, qui est sous les pieds de l'apparition, terre qu'enveloppe de ses replis tortueux l'infernal serpent?

Saint Grignion de Montfort déclare à plusieurs reprises : "Je dis avec les Saints: Marie est le paradis terrestre du nouvel Adam..., elle est cette terre vierge et bénie, dont Adam et Eve pécheurs ont été chassés; elle ne donne entrée chez elle qu'à ceux et celles qu'il lui plaît pour les faire devenir saints. 

 Sixième Symbole: Les mains étendues

Le globe a disparu, les mains se sont étendues, dans l'attitude reproduite par le Médaille miraculeuse. C'est cette attitude que reproduira la Sainte Vierge, à Lourdes, au jour de la gande apparition (25 mars 1858); c'est celle que Marie prendra encore, durant l'apparition de Pontmain (17 janvier 1871), au témoignage réitéré de Joseph Barbedette, l'un des petits voyants devenu Oblat de Marie Immaculée.

Que signifie cette attitude? Quel est le symbolisme de cette extension des bras et des mains?

Marie, à n'en pas douter, veut affirmer par ce geste le fait de sa céleste médiation, de son intercession, de sa prière.

"Un fort mouvement s'est fait sentir, ces derniers temps, en faveur de cette consolante vérité, à savoir que toutes les grâces nous viennent par l'intercession de Marie, passant pour ainsi dire par ses mains maternelles", écrivait, en 1928, le cardinal Lépicier dans son ouvrage, édité à Rome, sur la Vierge Immaculée, Corédemptrice, Médiatrice .

Et il ajoutait: "Depuis que cette Mère miséricordieuse a daigné se faire voir à Catherine Labouré, dans la chapelle des Filles de Saint-Vincent-de-Paul, à Paris, les mains étendues dans l'acte de faire pleuvoir d'abondantes grâces sur le genre humain, la confiance dans la bonté et la puissance sans limites de cette très aimable Mère a été croissant au sein du peuple chrétien, à telle enseigne que, de nombreux endroits, sont parvenus au Siège Apostolique des suppliques pour cette vérité de la médiation universelle de Marie soit définie comme dogme de foi".

Septième Symbole: Les anneaux, les rayons

La Vierge porte, à chaque main, quinze anneaux, revêtus d'autant de pierreries, d'où jaillissent de toutes parts des rayons proportionnés, "de manière que l'on ne voyait plus les pieds de la Sainte-Vierge."

Quelle est la signification de ces quinze anneaux ornés de pierreries?

On peut y voir, avec le P.Gasnier, o.p., un symbole des quinze mystères du Rosaire. "L'émouvante randonnée de Notre-Dame du Rosaire commence à Paris, chez les Filles de Saint Vincent de Paul, rue du Bac. Là elle évoque sa médiation et, nous montrant ses mains ornées de quinze anneaux desquels ruissellent des flots de grâces, elle laisse entendre de quelles richesses sont chargés les mystères du Rosaire." (Rosaire et Apparitions mariales, p.4) À Lourdes, l'Apparition demande à Bernadette de venir durant quinze jours; à Pellevoisin, elle fera pareillement quinze visites à Estelle Faguette.

Il y a plus et "l'histoire va nous fournir une donnée complémentaire qui renforce l'interprétation. Dans bien des foyers, on conserve, dans le coffret des souvenirs de famille, un anneau semblable à ceux qui paraient les doigts de la Vierge de la rue du Bac. C'est le chapelet dont se servait un lointain aïeul. (Les scouts ont repris cet usage. Ils portent, pendu à leur ceinture, cet anneau-chapelet moins encombrant que les cinquante grains). En 1830, c'était l'instrument dont on se servait pour compter les AVE du Rosaire. L'on passait à l'index de la main droite cet anneau recouvert de dix grains ou perles, et avec le pouce de la même main, on le faisait tourner pour scander les dizaines. C'était donc bien un rosaire complet de quinze dizaines que Notre-Dame portait à chacune de ses mains. Et par conséquent c'est à la prière du Rosaire que doit s'appliquer le symbolisme de cette scène. Le Rosaire lui plaît tellement qu'elle s'en revêt comme d'une parure. Par-dessus toutes les autres prières il a tant d'efficacité qu'il fait jaillir des mains de la Médiatrice sur nos âmes une immense pluie de grâces."

Comme si elle voulait montrer dans la récitation du chapelet l'un des plus précieux exercices en l'honneur de sa maternelle médiation.

Quant aux rayons, la voyante ne savait exprimer leur beauté, leur éclat. Mais une voix du ciel, la parole de Marie elle-même, en donnait la signification: "C'est le symbole des grâces que je répands sur les personnes qui me les demandent." Et " les pierreries d'où il ne sort pas de rayons, ce sont des grâces que l'on oublie de me demander."

Huitième Symbole: Une boule blanche sous les pieds

La Sainte Vierge était debout, les pieds appuyés sur une boule blanche, c'est-à-dire une moitié de boule, ou du moins il ne m'a paru que la moitié, dit la soeur.

SAINTE CECILE

Sainte Cécile naquit dans la noble famille pratiquante de Rome des Cœcilia. Elle possédait tous les dons de grâce, de beauté et d'innocence qu'une jeune fille pouvait avoir. Riche et cultivée, elle était fervente des arts et avait un talent tout particulier pour la musique. Très jeune, elle voua sa vie à Dieu et fit vœu de virginité.

Contre son gré, son père la maria à un jeune païen nommé Valérien. Quand le jour des noces arriva, Cécile se retira pour invoquer la protection du Ciel dans cette situation difficile, tout en chantant dans son cœur et en récitant des psaumes. Cette situation est à l'origine de la vénération de Cécile en tant que patronne de la musique.

Au soir du mariage, Cécile expliqua à son mari qu’elle était accompagnée d’un ange veillant sur elle et que s’il la touchait dans le cadre du mariage, il souffrirait, car cet ange se mettrait en colère. Cependant, si Valérien respectait sa décision, l’ange l’aimerait autant que sa protégée. Valérien demanda à voir cet ange, mais Cécile lui dit que s’il croyait en Dieu et qu’il devenait baptisé, il le verrait. Valérien, homme remarquable, était connu pour être de grande compréhension, il promit donc de respecter le vœu de Cécile sans revendiquer les droits issus du mariage.

Avec l’aide du pape Saint Urbain, Cécile réussit finalement à convertir son mari au christianisme et à le faire baptiser.

Un soir, en retournant vers son épouse, Valérien la trouva en prière avec un ange aux ailes de feu à côté d’elle. L’ange dit à Valérien qu’il pouvait lui demander ce qu’il voulait. Il souhaita que son frère Tiburcius, qui lui était très cher, l’accompagne dans sa foi. Son vœu fut accepté. Tiburcius se laissa convaincre par Cécile et Valérien de renoncer à ses faux dieux. Il se convertit et fut baptisé par Saint Urbain.

Les deux jeunes époux vécurent dans la chasteté et se dévouèrent aux bonnes œuvres. Cécile chantait les louanges de Dieu avec assiduité et y joignait souvent un instrument de musique.

Mais les persécutions cruelles des chrétiens, perpétrées par l’empereur Marc-Aurèle eurent raison des deux frères. A cause de leur ardeur à ensevelir les corps des martyrs chrétiens dans les catacombes à l’extérieur de la ville, ils furent arrêtés puis exécutés aux alentours de Rome.

Bravant le danger, Cécile les ensevelit dans les catacombes de Saint Prætextatus sur la Via Appia et décida d’utiliser à l’avenir sa maison pour prêcher la foi. Avec une éloquence sans pareil, Cécile convertit de plus en plus de gens.

Peu de temps après, elle fut arrêtée et amenée devant le préfet pour avoir enterré les corps de son mari et de Tiburcius. Après une glorieuse profession de foi, elle fut condamnée à mort.

Rejetant une exécution publique, elle fut condamnée à être enfermée dans la salle de bain de sa propre maison à Trastevere et à suffoquer par la vapeur. La chaleur et la vapeur n’eurent pas raison d’elle. Le préfet, en colère, ordonna de la décapiter.

A la vue de la sainte, le soldat envoyé perdit courage, et tremblant, frappa à trois reprises, mais en vain. La loi romaine interdisant le quatrième coup, elle fut abandonnée gisant dans son sang. Aussitôt, les chrétiens se ruèrent dans la maison et essuyèrent les blessures avec les habits de lin, sans la bouger du sol. Cécile survécut trois jours pendant lesquels elle n’avait de cesse de prêcher sa foi et d’encourager les pauvres. Lorsque Saint Urbain arriva, elle fit don de sa maison pour y construire une église et légua ses biens aux pauvres. Alors, tournant sa face contre terre, Cécile mourut le 22 novembre de l’an 230.

Cécile fut inhumée dans la position exacte où elle expira, avec les doigts étendus, dans les catacombes de Saint Callixte (se trouvant parmi les plus grandes de Rome) à côté de la crypte des papes avec, à ses pieds, les vêtements ayant essuyé ses plaies.

Désormais, après quelques changements de lieux, Cécile et Valérien sont à nouveau réunis pour l’éternité. Leurs reliques se trouvent dans une voûte somptueuse sous le grand autel de l’église Sainte Cécile de Trastevere qui lui a été dédiée.

Jusqu’au Moyen-Age, le patron des musiciens était le pape Saint Grégory, mais quand l’académie de musique de Rome fut créée en 1584, elle fut placée sous la protection de Sainte Cécile. Ainsi s’établit sa vénération devenue universelle, comme patronne des musiciens. Enfin, depuis le 15ème siècle, l’emblème de Sainte Cécile est devenu l’orgue.

Ceci fut donc l’histoire de Sainte Cécile, l’une des martyrs des débuts de l’Eglise les plus vénérés, désormais patronne de la musique, des musiciens, des compositeurs, des luthiers, des chanteurs et des poètes, étant célébrée le 22 novembre.

SAINTE BARBARA

Sainte-Barbe, née d'un père païen – adorant les idoles – vers 235 à Nicomédie (en Turquie, aujourd'hui Izmit), fut cependant de bonne heure instruite des vérités chrétiennes par ses lectures, et fit de même tout son possible pour éviter le mariage. Dioscore, son père, était un être d'une humeur bizarre et d'un naturel cruel ayant toutes les inclinations d'un barbare. Celui-ci, voyant que sa fille, déjà parvenue à l'adolescence, était d'une beauté très remarquable, et comprenant les dangers auxquels ne tarderaient pas à l'exposer ses grâces jointes à une immense fortune, imagina de l'enfermer dans une forteresse inaccessible. La célèbre tour ressemblait plus à un palais magnifique qu'à une prison. Barbe profita de l'absence de son père pour faire percer une troisième fenêtre en plus des deux dont disposait sa prison dorée, pour symboliser la Trinité : le Père, le Fils et le Saint Esprit. De même elle y traça des signes de croix. Son père, à son retour, lui demanda l’explication de ces signes. Elle lui dit qu’elle avait voulu représenter un Dieu en trois personnes et la mort du fils de Dieu sur la croix. Dioscore entra dans une grande colère en voyant que sa fille embrassait "les rêveries" des chrétiens : elle fut obligée de fuir. Il la poursuivit longtemps et, l’ayant enfin atteinte, il l’accabla de coups, la prit par les cheveux et la ramena à sa maison où il la tint enfermée dans la tour et la traita comme une esclave. Il la mena ensuite au tribunal de Marcien, gouverneur de la Province où, l’ayant accusée d’être chrétienne, il demanda qu’elle fût châtiée selon la rigueur des édits que les empereurs avaient promulgués contre les chrétiens (elle n'avait que 16 ans).

