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SAINT CURE D'ARS

SAINT JEAN-MARIE VIANNEY [1786-1859]
- Une vie sous le regard de Dieu -

Vie du Saint Curé - Principales biographies sur le Curé d’Ars

Vie du Saint Curé

Né le 8 mai 1786 à Dardilly, près de Lyon, dans une famille de cultivateurs, Jean-Marie Vianney connaît une enfance marquée par la ferveur et l'amour de ses parents. Le contexte de la Révolution française va cependant fortement influencer sa jeunesse : il fera sa première confession au pied de la grande horloge, dans la salle commune de la maison natale, et non pas dans l'église du village, et il recevra l'absolution d'un prêtre clandestin.

Deux ans plus tard, il fait sa première communion dans une grange, lors d'une messe clandestine, célébrée par un prêtre réfractaire. A 17 ans, il choisit de répondre à l'appel de Dieu : « Je voudrais gagner des âmes au Bon Dieu », dira-t-il à sa mère, Marie Béluze. Mais son père s'oppose pendant deux ans à ce projet, car les bras manquent à la maison paternelle.

Il commence à 20 ans à se préparer au sacerdoce auprès de l'abbé Balley, Curé d'Écully. Les difficultés vont le grandir : il navigue de découragement en espérance, va en pèlerinage à la Louvesc, au tombeau de saint François Régis. Il est obligé de devenir déserteur lorsqu'il est appelé à entrer dans l'armée pour aller combattre pendant la guerre en Espagne. Mais l'Abbé Balley saura l'aider pendant ces années d'épreuves. Ordonné prêtre en 1815, il est d'abord vicaire à Écully.

En 1818, il est envoyé à Ars. Là, il réveille la foi de ses paroissiens par ses prédications mais surtout par sa prière et sa manière de vivre. Il se sent pauvre devant la mission à accomplir, mais il se laisse saisir par la miséricorde de Dieu. Il restaure et embellit son église, fonde un orphelinat : "La Providence" et prend soin des plus pauvres.

Très rapidement, sa réputation de confesseur lui attire de nombreux pèlerins venant chercher auprès de lui le pardon de Dieu et la paix du cœur. Assailli par bien des épreuves et des combats, il garde son cœur enraciné dans l'amour de Dieu et de ses frères ; son unique souci est le salut des âmes. Ses catéchismes et ses homélies parlent surtout de la bonté et de la miséricorde de Dieu. Prêtre se consumant d'amour devant le Saint-Sacrement, tout donné à Dieu, à ses paroissiens et aux pèlerins, il meurt le 4 août 1859, après s'être livré jusqu'au bout de l'Amour. Sa pauvreté n'était pas feinte. Il savait qu'il mourrait un jour comme "prisonnier du confessionnal". Il avait par trois fois tenté de s'enfuir de sa paroisse, se croyant indigne de la mission de Curé, et pensant qu'il était plus un écran à la bonté de Dieu qu'un vecteur de cet Amour. La dernière fois, ce fut moins de six ans avant sa mort. Il fut rattrapé au milieu de la nuit par ses paroissiens qui avaient fait sonner le tocsin. Il regagna alors son église et se mit à confesser, dès une heure du matin. Il dira le lendemain : « j'ai fait l'enfant ». Lors de ses obsèques, la foule comptait plus de mille personnes, dont l'évêque et tous les prêtres du diocèse, venu entourer celui qui était déjà leur modèle.

Béatifié le 8 janvier 1905, il est déclaré la même année, “patron des prêtres de France”. Canonisé en 1925 par Pie XI (la même année que sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus), il sera proclamé en 1929 “patron de tous les Curés de l'univers”. Le Pape Jean-Paul II est venu à Ars en 1986. 
Aujourd'hui Ars accueille 550000 pèlerins par an et le Sanctuaire propose différentes activités. Un séminaire a été ouvert en 1986, qui forme les futurs prêtres à l'école de "Monsieur Vianney". Car, Là où les saints passent, Dieu passe avec eux !

 

SAINT DOMINIQUE

Saint Dominique (1170-1221)

Fondateur d’Ordre

Saint Dominique de Guzman naquit dans la Vieille-Castille. Sa mère, avant sa naissance, eut une vision étrange ; il lui sembla voir l’enfant qu’elle allait mettre bientôt au monde sous la forme d’un petit chien tenant un flambeau dans sa gueule et prêt à répandre le feu sur la terre. Son enfance fut marquée par plusieurs autres présages merveilleux.

Jeune étudiant, il vivait déjà comme un saint. Il avait chaque jour ses heures fixées pour la prière, et souvent il était ravi en Dieu. Il jeûnait presque toujours, ne buvait jamais de vin, dormait fort peu et n’avait d’autre lit que le plancher de sa chambre. Un jour, ayant tout donné, il dit à une femme qui lui demandait de l’argent pour racheter son frère captif : "Je n’ai ni or ni argent ; mais prenez-moi et offrez-moi aux Maures en échange de votre frère." La proposition héroïque ne fut pas acceptée, mais Dominique en eut le mérite. Dans une maladie très grave, causée par son travail et ses austérités, il fut guéri soudain par l’apparition de saint Jacques le Majeur.

Dominique, ayant dû venir en France avec son évêque, fut profondément touché du triste état auquel l’hérésie avait réduit les provinces du Midi et résolut de travailler dans ce pays au triomphe de la foi. Sentant son insuffisance pour évangéliser seul de si vastes contrées, il appela à son secours des missionnaires pleins de zèle, dont il fit plus tard les premiers religieux de son Ordre. C’est à cette époque que la Sainte Vierge lui apparut et lui enseigna définitivement, en lui ordonnant de la répandre, la dévotion du Rosaire, qui fut bientôt le plus terrible fléau de l’hérésie.

Parmi les miracles quotidiens que Dieu opérait en sa faveur, on rapporte que, dans ses voyages, la pluie tombait souvent autour de lui sans l’atteindre ; qu’un jour, son