Marcien s’efforça d’abord de la faire fléchir par de belles paroles mais, la voyant insensible à ses remontrances, il changea cette feinte douceur en cruauté. Après une horrible flagellation, il la fit ramener en prison en attendant d'avoir inventé quelque nouveau supplice pour la punir. La même nuit, le Seigneur lui apparut dans une lumière admirable, l’exhorta à la persévérance, lui promit de l’assister dans tous les combats qu’elle allait soutenir pour la gloire de son nom. Et pour lui donner des marques sensibles de protection, il la guérit parfaitement de toutes ses plaies.

Le lendemain, le gouverneur la fit comparaître une seconde fois devant son tribunal, et, la voyant guérie des blessures dont son corps avait été tout couvert, il attribua ce miracle à ses faux dieux et tâcha de la persuader de leur offrir quelques sacrifices en actions de grâces. Mais la jeune fille lui affirma qu’elle avait été guérie par Jésus-Christ, fils du Dieu vivant. Le juge, irrité par sa hardiesse, commanda au bourreau qui était présent de lui déchirer les flancs avec des peignes de fer, et quand ils seraient entre ouverts, de les lui brûler avec des torches ardentes, et, enfin, de lui décharger sur la tête de grands coups de marteau. Pendant qu’on exécutait cet arrêt, elle avait les yeux élevés au ciel et priait. A ces tourments en succéda un plus douloureux : la sainte eut les mamelles coupées ; mais l’amour qu’elle portait à Dieu et le désir de souffrir pour lui, faisaient que ces douleurs lui étaient agréables. Marcien, se voyant vaincu par la constance de Sainte-Barbe, s’avisa d’un autre genre de supplice, qui était le plus sensible qui put faire souffrir une vierge : il commanda qu’on lui ôta ses habits, et qu’en cet état elle fût chassée à coups de fouet par les rues de la ville. Alors la sainte, levant les yeux au ciel, fit cette prière à Dieu : "Ô mon Seigneur et mon Roi, qui couvrez quand il vous plaît le ciel de nuages et la terre de ténèbres, cachez, je vous en supplie, la nudité de mon corps, afin que les yeux des infidèles ne le voyant point, ils n’aient pas sujet de faire des railleries de votre servante". Sa prière fut aussitôt exaucée et Dieu lui apparut, remplit son cœur de consolation et la couvrit d’un vêtement lumineux qui ôta aux idolâtres la vue de son corps. 
Enfin, Marcien perdant tout espérance de faire ébranler le cœur de notre sainte, qui avait paru invincible au milieu de tant de supplices, la condamna à avoir la tête tranchée. Dioscore, qui s’était trouvé à tous les tourments de sa fille, semblait n’attendre que cette sentence pour se baigner dans son sang virginal et achever d’assouvir sa rage contre elle ; car dès qu’elle fut prononcée, il se présenta pour en être lui-même le bourreau (afin qu’elle ne mourût point dans d’autres mains que les siennes).

Cette cruelle demande lui ayant été accordée, Barbe fut menée hors de la ville, en haut d’une montagne où, étant arrivée, elle se mit à genoux pour remercier Dieu de la grâce qu’il lui faisait de l’honorer du martyre. Elle le pria aussi d’exaucer ceux qui demanderaient quelque chose par son intercession. A l’heure même, on entendit une voix céleste l'assurant que sa requête était exaucée, et l’invitant à venir recevoir la couronne qui lui était préparée au ciel. Son père inhumain ne lui laissa pas plus de temps pour faire sa prière : il lui coupa la tête le 4 décembre, sous l’empire de Maximin Ier (et non de Maximien). C'est alors que, se retournant à la Cour, triomphant et fier de son zèle à servir les idoles de l'état, il fut, par le ciel, frappé d'un coup de foudre qui réduisit son corps en cendres. Plus tard, le corps de Sainte-Barbe fut exhumé solennellement et ses reliques transportées en divers pays. Par cette intervention divine contre son père, elle s'était révélée puissance de feu.

Elle eut pour compagne de son martyre une vertueuse femme appelée Julienne, convertie par son exemple.

L'histoire de Sainte-Barbe étant basée sur des sources plus ou moins légendaires, son nom a été supprimé du calendrier par l'Eglise en 1969. Il fut remplacé par "Barbara", nuance lexicale bien subtile!

NOTRE DAME DE KIBEHO

La Mère de Dieu est apparue à des pensionnaires du collège catholique de Kibého, tout d’abord à Alphonsine Mumureke, qui avait alors quinze ans et qui a vu la Mère de Dieu pour la première fois le samedi 28 novembre 1981, puis à Nathalie Mukamazimpaka, et ensuite à Marie-Claire Mukangango.

Alphonsine Mumureke a vu les apparitions jusqu’au mardi 28 novembre 1989. La première a eu lieu le samedi 28 novembre 1981, à 12h35. Elle était alors dans le réfectoire pour servir ses amis de classe quand elle a soudainement entendu une voix qui disait : « Ma fille! »
 
   
Alphonsine lui a répondu : « Je suis ici. » Elle s’est rendue dans le corridor et a vu une très belle femme. Elle s’est alors mise à genoux, a fait le signe de la croix et lui a demandé : « Qui êtes-vous? »
 
 
La belle femme lui répondu : « Ndi Nyina Wa Jambo » soit, « Je suis la Mère du Verbe (de la Parole). » Cette dernière lui a ensuite demandé : « Dans la religion, qu’est-ce que vous préférez? » Et Alphonsine lui a répondu : « J’aime Dieu et sa Mère, qui nous a donné le Fils qui nous a donné la rédemption. » La Mère du Verbe a dit : « Si c’est ça, je suis venue pour te rassurer, parce que j’ai entendu tes prières. Et je voudrais que tes amies aussi aient la foi, parce qu’elles ne croient pas assez fort. »
 
Alphonsine a ajouté : « Mère du Sauveur, si c’est vraiment toi qui est venue pour nous dire qu’ici, dans cette école, nous avons peu de foi et que tu nous aimes, je suis véritablement remplie de joie que tu me sois apparue à moi. »
 
 
Alphonsine a aussi mentionné que : « La vierge n’était pas blanche comme on le voit sur les images saintes. Je ne pouvais pas déterminer la couleur de sa peau. Elle était d’une beauté incomparable. Elle avait les pieds nus et une robe blanche sans couture, et aussi un voile bleu sur sa tête, qui allait jusqu’à ses pieds et qui couvrait complètement ses cheveux. Elle avait les mains jointes sur sa poitrine et ses doigts pointaient vers le ciel. Quand elle commença à partir, j’ai récité trois prières : Je vous salue Marie et Venez Saint Esprit. Et je l’ai vu s’enlever vers le ciel comme Jésus. »

À la suite de l’apparition, Alphonsine est demeurée immobile pendant un quart d’heure. Le jour suivant, le dimanche 29 novembre, elle a revu l’apparition et ensuite elle est restée à nouveau immobile. Ce jour-là, la Mère de Dieu lui a dit qu’elle aimerait que ses enfants la voient comme une Mère. Elle lui a aussi dit : « Je suis ta Mère. Tu ne dois pas avoir peur de moi, mais tu dois m’aimer. »

 En décembre, les apparitions sont survenues presque tous les samedis. Et à la fin des apparitions, quand Alphonsine tombait en extase, les étudiantes et les professeurs essayaient de la brûler avec une allumette et de la piquer avec une épingle, mais elle n’avait aucune réaction. Durant les derniers jours de novembre et de décembre, les apparitions survenaient à chaque soir après 21h00.
 

Après le samedi 16 janvier 1982, des apparitions ont eu lieu dans la cours de l’école pour le public et dans le dortoir des étudiantes, et dans un endroit qui fut converti en une chapelle où les étudiantes priaient dans la soirée, ainsi que dans la chambre d’Alphonsine. La Vierge Marie confiait souvent à Alphonsine la date de sa prochaine apparition.   

Certaines professeurs et étudiantes ont dit : « Nous croirons à l’arrivée de Marie, Mère de Dieu, dans notre école seulement si elle apparaît à quelqu’un d’autre qu’Alphonsine. » Celle-ci leur a répondu : «  Priez vous-même pour obtenir cette faveur. »

Les étudiantes qui avaient des chapelets les ont amenés pour les faire bénir par la Bienheureuse Vierge. Les chapelets ont tous été mélangés, il était alors impossible pour Alphonsine de savoir à qui appartenait chacun d’eux. Elle a donc pris les chapelets et les a soulevés à la Bienheureuse Vierge. Certains d’entre eux sont devenus si pesants, qu’Alphonsine ne pouvait pas les soulever pour demander à la Mère de Dieu de les bénir. Quelqu’un remarqua alors que l’un des chapelets, qui était si pesant, appartenait à une étudiante qui ne croyait pas aux apparitions et qui les a critiquées. Dans le dortoir étaient apparues une étoile et des lumières étincelantes que tous avaient pu voir.
 

Alphonsine a dit à la Sœur directrice et à ses amis de classe que le samedi 20 et le dimanche 21 mars 1982 : « Je semblerai morte, mais n’ayez pas peur et ne m’enterrez pas! » À 18 heures, Alphonsine fut plongée dans le sommeil. Son corps était raide et très pensant. Les gens ne pouvaient pas la soulever ni séparer ses mains qui étaient jointes ensemble. La Mère de Dieu lui a alors montré le Paradis, le Purgatoire et l’Enfer.

Pendant l’une des apparitions, Alphonsine fut guérie d’une sévère infection, de la perte de la voix et d’une maladie de l’œil. Pendant une autre apparition elle tomba sept fois, mais même quand elle fut sur le sol, elle continua de prier et de chanter. Elle demanda la grâce de détester le péché et la force de ne pas être portée par le désir de la chair. Elle chanta : « Reine du Ciel et de la Terre. » Ensuite, comme une invocation, elle répéta : « Aidons-Lui à sauver le monde. » Dans ses prières, Alphonsine faisait souvent des demandes concernant la vocation au sacerdoce et à la vie religieuse.
 

Le lundi 15 août et le lundi 28 novembre 1983, la Mère de Dieu, lors de son apparition, avait demandé à Alphonsine qu’une chapelle soit construite en son honneur. On lui donnera le nom de : « le Sanctuaire de Notre-Dame des Douleurs. » La première pierre de la chapelle du sanctuaire fut posée le samedi 28 novembre 1992.
 

« Bien que je sois la Mère de Dieu, je suis simple et humble. Je me trouve toujours là où tu es. Je t’aime comme tu es. Jamais je ne critique mes petits. Quand un enfant est sans reproche devant sa mère, il n’hésite pas à lui confier tout ce qui est dans son cœur. Je suis reconnaissante quand mes enfants sont heureux avec moi. Cette joie est le plus beau signe de confiance et d’amour. Peu de personnes comprennent les mystères de l’amour de Dieu. Fais de moi ta Mère, qui étreint tous mes enfants avec amour pour que tu puisses me confier tes profonds désirs. Sache que je livrerai tous tes vœux à mon Fils Jésus, ton Frère. »

« Rien n’est plus beau qu’un cœur qui offre ses souffrances à Dieu. Priez, priez, priez. Suivez l’évangile de mon Fils. N’oubliez pas que Dieu est plus puissance que tout le mal dans ce monde. Partagez. Ne tuez pas. Ne persécutez pas. Respectez les droits de l’Homme parce que si vous allez à l’encontre de ces droits, vous allez échouer et ça va se retourner contre vous. »

Extraits de ses dernières apparitions :
La Mère de Dieu disait : « Je m’adresse à vous qui détenez le pouvoir, et qui représentez la nation; sauvez le peuple au lieu d’être leurs tortionnaires. Ne volez pas les gens, partagez avec les autres. Faites attention de ne pas persécuter, de ne pas faire taire ceux qui voudraient dénoncer vos erreurs. Je vous le dis, et je le répète, peu importe ce que vous faites, quand bien même vous essaieriez de faire du mal à quelqu’un parce qu’il aime son confrère qui défend les droits de l’Homme, parce qu’il combat pour le respect de la vie des autres et pour la vérité, et aussi même parce qu’il combat pour que Dieu soit aimé et respecté, quoi que vous fassiez, vous ne pouvez pas faire rien contre Lui. »

À sa dernière apparition la Mère de Dieu a aussi dit à Alphonsine : «  Je t’aime. Je t’aime. Je t’aime beaucoup. N’oublie pas l’amour que j’ai pour toi. Ces messages vont faire du bien non seulement maintenant, mais aussi dans le futur. »

Le mardi 12 janvier 1982, la Mère de Dieu a répondu aux prières des étudiantes et est apparue à Nathalie Mukamazimpaka jusqu'au samedi 3 décembre 1983. Les Sœurs ont demandé à Nathalie de faire bénir l’eau pendant les apparitions.

La Mère de Dieu a dit : « Je suis venue pour préparer le chemin à mon Fils, pour ton bien, mais tu ne le comprends pas. Il y a peu de temps, tu étais égarée et distraite par les biens de ce monde. J’ai vu que beaucoup de mes enfants se perdent et je suis venue pour te montrer le vrai chemin. »
 

La Mère de Dieu a aussi dit : « Personne n’arrive au Ciel sans souffrir. »

Le dimanche 5 août 1982, La Mère de Dieu lui a dit : « Je te parle, mais tu ne m’écoutes pas. Je voudrais te soulever mais tu restes en bas. Je t’appelle mais tu ne m’écoutes pas. Quand feras-tu ce que je te demande? Tu restes indifférente à tous mes appels. Quand vas-tu comprendre? Quand t’intéresseras à ce que je te dis? Je te donne des signes, mais tu restes incrédule. Combien de temps resteras-tu ainsi à écouter mes appels? »
 

La Mère de Dieu a dit à Nathalie en particulier : « Réveille-toi, mets-toi debout. Lève-toi et regarde vers le haut attentivement. On doit se dédier à la prière. On doit se développer dans les vertus de charité, de disposition et d’humilité. »

Nathalie a précisé, concernant l’apparence de la Mère de Dieu : « Quand elle venait, elle restait dans les airs, à environ trois mètres du sol, dans la lumière, et souvent ses mains jointes sur sa poitrine pointaient vers le ciel, mais parfois ses mains étaient ouvertes de chaque côté. Sa robe était bordée de dentelle autour du cou. Elle était toujours dans une lumière douce, mais qui ne brillait pas. Elle ne marchait pas, elle glissait. Sa voix était douce et elle parlait gentiment. »

Le mardi 2 mars 1982, elle est apparue à Marie-Claire Mukangango et ce, jusqu’au mercredi 15 septembre, 1982. Marie-Claire fut celle qui montra le moins de croyance aux apparitions. Après la première apparition, elle continua à dire : « On doit méditer sur la Passion de Jésus et sur les profondes douleurs de sa Mère. On doit réciter le chapelet des Sept Douleurs de Marie chaque jour pour obtenir la faveur d’être repentie. » Selon Marie-Claire, l’apparition s’est présentée comme étant Notre-Dame des Sept Douleurs, et a demandé de sortir de l’oubli le chapelet des Sept Douleurs.

La Mère de Dieu lui a dit : « Le monde s’est tourné contre Dieu. On doit se repentir et demander pardon. »

Le vendredi 2 avril 1982, la Mère de Dieu lui a répété : « Repentir! Repentir! Repentir! » Marie-Claire lui a répondu : « Je le fais. » La Mère de Dieu après lui a dit : « Quand je te dis ça, je ne parle pas seulement à toi, mais aussi aux autres. L’homme d’aujourd’hui a vidé chaque chose de leur vrai sens, celui qui commet une faute ne reconnaît pas qu’il a fait du tort. » Marie-Claire lui a répondu : « Nous sommes sans puissance. Donnez-nous la force de reconnaître nos défauts et de demander pardon pour les leurs. »

Le lundi 31 mai 1982,  la Mère de Dieu lui a dit : « Ce que j’exige de toi c’est de te repentir. Si tu récites et que tu médites sur ce chapelet, tu auras alors la force de te repentir. Aujourd’hui peu de gens savent comment demander pardon. Ils clouent encore le Fils de Dieu sur la Croix. Alors je suis venue et pour rappeler en particulier ici en Rwanda, parce qu’ici j’ai trouvé un peuple encore humble, qui ne s’est pas attaché à la richesse et à l’argent. »

Entre 1982 et 1983, des apparitions ont eu lieu chaque semaine à l’ensemble des voyantes. Et il a plu à l’une ou l’autre apparition. Seules les voyantes n’ont pas été mouillées et ont été guéries. L’eau qui s’est accumulée pendant ces jours a permis des guérisons. Et cela s’est renouvelé au moins cinq fois.

Des pèlerins à Kibého ont été témoins de plusieurs évènements : la danse du soleil de droite à gauche et de haut en bas pendant des dizaines de minutes; la disparition du soleil qui fut remplacé par la lune de couleur verte; une danse d’étoiles et de croix lumineuses dans le ciel.

Certaines voyantes ont pratiqué le jeûne pendant 8 à 15 jours, sous surveillance médicale. Malgré cela, leur corps fonctionnait normalement et elles ont récupéré leur poids en 2 jours.

Le dimanche 15 août 1982, la Mère de Dieu a demandé aux voyantes de bénir la foule dans la cour d’école. Mais les voyantes étaient en extase et ne voyaient pas la foule, mais plutôt un jardin de fleurs dans lequel certaines étaient fraîches et d’autres fanées. La Mère de Dieu leur demanda alors d’arroser les fleurs et leur a expliqué que les fleurs fraîches représentaient les gens dont le cœur était tourné vers les biens Dieu, et que les fleurs fanées représentaient les cœurs tournés vers les biens matériels, en particulier l’argent. Selon le témoignage des voyantes, la Mère de Dieu était triste et pleurait.

Le jeudi 19 août 1982, pendant huit heures, les voyantes ont vu une rivière de sang, des gens qui se tuaient entre eux, des corps abandonnés sans personne pour les enterrer, un arbre en flammes et des corps décapités. Cette prophétie a été mise en doute, mais plus de dix ans plus tard elle s’est réalisée. La rivière de sang n’était autre que la Rivière Kagea.

Quand le sanctuaire fut consacré le samedi 31 mai 2003, pendant la procession plusieurs ont témoigné avoir vu près du soleil un autre astre plus petit, de la dimension de la lune, lumineux et qui dansait avec mille couleurs. Cela a duré huit minutes.

Alphonsine Mumureke est née en 1964. Elle est devenue Sœur Alphonsine de la Croix Glorieuse. Sa famille a été tuée pendant la guerre civile en 1994.

Nathalie Mukamazimpaka réside au sanctuaire Notre-Dame des Douleurs à Kibého, où elle travaille et se dévoue à l’église. Le service le plus précieux pour elle est de préparer l’autel pour la messe. Elle est restée un témoin timide et humble de ces apparitions.
 
Marie-Claire Mukangango s’est mariée et a été tuée avec son époux en 1994, pendant la guerre civile.


 

NOTRE DAME DE BEAURAING

C’est à une certaine distance que la Sainte Vierge est apparue les premières fois aux enfants, Andrée et Gilberte Degeimbre (15 et 9 ans), Fernande, Gilberte et Albert Voisin ( 15, 13 et 11 ans). Quand la Sainte Vierge apparut, Elle resta un bon moment silencieuse. Dès qu’ils La virent, les enfants tombèrent à genoux.

La Sainte Vierge est apparue plus de 30 fois au même endroit. La première apparition eut lieu le 19 novembre 1932 et la dernière, en janvier 1933. Les enfants ne furent pas crus quand ils racontèrent ce qui s’était passé. Les religieuses de l’école que les enfants fréquentaient  leur interdirent de parler des apparitions et ne voulurent nullement prêter attention à ce qu’ils voulaient communiquer.

La quatrième apparition eut singulièrement lieu près du nouveau bâtiment des soeurs. La Sainte Vierge apparut sur un buisson d’aubépines ; elle ouvrit les mains, puis disparut. La mère supérieure interdit aux enfants de fréquenter l’école et exigea qu’ils restent à la maison. Les enfants obéirent, mais passèrent la nuit à pleurer et à prier.

Toutes les apparitions de Beauraing se sont passées en soirée. C’est ce qui explique la grande affluence que connut Beauraing. Les premiers jours, la Sainte Vierge sembla attendre les enfants. Elle apparut quand ils commencèrent à réciter le chapelet. Quand les enfants aperçurent la Vierge, le ton de leur voix s’éleva et ils donnèrent l’impression  de ne plus parler que d’une seule voix. Plusieurs centaines de personnes priaient avec eux dans ce grand silence. Les religieuses décidèrent de ne pas se montrer derrière des grilles fermées.

Le 8 décembre, on assista à une série impressionnante de confessions, dont de nombreuses conversions. Beaucoup de personnes reçurent aussi la Sainte Communion. Après la messe, une procession s’organisa pour se rendre à l’aubépine. On pouvait voir des voitures venant de Charleroi, Givet, Dinant, Namur, St Hubert, Bruxelles et Verviers. Des trains supplémentaires avaient été mis en service au départ de Dinant et des Ardennes .

A trois heures de l’après-midi, le terrain du couvent est rempli de monde, ainsi que la rue. La police essaie de maintenir l’ordre et les gens chantent : «  Etends tes mains bénies sur toute la Belgique ! » Autour de l’aubépine quantité de bougies et cierges allumés. A six heures, les enfants arrivent et on entend une voix qui dit : « Elle est ici ! » Les enfants tombent à genoux et commencent à prier le chapelet. Ils interrogent la Vierge, mais il n’y a pas de réponse, juste un sourire. La foule commence à prier le Rosaire. La Vierge restera visible aux enfants pendant tout ce temps.

Six médecins sont venus pour examiner les enfants et observer ce qui se passe. L’un passe une torche électrique devant les yeux des enfants, l’autre enfonce une longue aiguille sous la peau d’un des enfants ; un autre encore passe une allumette allumée sous la main d’une petite fille, sans que celle-ci ne manifeste la moindre brûlure. Les médecins se concertent et sont tous d’accord pour reconnaître que les enfants étaient plongés dans un état d’extase.

Les enfants sont interrogés séparément. On ne constate aucune divergence dans les témoignages.

Le 23 décembre, la SainteVierge demande la construction d’une église pour que les gens puissent venir en pèlerinage. Le 29 décembre, Fernande l’entend dire : «  Priez sans cesse ! » Le 2 janvier, Notre Dame dit aux enfants : «  Demain, je dirai à chacun de vous quelque chose de très spécial. » Le 3 janvier est le dernier jour des apparitions et peut-être le plus important pour ce qui va être révélé. Albert et Gilberte reçoivent un secret qu’ils n’ont jamais révélé.

La Grande Promesse de Beauraing :

Je convertirai les pécheurs »

Quelle magnifique promesse ! Elle émane du Cœur Immaculé d’une Mère qui aime et souffre avec ceux qui prient pour la conversion de ceux qu’ils aiment, parce qu’ils désirent être réunis dans l’Amour de Dieu. Pour montrer son immense pouvoir, la Sainte Vierge dit à Andrée :

«  Je suis la Reine du Ciel et la Mère de Dieu; Priez toujours. »

A Fernande qui, n’ayant de prime abord rien remarqué et continuait à prier, la Vierge dit :  aimes-tu mon Fils ? … M’aimes-tu ?... Alors, offre-toi à Moi ! »

Tout le monde l’entend dire : « Adieu ! » Au cours des apparitions qui se sont produites après le 29 décembre, les enfants voient continuellement «  Un Cœur entouré  de rayons de lumière ». C’est pourquoi on en est venu à parler de « Marie, la Mère au Cœur d’Or ».

Notre Dame de Beauraing est fêtée le 22 août qui est le jour de fête du Cœur Immaculé de Marie.

En 1983, nous avons commencé un chemin de croix à neuf heures du soir. L’accent était mis sur le péché et la contrition. Avec des milliers de personnes, 5 évêques et beaucoup de prêtres, nous avons marché dans les rues sombres du village, portant des cierges allumés. Arrivés à l’aubépine, les cierges ont tous été glissés dans cinq grands bacs de sable autour de la croix. Dans l’église, dix prêtres ont confessé dans différentes langues. A  11 heures, eut lieu une grand-messe toute spéciale qui se termina peu après minuit. Le lendemain, la grand-messe fut suivie par la procession « Corpus Christi » dans les rues du village. Ce fut vraiment un temps de réjouissance avec toutes ces bannières et les cierges allumés aux fenêtres des maisons.

CHEZ NOUS SOYEZ REINE, SOYEZ NOTRE REINE.

NOUS VOUS APPARTENONS »

SAINT ANDRE

André est né à Bethsaide, en Galilée, sur les bords du lac de Tibériade. Il est pêcheur, comme son frère Simon. Ils vivaient- sûrement une vie paisible, en harmonie avec Dieu et heureux de leur travail. C´est Jean le Baptiste qui bouleverse en premier le calme de la Galilée de l´an 30. Il appelle au baptême de pénitence. André, assoiffé de Dieu, avait entendu la prédication de Jean. Sans doute avait-il reçu le baptême et était-il devenu l´un de ses disciples. Entendant la voix désigner Jésus: “Voici l´agneau de Dieu”, André suivit son Seigneur, pour ne plus le quitter.

Selon les Évangiles, Saint André est le premier disciple appelé par Jésus sur les rives du Jourdain. Il revêt également un rôle important d’intermédiaire: il conduit son frère Simon à Jésus qui le nommera Pierre, la pierre sur laquelle Jésus fondera son Église. André amène aussi le jeune garçon qui porte les cinq pains et les deux poissons et dont Jésus se sert pour nourrir la foule. Apôtre, il répandra la Bonne Nouvelle parmi les païens et jusqu’en Grèce - grâce à lui une foule innombrable se convertira à Jésus-Christ.

Saint André se distingue par la grande solidité de sa foi et par sa confiance. Lorsqu’il travaille avec Simon au bord du lac de Tibériade, Jésus les appelle à quitter leurs filets: “Suivez-moi, je vous ferai pêcheurs d’hommes.” La réponse des deux frères est spontanée et totale : ils choisissent le Seigneur Jésus comme leur maître et abandonnent tous leurs biens pour le suivre. Ils renoncent au désir de posséder. Ils sont les premiers à suivre Jésus avec une confiance absolue, sans même l´avoir vu accomplir un miracle ni avoir entendu aucune promesse.

A l’occasion de la fête de Saint André, le 30 Novembre 2009, Benoît XVI a adressé un message au Patriarche œcuménique de Constantinople. Le Saint-Père a rappelé que la commémoration de Saint André, patron de ce patriarcat, “doit encourager tous les chrétiens à répondre aux grands enjeux du moment, aux problèmes de plus en plus complexes qui se posent à la chrétienté”
Chrétien de la première heure, la personne de Saint André représente un fort symbole de l’Eglise-mère en Terre Sainte et un modèle pour les chrétiens d’orient dont la foi et la pratique religieuse sont aujourd’hui soumises à de multiples défis. Mais le saint apôtre donne également à chacun de nous l’exemple d’une vie donnée par amour du Christ.

Après la Pentecôte, André prêcha dans Jérusalem, la Judée, la Galilée, puis alla évangéliser les Scythes, les Éthiopiens, les Galates et d’autres peuples jusqu’à Patras en Grèce. Fervent prédicateur de la Bonne Nouvelle de la résurrection de son Seigneur, il convertit une multitude de païens à la foi chrétienne, par sa parole et par ses miracles.

Poursuivi par le proconsul Egee et menacé du supplice de la croix il s’exclama: “si je craignais ce supplice, je ne prêcherais point la grandeur de la Croix”. Une foule de chrétiens vint à sa défense mais André se montre calme et les encouragea à la résignation. D’aussi loin qu’il aperçut la croix il s’écria d’une voix forte: “Je vous salue ô Croix consacrée par le sacrifice du Sauveur. O bonne Croix, si longtemps désirée, si ardemment aimée, rendez-moi à mon divin Maître. Que pour vous je sois admis à la gloire de Celui qui par vous m’a sauvé”.

Lié à une croix en X, appelée depuis croix de Saint André, il exhortait les fidèles et prêchait aux païens, attendrit eux-mêmes. Selon la tradition, il rendit son âme inondé d’une lumière céleste.

IMMACULEE CONCEPTION

Le dogme de 1854

La Conception Immaculée de Marie, fête chrétienne depuis le Moyen Âge, est un dogme de l'Église catholique romaine, défini le 8 décembre 1854 par le Pape Pie IX dans la bulle Ineffabilis Deus, signifiant que Marie, mère de Jésus-Christ, fut conçue exempte du péché originel. La bulle déclare :

« Nous déclarons, prononçons et définissons que la doctrine, qui tient que la bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa conception par une grâce et une faveur singulière du Dieu tout-puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du péché originel, est une doctrine révélée de Dieu, et qu’ainsi elle doit être crue fermement, et constamment par tous les fidèles. » La constitution dogmatique Lumen gentium

(1964) précise qu'elle a été « rachetée de façon éminente en considération des mérites de son Fils »

(LG 53) et que « indemne de toute tache de péché, ayant été pétrie par l'Esprit saint, [elle a été] formée comme une nouvelle créature. »

NOTRE DAME DE LA PRIERE

Lundi 8 décembre 1947 :

1) un peu avant 13h.

Jacqueline AUBRY, 12 ans, Jeanne AUBRY sa soeur, 7 ans, et Nicole ROBIN, 10 ans, vont prier à l’église sur le chemin de l’école un peu avant 13 heures, la classe reprenant à 13h30. Pour cette fête de l’Immaculée Conception les Soeurs qui font la classe avaient recommandé aux enfants de prier tout spécialement la Sainte Vierge. Les 3 enfants entrent dans l’église et dans la nef du bas-côté gauche disent un « Je vous salue Marie » devant la statue de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Elles vont ensuite s’agenouiller devant l’autel de la Sainte Vierge et commencent à réciter une dizaine de chapelet. Voilà qu’elles voient la Sainte Vierge avec à son côté un ange qui la contemple, un genou plié à terre. Les 3 enfants se précipitent dehors pour inviter d’autres enfants à venir: deux suivent dont Laura CROIZON, 8 ans, qui verra aussi « la belle Dame ».

La Dame sourit aux enfants mais ne dit rien . Les fillettes récitent une dizaine de chapelet suivie de trois invocations : « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». Après quelques minutes la Dame et l’Ange disparaissent.

Interrogées séparément par le Chanoine Ségelle, curé de la Paroisse, et soeur Saint-Léon directrice, les fillettes font un récit identique. Jacqueline raconte:

« J’ai vu une belle Dame, vêtue d’une robe blanche, ceinture bleue, voile blanc légèrement brodé autour. Le voile reposait sur le front. Les pieds de la Dame étaient nus et apparents et reposaient sur une large pierre rectangulaire formant le bas de la grotte dans laquelle elle nous est apparue. A son bras droit était passé un chapelet aux grains blancs montés sur une chaîne d’or. Les cheveux étaient blonds et longs et retombaient sur le devant, de chaque côté, en formant deux anglaises. La ceinture bleue était un large ruban et les manches de la robe étaient vagues. A ses pieds, cinq roses, roses, lumineuses, formaient une guirlande en forme de demi-cercle qui se terminait par deux feuilles vertes reposant sur les deux extrémités de la pierre. Sous les pieds, on lisait l’invocation : « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». L’ange se tenait sur une pierre plate de même couleur que la grotte mais en dehors d’elle, le genou droit à terre, à peu de distance de la Dame, et à sa droite. Il était vêtu d’une robe blanche et avait des ailes blanches aux bords dorés. Il tenait à la main droite un lys blanc et l’autre main reposait sur sa poitrine. Les cheveux étaient blonds en forme d’anglaises. »

2) 13h50.

La Belle Dame parle:
- Dites aux petits enfants de prier pour la France… (courte pause), car elle en a grand besoin.
- Madame, est-ce que vous êtes notre Maman du Ciel?
- Oui, je suis votre Maman du Ciel.
- Quel est l’ange qui vous accompagne?

L’ange dit: « Je suis l’ange Gabriel ».
La Sainte Vierge reprend:
- Donnez-moi votre main à embrasser. Revenez ce soir à 5 heures et demain à 1 heure.

3) 17h.

En cette fête de l’Immaculée Conception, les fidèles sont rassemblés pour le Chapelet paroissial et le Salut du Saint-Sacrement. Jacqueline est la seule des 4 fillettes. Elle verra la Sainte Vierge pendant la 5e dizaine de chapelet. La Vierge Marie ne dit rien, et disparaît lorsque Monsieur le Curé apporte le Saint-Sacrement et bénit l’assemblée, puis elle reparaît après la bénédiction.

Mardi 9 décembre :

4) 13h.

Jacqueline:
- Madame, est-ce que je peux faire entrer mes amies?
La Sainte Vierge:
- Oui, mais elles ne me verront pas.
- Embrassez la croix de mon chapelet.

Puis la Sainte Vierge fait sur elle-même le signe de la croix avec une impressionnante lenteur.
- Je vais vous dire un secret que vous pourrez redire dans trois jours: priez pour la France qui, ces jours-ci, est en grand danger.
- Allez dire à Monsieur le Curé de venir ici à 2 heures, d’amener les enfants et la foule pour prier.
- Commencez le « Je vous salue Marie ».

Les enfants récitent une dizaine de chapelet. la Dame sourit.
- Dites à Monsieur le Curé de construire une grotte, le plus tôt possible, là où je suis; d’y placer ma statue et celle de l’ange à côté. Lorsqu’elle sera faite, je la bénirai.
- Revenez à 2 heures et à 5 heures.

5) 17h.

A 14 heures elles restent en classe obéissant à un ordre de Monsieur le Curé. A 17 heures elles sont au rendez-vous.

La Dame:
- Chantez le « Je vous salue Marie », ce cantique que j’aime bien.
- Dites à la foule de s’approcher pour réciter une dizaine de chapelet.

A la fin du chapelet c’est la Dame elle-même qui énonce trois fois: « O Marie conçue sans péché. » et on entend les enfants répondre: « priez pour nous qui avons recours à vous. »
Jacqueline:
- Madame, viendrez-vous encore demain?
- Oui, revenez tous les jours à 1 heure, je vous dirai quand tout sera fini.

Puis la Sainte Vierge bénit l’assistance par un majestueux signe de croix.

Mercredi 10 décembre :

6) 13h.

La foule est plus nombreuse.
La Sainte Vierge :
- Chantez le « Je vous salue Marie ».
Pendant que la dizaine se termine par un « Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit… », la Sainte Vierge s’incline respectueusement.
- Baisez ma main
Nicole interroge:
- En quoi faudra-t-il faire la grotte que vous avez demandée hier?
Réponse de la Dame:
- En papier pour commencer.
Jacqueline:
- Madame, voulez-vous bien faire un miracle pour que tout le monde croie?
- Je ne suis pas venue ici pour faire des miracles mais pour vous demander de prier pour la France. Mais demain vous y verrez clair et vous ne porterez plus de lunettes.
- Je vais vous confier un secret que vous ne direz à personne. Promettez-moi de le garder.

Les enfants:
- Nous le promettons.
- Revenez me voir demain à la même heure.

 

Jeudi 11 décembre :

Au réveil Madame Aubry constate que sa fille Jacqueline est guérie: il n’y a plus les croutes de sa conjonctivite rebelle depuis 2 ans ni trace de sa myopie. Elle n’a plus besoin de lunettes.

7) 13h.

Monsieur le Curé est présent.
La Sainte Vierge:
- Chantez le « Je vous salue Marie ».
- Priez-vous pour les pécheurs?
- Oui, Madame.


Récitation d’une dizaine de chapelet.
Jacqueline pose les questions préparées par Monsieur le Curé et Soeur Saint-Léon:
- D’où nous vient cet honneur que vous veniez en l’église Saint-Gilles?
- C’est parce qu’il y a ici des personnes pieuses et que 
Jeanne Delanoue y est passée.
- Est-ce en souvenir de 
Jeanne Delanoue qui vous aimait tant et qui aimait tant vous prier à Notre Dame des Ardilliers…
- Oui, je le sais très bien,
 interrompt la Sainte Vierge.
…et qui est venue elle-même établir ses filles ici, achève Jacqueline?
- Combien y a-t-il de soeurs ici?
- Elles sont trois, 
répond Jacqueline.
- Quel est le nom de leur fondatrice?
Jeanne Delanoue.
- Madame, voulez-vous bien guérir ceux qui ont des maladies nerveuses et des rhumatismes?
- Je donnerai du bonheur dans les familles…
- Voulez-vous chanter maintenant le « Je vous salue Marie »?
- Nous le voulons bien.

Après le chant, la Dame demande:
- Est-ce que Monsieur le Curé va construire la grotte?
- Oui, Madame, nous vous le promettons.
- Revenez demain à 1 heure.
- Oui, Madame, nous reviendrons demain. – Voulez-vous chanter maintenant le « Je vous salue Marie »?
- Nous le voulons bien.

Après le chant, la Dame demande:
- Est-ce que Monsieur le Curé va construire la grotte?
- Oui, Madame, nous vous le promettons.
- Revenez demain à 1 heure.
- Oui, Madame, nous reviendrons demain.

Vendredi 12 décembre :

8) 13h.

La Sainte Vierge:
- Chantez le « Je vous salue Marie ».
Une dizaine de chapelet. A la fin la Sainte Vierge commence elle-même trois fois l’invocation « O Marie conçue sans péché… » et les 4 petites terminent.
- Rechantez le « Je vous salue Marie ».
- Oui, Madame.

Jacqueline qui a du mal à entendre: Comment?
- Voulez-vous bien rechanter le « Je vous salue Marie ».
- Nous le voulons bien.
- Baisez ma main.

Aujourd’hui les enfants lisent bien sur la poitrine de la Dame, dont la tête est auréolée d’un arc-en-ciel lumineux, le mot MAGNIFICAT.
- Priez-vous pour les pécheurs?
- Oui, Madame nous prions.
- Bien, surtout priez beaucoup pour les pécheurs.

Une dizaine de chapelet. Et les trois invocations.
Jacqueline en faveur d’une jeune fille paralysée:
- Madame, voulez-vous guérir cette jeune fille?
- Si je ne la guéris pas ici, je la guérirai ailleurs.
- Oh! Madame, voulez-vous guérir une personne très pieuse?
- Je ne suis pas venue ici pour faire des miracles mais pour que vous priiez pour la France.

Puis la Vierge bénit la foule et disparaît avec l’ange.

Samedi 13 décembre :

9) 13h.

- Chantez le « Je vous salue Marie ». demande la Belle Dame.
puis - Commencez par le « Je vous salue Marie ».
- Oui, Madame.

Une dizaine de chapelet. A la fin la Sainte Vierge commence elle-même trois fois l’invocation « O Marie conçue sans péché… » et les 4 petites terminent.
Jacqueline présente un bouquet d’oeillets roses:
- Madame, voici des fleurs.
La Sainte Vierge bénit les fleurs. 2e dizaine suivie de la triple invocation. 3e dizaine.
Jacqueline:
- Madame, faites donc un miracle !
- Plus tard. 
répond la Dame. 4e dizaine.
Nicole :
- Madame, quand on fera la grotte, faudra-t-il laisser l’autel à côté?
- Oui, laissez l’autel à côté.

5e dizaine.
- Je reviendrai demain pour la dernière fois.

Dimanche 14 décembre :

10) 13h.

La foule est rassemblée dans l’église.
La Sainte Vierge dit:
- Chantez le « Je vous salue Marie ».
- Récitez une dizaine de chapelet.

Les enfants terminent aujourd’hui cette dizaine (c’est la 2e occasion) par un « Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit… », la Sainte Vierge s’incline respectueusement. « O Marie conçue sans péché… » et trois fois la foule répond. Il y aura 5 dizaines, comme hier, un chapelet complet.
Jacqueline et Nicole lisent une demande de Monsieur le Curé:
- Madame, nous vous demandons de bénir Monseigneur l’Archevêque, ses 25 années d’épiscopat, Monseigneur l’Evêque de Blois, les deux paroisses, les écoles libres, la Mission du Carême, les prêtres du Doyenné, et de donner des prêtres à la Touraine.
La Dame accueille par une inclination souriante de la tête.
- Oh ! Merci, s’exclament les enfants.
Jacqueline et les petites offrent des bouquets de fleurs à la Sainte Vierge:
- Madame, je vous offre des fleurs. Prenez-les ! Embrassez-les.
Sourire de la Dame qui répond:
- Je les embrasserai, mais je ne veux pas les prendre. vous les emporterez.
Jacqueline:
- Merci, Madame. Chant du « Je vous salue Marie ».
Jacqueline lit une demande préparée par soeur Marie de l’Enfant Jésus:
- Madame, que faut-il faire pour consoler Notre-Seigneur de la peine que lui font les pécheurs?
- Il faut prier et faire des sacrifices.
- Continuez le chapelet.

Celui-ci terminé, Jacqueline dit:
- Madame, je vous en prie, faites une preuve de votre présence.
- Avant de partir, j’enverrai un vif rayon de soleil.
- Dites à la foule qu’elle chante le Magnificat.
- Oui, Madame, nous allons le chanter.

Monsieur le Curé entonne le Magnificat suivi par la foule.
- Priez-vous pour les pécheurs?
- Oui, Madame, nous prions.
- Récitez une dizaine de chapelet, les bras en croix,
 demande la Vierge.
La Sainte Vierge bénit l’assemblée et demande pour la 3ème fois:
- Allez-vous construire une grotte?
- Oui, oui, nous allons la construire.

la Sainte Vierge prononce trois fois l’invocation « O Marie conçue sans péché… » et les 4 petites terminent « …priez pour nous qui avons recours à vous. »
Et voici que le « vif rayon de soleil » promis illumine pendant 3 à 4 minutes l’angle de l’église à l’autel de la Sainte Vierge où se sont déroulées les événements.
- Faut s’en aller, dit Jacqueline, Elle a dit qu’elle enverrait un rayon de soleil avant de partir.
Le temps était maussade, le ciel bas, et ce rayon de soleil a été perçu par les habitants des campagnes environnantes.

ENFANT JESUS DE PRAGUE

Pour comprendre l'histoire du Petit Jésus de Prague, il nous faut remonter jusqu'à l'Espagne du 16e siècle, l'Espagne au sommet de sa splendeur, libérée des occupants arabes, ruisselante sous l'or du Nouveau Monde, l'Espagne qui prend l'habitude d'honorer le Fils de Dieu, non plus comme un nouveau-né pauvre et nu, couché dans la crèche (1), mais comme un enfant debout, richement vêtu, portant le monde dans la main gauche et bénissant de la main droite.

Sous l'impulsion de sainte Thérèse d'Avila (la "grande"), réformatrice des carmels, cette dévotion commence à se répandre d'un couvent à l'autre, en Espagne d'abord, puis dans toute l'Europe catholique si bien qu'elle arrive à Prague où vit une petite communauté de carmes déchaussés (2). Nous sommes au début du 17e siècle et la capitale de la Bohême vit en pleine guerre de religion (3). En effet, les protestants tchèques, héritiers de Jan Huss, appuyés par les Allemands, ne supportent pas la mainmise autoritaire des Habsbourg d'Autriche, défenseurs acharnés du catholicisme. Justement, ceux-ci viennent de remporter une victoire éclatante près de Prague au lieu dit "La Montagne Blanche" (1621) et ce, grâce entre autres à la collaboration très active du supérieur général des carmes déchaussés. En gage de reconnaissance, l’empereur Ferdinand II établit plusieurs monastères de carmes en Bohême, dont à Prague, en 1624, un temple confisqué aux protestants, temple qui sera aussitôt baptisé église Notre-Dame-de-la-Victoire avec une chapelle dédiée à Notre-Dame des Victoires.
Le monarque pourvoyait également avec générosité aux besoins de cette communauté, mais après son départ, les religieux connurent un cruel dénuement que leur inaltérable confiance en la divine providence allait récompenser.

UN CADEAU PRINCIER

Il y avait à Prague, à cette époque, la pieuse princesse Polyxène de Lobkowitz qui, émue de leur détresse, leur offrit en 1628 une statuette de l’Enfant Jésus :
- « Mon père, dit-elle au supérieur des carmes, je vous confie ce que j’ai de plus précieux ici-bas. Vénérez bien l’Enfant Jésus et rien désormais ne vous manquera. »
Il s’agissait d’une ravissante statuette de l’Enfant Jésus, haute de 48 cm, vêtue d’un splendide manteau brodé, un riche diadème d’or enrichi de pierreries sur la tête, la main droite levée en signe de bénédiction, l’index et le majeur réunis par une seule bague symbolisant ainsi l’alliance de l’Ancien et du Nouveau Testament. La main gauche portait le globe terrestre surmonté de la croix.
La princesse Polyxène avait reçu, à l’occasion de son mariage, cette statuette offert par sa mère, Marie Manriquez de Lara qui, en réalité s’appelait Marie Manriquez de Pignatelli dont la famille italienne vénérait depuis longtemps la petite statue que l’on tenait pour miraculeuse ; c’était probablement la reproduction par un artiste espagnol, d’une statuette rapportée de Terre Sainte par une
dame anglaise, Marguerite Kemp, qui en 1414, avait rapporté une figurine de l’Enfant Jésus de Behtléem. Cette représentation était restée en Italie et installée à l’Aracoeli (basilique de Rome). Sa ressemblance avec le Petit Roi de Gloire du carmel de Beaune (France) est frappante.
Quoiqu’il en soit, le don de la princesse fut accueilli avec reconnaissance par les religieux, qui tout heureux placent ce généreux cadeau sur l'autel de l'église Notre-Dame-de-la-Victoire, où il est honoré avec ferveur. Une grande abondance de grâces spirituelles et temporelles y répondit dès lors. Le révérend père Cyrille de la Mère de Dieu était l’un des plus fervents apôtres de cette dévotion à l’Enfant Jésus de Prague, qui se répandit comme un ouragan de gloire, débordant les frontières.

Mais les temps sont peu sûrs et la paix, fragile. Trois ans plus tard, l'armée protestante est à nouveau aux portes de Prague.
en 1630 la Bohême redevenait le théâtre de guerres, obligeant les carmes à se transporter à Munich. Les religieux sont dispersés, les églises et les couvents saccagés ou pillés.
Dans la précipitation du départ, les religieux oublièrent d’emporter la précieuse statuette dont la dévotion se perdit pour le plus grand malheur des religieux, atteints de toutes sortes d’épreuves successives. Pendant ce temps, l’ennemi sacrilège détruisait églises et monastères ; la petite statue l’Enfant Jésus, arraché de son socle, les deux mains tranchées, est jetée sous les décombres de l'église, derrière l'autel, dans les décombres. L’année suivante, l’empereur ayant repris Prague, les Carmes purent réintégrer leur couvent, mais, chose étrange, nul ne se soucia de la statuette et la communauté retomba dans une extrême pauvreté.
En 1634, une nouvelle occupation de Prague, par les suédois cette fois, provoqua encore le départ des religieux. Leur retour définitif se situa en 1635 mais accompagné de la misère chez ces carmes oublieux, la décadence du couvent s’accentuant de jour en jour. Vers la Pentecôte 1637, le père Cyrille rentrait à Prague, à nouveau menacée par les hérétiques. Le danger remit en mémoire la protection obtenue par l’Enfant Jésus et le père Cyrille demanda au supérieur d’effectuer des recherches pour retrouver leur précieux trésor. Ce fut lui-même qui le découvrit dans les plâtras, derrière l’autel. Ce dévot religieux s’empressa de l’exposer dans le chœur de la chapelle, à la vénération de tous. Peu après, tout danger disparaissait.
Un jour qu’il était agenouillé devant le divin enfant, le père Cyrille qui priait de toute son âme, entendit ceci :
« Aie pitié de moi et j’aurai pitié de toi. Rends-moi mes mains et je te rendrai la paix. Plus tu m’honoreras, plus je te favoriserai ».
Aussitôt, le père Cyrille supplia le supérieur de faire réparer la statuette dont les mains avaient été brisées, mais prétextant l’extrême pauvreté du couvent, la demande fut rejetée. Le père Cyrille eût recours à la prière et 3 jours plus tard, un don de 100 florins était fait pour le culte de l’Enfant Jésus ; mais cette fois encore, le prieur choisit d’acheter une nouvelle statue. Or, le jour même de son exposition, un lourd chandelier fixé au mur s’en détacha et vint la briser alors que ce même prieur tombait malade et devait abandonner sa charge.
Le bon père Cyrille renouvela ses intentions auprès du nouveau supérieur, mais le manque d’argent faisait toujours remettre la réparation à plus tard ; les offrandes qui parvenait recevaient une autre affectation alors que la maladie et la mort frappaient rudement la congrégation, n’épargnant pas le supérieur qui finit par comprendre son erreur. La statuette attendait dans l’ombre la réparation réclamée et le père Cyrille en exprimait maintes fois son regret au Petit Roi qui lui dit un jour :
« Place-moi à l’entrée de la sacristie ; quelqu’un viendra et me prendra en pitié. »
En effet, peu après, un homme du nom de Daniel Wolf, se présenta et dit au père : 
« Confiez-moi la statue, je la ferai réparer à mes frais ».
Ce qu’il fit à la plus grande joie de tous. Ce Daniel Wolf était sous le coup d’un grave procès or, dès qu’il se fut chargé de la réparation, tout s’arrangea pour lui de façon inespérée. Dès ce moment et grâce aux couvents des pères carmes et aux franciscains, la dévotion à l’Enfant-Jésus de Prague se répandit rapidement en Europe et au-delà. On ne compte pas les miracles et faveurs obtenus par son intervention.

LE PREMIER MIRACLE

Les principaux lieux de pèlerinage sont à Prague, Tarragone (Espagne), Arezzano (Italie), Beaune (France), Bruxelles et Tongres qui, en Belgique, était devenu objet et centre des divines prédilections de l’Enfant Jésus de Prague. Le premier grand miracle de guérison que l’on peut lui attribuer eut lieu en 1639, au bénéfice de la Comtesse Liebsteinky, descendante des Lobkowitz qui avaient offert la divine statuette aux carmes. Abandonnée par les médecins, son pieux époux pria le père Cyrille de lui porter la statue miraculeuse qui fut placée au chevet de la mourante. Or, à peine le religieux l’avait-il déposée qu’on vint le prévenir de la parfaite guérison de la comtesse. De très nombreux miracles aussi éclatants ont été consignés dans tous les sanctuaires ; il en est certainement d’aussi nombreux sur le plan spirituel que l’on ignore.
Implorant la protection de l'Enfant Jésus, les pèlerins commencent à affluer de toutes parts les offrandes également. Si bien qu'en 1655, la petite statue miraculeuse est solennellement déposée en l'église N.D. de la Victoire, dans un tout nouvel écrin d'or au centre du grand autel baroque où, aujourd'hui encore, nous pouvons l'admirer. C'est l'évêque de Prague lui-même qui est venu placer une couronne d'or sur la tête du petit roi (4). Désormais la dévotion à l'Enfant Jésus de Prague est pleinement affirmée. Elle se répand dans les pays catholiques d'Europe mais aussi en Amérique latine, au Canada, en Inde, aux Philippines. Chez nous, rares sont les églises qui ne possèdent (ou ne possédaient) pas leur « Petit Jésus de Prague »
Près de trois siècles ont passé. La Tchécoslovaquie subit l'occupation nazie avant de passer pour quarante années sous le joug soviétique.

ET AUJOURD'HUI 

A cette époque, derrière le redoutable rideau de fer communiste, un prêtre hongrois résidant dans une petite localité au milieu des sans-Dieu dont le but essentiel était d’éradiquer la foi catholique, spécialement chez les enfants, nous en rapporte un, tout à fait merveilleux : dans une classe de fillettes, l’une d’elles, Angèle, 10 ans, particulièrement intelligente et appliquée à son travail, était élevée dans la religion catholique, comme ses compagnes, malgré les interdits. L’institutrice, Mlle Gertrude, avait comme souci premier de détruire leur foi alors qu’Angèle, dans sa profonde piété avait obtenu du prêtre l’autorisation de communier chaque matin, sachant cependant la haine et toutes les vexations que déclencherait cette démarche. En effet, malgré sa conduite irréprochable, l’institutrice s’acharnait après la fillette et contre cette foi qu’elle sentait inébranlable.
Elle décida de détruire chez ces enfants et surtout chez Angèle toute trace de religion selon un processus diabolique tendant à démontrer qu’un Dieu invisible n’existait pas et au bout de ses raisonnements, leur dit : 
« Appelez donc l’Enfant Jésus et vous verrez bien s’il vient. »
Angèle, habituellement douce et timide, fit soudain face avec calme et assurance : 
« Eh bien ! Nous l’appellerons toutes ensembles. »
Et galvanisées par Angèle, debout, toute cette classe d’enfants, les mains jointes, s’écria : 
« Viens, Enfant Jésus » !

L’institutrice ne s’attendait pas à cette réaction. Après un lourd silence, on entendit la voix pure d’Angèle dire : 
« Encore » !
De nouveau, elles appellent l’Enfant Jésus ! Et alors, la porte de la classe s’ouvrit sans bruit. Toute la lumière du jour s’en fut vers la porte, grandissant jusqu’à devenir comme un globe de feu. Elles n’eurent pas le temps de crier leur peur, que le globe s’entrouvrait pour livrer à la vue un enfant ravissant comme elles n’en avaient jamais vu, qui souriait sans dire une parole. De sa présence émanait une immense douceur ; elles n’avaient plus peur et ne ressentaient que de la joie.
Combien dura cette apparition ? Le temps n’avait plus sa durée habituelle et personne ne pourra le dire. L’enfant était vêtu de blanc et ressemblait à un petit soleil car la lumière émanait de lui et l’éclat du jour semblait noir à côté. Il ne dit rien, ne faisant que sourire, puis il disparut dans le globe de lumière qui se fondit peu à peu. La porte se referma doucement, toute seule. Le cœur inondé de joie, les fillettes ne pouvaient proférer un mot. Soudain, un cri strident déchira le silence. Hagarde, Mlle Gertrude hurlait : 
« Il est venu ! Il est venu » !

Puis elle s’enfuit en claquant la porte. Sagement, les petites filles s’agenouillèrent, récitèrent un Pater, un Ave et un Gloria, puis sortirent de la classe car l’heure de la récréation venait de sonner.
Mlle Gertrude a dû être placée dans un asile psychiatrique car elle ne cessait de crier :
« Il est venu ! Il est venu ! »
Les profanateurs de nos églises finissent presque toujours fous, dit le prêtre. Puis il ajouta tristement :
« Des récits de ce genre, il y en a beaucoup dans ces peuples opprimés. Mais en Occident, qui va croire ce qui n’est pas « matériellement » crédible ? Les occidentaux rationalistes ressemblent aux communistes sur ce point : le miracle les choque… ».

En 1989, le mur de Berlin tombe et s'ouvrent enfin les portes de la liberté. Souhaitant rétablir la présence des carmes et la dévotion à l'Enfant Jésus dans l'église N.D. de la Victoire, le cardinal Vlk, nouvel archevêque de Prague, fait appel au carmel italien d'Arenzano (5) et, le 15 janvier 1994, deux jeunes carmes reprennent la garde du sanctuaire où ils sont bientôt rejoints par des frères tchèques puis par de jeunes carmélites polonaises dont la congrégation est directement liée à l'Enfant Jésus. C'est cette équipe polyglotte qui accueille aujourd'hui les visiteurs étrangers mais aussi les Tchèques qui viennent de plus en plus nombreux; simples touristes mais aussi pèlerins fervents venant s'agenouiller dans l'espoir de recevoir une grâce ou même un miracle puisque, paraît-il, il s'en produit régulièrement.

Comme toutes les dévotions populaires, la dévotion à l'Enfant Jésus (qu'il soit de Prague ou d'ailleurs) est difficile à comprendre pour les intellectuels. C'est une voie de pauvreté, d'humilité. Ce fut la voie choisie par deux docteurs de l'Eglise. Thérèse d'Avila et plus tard Thérèse de Lisieux qui préconisait de se tenir simplement devant Lui; « Je suis là. Que dois-je donc faire ? »
Plus près de nous

L’Enfant Jésus de Prague continue à étonner plus d’un cf. l’article ci dessous de Noël 2009 et voyez comment le « petit Infant » ne s’est point laissé détrôner à Prague par le commercial «père noël»


A Prague, l'Enfant Jésus bat le Père Noël, agent étranger
Par Martin Danes | Journaliste et écrivain tchèque | 14/12/2009

Si vous vous déplacez ces jours-ci dans la capitale tchèque, vous serez peut-être surpris de ne pas trouver dans les magasins la capuche rouge du Père Noël.
Santa Claus l'Américain n'a pas la cote à Prague.

Dans la guerre de tranchées qu'il mène contre « l'Enfant Jésus », variante locale du livreur des cadeaux de Noël aux enfants, c'est le second qui a emporté la dernière bataille.

Pourquoi les commerçants tchèques désireux d'attirer le chaland de Noël n'affichent pas l'image du vainqueur ? Parce qu'à la différence du vieux barbu, l'Enfant Jésus livreur des cadeaux est invisible. Invisible et même, paraît-il, complètement nu ! Les pères mettent en garde leur progéniture, le 24 décembre au soir :

« N'ouvrez pas la porte de votre chambre pendant que l'Enfant Jésus vient y déposer ses cadeaux ; si vous ne le voyiez que d'un coin de l'œil il prendrait peur, s'envolerait et… plus de cadeaux ! »

Personne ne sait à quoi cet être mystérieux ressemble.

Après la chute du communisme, au début des années 1990, les chaînes commerciales, prêtes à profiter de la vague de fascination des Tchèques pour l'Occident, notamment pour les Etats-Unis, déployaient tous les ans, avant Noël, des campagnes essayant d'imposer dans les têtes des consommateurs locaux un nouveau personnage : Santa Claus.

Des films hollywoodiens pour enfants mettant en scène le gaillard robuste aux couleurs de Coca-Cola apportaient leur concours discret. Au bout de plusieurs années, les commerciaux y ont renoncé, constatant l'échec de leur message : les familles tchèques sont restées fermées au bouffon vêtu de fourrure, s'obstinant, le jour de Noël, à inviter chez eux l'Enfant Jésus, dans le secret.

« Papy Hiver », grand frère de l'Est, renvoyé en Sibérie
Certains étaient allés jusqu'à s'insurger publiquement contre ces tentatives d'imposer à leurs compatriotes un héros, Santa Claus, aussi étranger aux coutumes locales. Une réminiscence jouait beaucoup en sa défaveur : le Père Noël occidental ressemble comme deux gouttes d'eau au « Papy Hiver » russe, que l'on avait déjà essayé d'importer dans le pays, avec les moyens de propagande de l'Etat, après l'inféodation de la Tchécoslovaquie à Moscou, en 1948.

En décembre 1952, s'adressant aux enfants dans un discours radiodiffusé de Noël, Antonin Zapotocky, le Premier ministre communiste de l'époque, avait officiellement décrété la fin du règne de l'Enfant Jésus durant ces fêtes :

« Les temps ont changé. Les enfants des travailleurs ne naissent plus dans des étables. De nombreuses transformations sont intervenues. L'Enfant Jésus a grandi et vieilli, il lui a poussé une barbe et lui-même s'est mué en Papy Hiver. Il ne marche plus nu et déguenillé, il est bien vêtu de chapeau et de manteau de fourrure. Ni nos travailleurs ni leurs enfants ne sont plus nus ou vêtus de loques. »

Le Père Noël russe, arpentant les rues des villes tchèques dans les années 1950, s'était fait bouder par la population, entrée sur ce champ d'intérêt précis en résistance passive contre le communisme. Quarante années plus tard, elle a refait le geste en tournant le dos à Santa Claus, symbole de la consommation capitaliste, tout en accélérant le volume de ses dépenses de la fin de l'année… au nom du pauvre Enfant Jésus.

(1) Comme on le sait, c'est Saint François d'Assise qui fit pour la première fois représenter la crèche dans l'église. C'était à Greccio, en 1223.
(2) Carmes déchaussés ou déchaux: qui suivent la réforme de Ste Thérèse d'Avila.
(3) Il s'agit de la guerre de trente ans (1618-1648) qui fut aussi féroce que toutes les guerres de religion.
4) Chaque année, le jour de l'Ascension, une cérémonie solennelle commémore cet évènement.
5) Arenzano. Le culte du Bambino di Praga est particulièrement florissant dans cette petite station balnéaire de Ligurie (Gênes) où fut construite au début du siècle passé et à l'instigation du carmel du lieu, une véritable basilique dédiée au Bambino.

NOTRE DAME DE GUADALUPE

Le récit le plus ancien des apparitions de la Très Sainte Vierge à l’indien Juan Diego, sur la colline du Tepeyac est le Nican Mopohua, en langue nahuatl, rédigé vers la moitié du 16ème siècle. L’auteur est un contemporain des faits et reproduit les termes du langage familier de l’époque, touchants et pleins de fraîcheur avec lesquels Notre Dame s’adresse au voyant. C’est le dialogue aimant et confiant d’un homme tout simple avec sa Mère. 

L’histoire commence en décembre 1531. Voici ce qu’en dit le Nican Mopohua :Dix ans après la conquête de Mexico, la guerre se termina et il y eut la paix parmi les peuples et c’est ainsi que la foi jaillissait petit à petit, une connaissance du vrai Dieu pour lequel on vit.

L’évangélisation avançait à grand pas. 
Les rites macabres auxquels on se pliait pour contenter des idoles assoiffées de sang et dont les pauvres gens subissaient le lourd fardeau, semblaient déjà loin. 

La délivrance du mal et de l’erreur qu’apportaient les sacrements et la doctrine du Christ fut comme un baume dans le coeur de ce peuple et la grâce produisit le merveilleux miracle de la conversion. 

Dix ans seulement après l’arrivée de la foi dans le règne des Aztèques, Dieu voulut montrer qu’il plaçait sous le manteau de sa Très Sainte Mère l’évangélisation de ce nouveau continent. 

Or il y avait alors, lit-on dans le Nican Mopohua, un petit indien, un pauvre homme du peuple, nommé Juan Diego, originaire de Cuauhtitlan. Un samedi, de très bon matin, alors qu’il se rendait à Mexico pour assister au cours de catéchisme de la doctrine chrétienne, il passa près de la petite colline Tepeyac et il entendit le chant de milliers d'oiseaux. Levant la tête, il vit un nuage blanc entouré d'un magnifique arc-en-ciel. De la lumière blanche qui s'échappait du nuage.

Très content, il s’approcha et fut émerveillé par cette souveraine grandeur : son vêtement était rayonnant, comme le soleil et du rocher où elle était debout sortaient des rayons resplendissants. Juan Diego se prosterna pour écouter sa parole, extrêmement douce et courtoise, des mots de quelqu’un qui l’attirait et l’aimait beaucoup. Elle lui demanda : 

«Juanito, mon fils, mon Juan Dieguito, où vas-tu?» 

« Ma souveraine, ma bien-aimée, je dois rejoindre ta maison à Mexico, à Tlatelolco, pour suivre mon instruction sur les choses divines faite par nos prêtres, délégués de Notre Seigneur » 
La Très Sainte Vierge dit alors à Juan Diego quelle était sa volonté : 

- «Je veux que tu saches avec certitude, mon très cher fils, le plus petit de mes enfants, que je suis la parfaite et toujours Vierge Marie, mère du vrai Dieu, de qui provient toute vie, le Seigneur de toutes choses, maître du Ciel et de la terre. Je désire ardemment qu'une église soit construite ici pour moi. J'y offrirai tout mon amour, ma compassion, mon soutien et ma protection à tout mon peuple. Je suis la Mère de Miséricorde, la Mère de tous ceux qui vivent unis dans ce pays et de toute l'humanité, de tous ceux qui m'aiment, de tous ceux qui m'implorent et de tous ceux qui ont confiance en moi. Ici j'entendrai leurs pleurs et leurs douleurs et je soulagerai leurs souffrances, leurs besoins et leurs malheurs ».

Ensuite, Notre Dame lui demanda d’aller trouver l’évêque, fray Juan de Zumarraga, pour lui communiquer son souhait et elle ajouta : « Je t’assure que je t’en serai très reconnaissante et que je te le revaudrai en te rendant heureux car tu mérites bien que je récompense le travail et les peines que ce que je te demande va te causer. Tu as entendu ma volonté, mon enfant le plus petit, vas, mets-y tout ton cœur ».

Or, on ne crut pas ce brave petit indien lorsqu’il révéla au prélat tout ce que la Vierge lui avait confié. Et très peiné, il revint à la colline de Tepeyac pour faire part à la Vierge de l’échec de son ambassade et lui demander d’envoyer quelqu’un de plus digne que lui, un noble respectable, digne de crédit. Mais il entendit cette réponse : 
« Écoute, mon fils, le plus petit, sache que j’ai beaucoup de serviteurs et de messagers auxquels je pourrais confier mon message et qui feraient ma volonté, mais il est tout à fait nécessaire que ce soit toi qui sollicites et intercèdes pour que, grâce à ta médiation, ma volonté soit faite ». 
Ainsi réconforté, Juan Diego se proposa à nouveau pour aller voir l’évêque et il y alla le lendemain. Après avoir été interrogé, il ne fut pas cru non plus. Fray Juan lui demanda un signe sans équivoque de la Reine du Ciel qui l’envoyait. Juan Diego se présenta à nouveau devant la Vierge, à Tepeyac, pour lui expliquer tout cela et la Dame lui promis de lui donner le signe incontestable le lendemain. 

Mais Juan Diego n’était pas à ce rendez-vous car, lorsqu’il était rentré chez lui, il avait trouvé son oncle Juan Bernardino à l’article de la mort. Il alla chercher un docteur, mais c’était trop tard. La journée s’est ainsi écoulée et, à la nuit tombante, son oncle lui demanda d’aller chercher un prêtre pour se confesser et bien mourir. Le mardi, aux aurores, Juan Diego reprit son chemin et, lorsqu’il passait près de la colline de Tepeyac, il décida de la contourner pour éviter de retrouver la Dame. Dans sa naïveté, il se disait que s’il s’arrêtait, il n’arriverait pas à temps pour qu’un prêtre puisse réconforter son oncle.

Or la Sainte Vierge lui coupa la route et ils se parlèrent de façon touchante, comme le Nican Mopohua nous l’a transmis en toute sa fraîcheur. 

Elle s’adressa à lui : Qu’y a-t-il, mon fils le plus petit ? Où vas-tu ?
Juan Diego, confus et craintif la salua à son tour : « Ma toute douce, ma bien-aimée, ma Souveraine, es-tu contente ? T’es-tu bien reposée ? Es-tu en bonne santé ?, ô ma souveraine, ô ma bien-aimée ? »

Et il lui dit humblement pourquoi il avait mis de côté la mission reçue. La Très Sainte Vierge l’écouta et lui dit :
« Écoute bien, mon enfant le plus petit, que rien ne t’effraie ni ne t’afflige ; que ton cœur ne soit pas troublé ; ne crains pas ni cette maladie ni tout autre mal ou angoisse. Ne suis-je pas là, moi, qui suis ta Mère ? N’es-tu pas sous mon ombre et ma protection ? Ne suis-je pas ta santé ? N’es-tu pas dans mon giron et dans mes bras ? Aurais-tu besoin de quoi que ce soit d’autre ? »

On connaît désormais la fin de l’histoire : le prodige des roses en fleur au sommet de la colline, qui furent déposées dans la cape-tilma de Juan Diego par la Sainte Vierge et qu’il apporta à Juan de Zumarraga, comme signe des apparitions. On sait comment, lorsqu’il déploya son humble vêtement, on vit ce merveilleux portrait, non peint par une main d’homme et que l’on conserve et vénère toujours.
L’oncle de Juan Diego fut guéri, la Sainte Vierge lui apparut pour lui demander, à lui aussi, d’aller voir l’évêque et lui raconter comment il l’avait vue et comment elle l’avait miraculeusement guéri ; et lui dire comment on devait vénérer ce portrait béni sous le nom de la Toujours Vierge Sainte Marie de Guadalupe.

Juan Diego est décédé en 1548. Il avait soixante-quatorze ans et avait vécu près de trente ans à côté du temple construit pour le culte de Sainte Marie de Guadalupe. Sa canonisation eut lieu le 31 juillet 2002.

En un temps record, la dévotion envers la Vierge de Guadalupe se répandit de façon prodigieuse. Cet enracinement chez le peuple mexicain est un phénomène sans pareil. On peut voir ce portrait partout et les pèlerins se comptent par milliers qui viennent, dans une foi merveilleuse, placer leurs intentions aux pieds de ce portrait miraculeux dans sa Villa de Mexico

Partout en Amérique et en bien d’autres nations du monde, l’on invoque avec ferveur celle qui a laissé son portrait vivant en gage de son amour, par un privilège singulier qu’elle n’avait jamais accordé ailleurs. 

SAINT NICOLAS

Saint Nicolas est né à la fin du IIIe siècle en Lycie (sud de l'actuelle Turquie). Il était évêque de Myre. C'était un homme réputé pour sa bonté. Mais dans les faits, rien ne le prédisposait à devenir le saint homme qui distribue des cadeaux aux enfants...

Lors des Croisades, on a retiré ses reliques de l'église de Myre pour les transporter à Bari, en Italie. Un chevalier lorrain aurait aussi récupéré une de ses phalanges. À cette époque, il était fréquent de recueillir des reliques de saint... et l'authenticité importait peu ! Il l'offrit à l'église de Port. Devenue lieu de pélerinage, la ville est alors rebaptisée Saint-Nicolas-de-Port. Ce brave homme devient le saint patron de la Lorraine. En 1477, le duc de Lorraine, René II, lui attribue sa victoire contre Charles le Téméraire, qui trouve la mort à Nancy

Saint Nicolas a réalisé plusieurs miracles, comme celui d'avoir resuscité trois enfants. Une chanson populaire raconte l'histoire de trois petits enfants partis glaner dans les champs... A la nuit tombée, perdus, ils frappent à la porte d'un boucher. A peine entrés, il les tue, les découpe et les met au saloir... Sept ans plus tard, saint Nicolas passant par là, leur redonne la vie... 

Saint Nicolas devient alors le protecteur des enfants. C'est aussi le saint patron des jeunes hommes non mariés. Saint Nicolas est aux garçons ce que sainte Catherine est aux jeunes filles. C'est aussi le patron des navigateurs : il a contribué à sauver des équipages de la tempête.

NOTRE DAME DE LORETTE

Vers la fin du XIIIe siècle, la nouvelle terrible que la Terre Sainte était perdue pour les Chrétiens répandit une profonde tristesse dans toute l’Église ; mais en même temps une autre nouvelle vint consoler les âmes chrétiennes :

Au lever de l’aurore, les habitants du pays ne remarquèrent pas sans étonnement un nouvel édifice qui reposait sur la terre sans fondements, et attestait, par sa forme, une origine étrangère. Quel pouvait être ce monument ? Pendant que l’on s’interrogeait avec curiosité, Marie apportait elle-même du Ciel la réponse à l’évêque du diocèse, qui, gravement malade, demandait au Ciel sa guérison pour aller voir le prodige : « Mon fils, lui dit Marie en lui apparaissant, cette maison est la Maison de Nazareth où a été conçu le Fils de Dieu. Votre guérison fera Foi du prodige. »

Trois ans plus tard, la sainte Maison, portée par les mains des Anges, s’éleva de nouveau dans les airs et disparut aux regards du peuple désolé, le 10 décembre 1294. Or, le lendemain matin, les habitants de Récanati, en Italie, voyaient sur la montagne voisine de Loreto (Lorette) une maison inconnue, à l’aspect extraordinaire. On eut bientôt constaté que cette maison n’était et ne pouvait être que celle de Nazareth, que les habitants de la Dalmatie avaient vue soudain disparaître dans le même temps. De là un concours immense de peuples, un pèlerinage devenu célèbre et peut-être le plus cher à la piété chrétienne.

Au XIVe siècle, un temple magnifique fut bâti pour garder la maison miraculeuse. Ce temple existe encore et voit chaque jour de nombreux pèlerins de toutes les parties du monde. Que ne dit pas au cœur du Chrétien ce monument vénérable ! Combien il rappelle de mystères ! Combien il a vu de merveilles de sainteté ! Combien sa présence à Lorette et son existence aujourd’hui supposent de miracles ! Le pèlerin aime à se dire : « Là pria Marie, là travailla Joseph, là vécut Jésus ! »

Il aime à baiser un objet de bien peu de valeur par lui-même, mais plus précieux que tous les trésors, par les souvenirs qui y sont attachés : on l’appelle la sainte Écuelle ; c’est le petit vase de terre où le Sauveur, dit la tradition, prenait Sa nourriture corporelle. Ô admirable pauvreté d’un Dieu !

SAINTE FAMILLE

Au cours de la célébration de la Sainte Eucharistie, une personne photographia le Prêtre au moment de la Consécration. A sa grande surprise, le développement du négatif révéla l’image de la Sainte Famille (Jésus, Marie et Joseph). Le Père Christian-Michel S.A.C nous dit: « Stupéfait et doutant de son authenticité, j'ai moi-même, comme Prêtre, envoyé cette photo en Italie, près de Rome, pour la faire « évaluer » par une âme privilégiée en qui j'avais toute confiance et qui me répondit: « Cette image est vraiment authentique, c'est la Sainte Famille de Nazareth. Elle est précieuse pour être apportée dans toutes les familles; elle apporte la Bénédiction de Dieu. Avec elle, viennent la Foi, la prière et la Présence Divine. Avec elle, Jésus vient dans la maison ». Nous n'avons pas à connaître les mystères de Dieu, personne ne doit s'enorgueillir de l'honneur de posséder ce trésor. Le vouloir du Ciel est d'employer tous les moyens pour apporter une aide spirituelle au monde qui se trouve dans une grande détresse. On peut donc considérer cette image comme un vrai cadeau du Ciel.

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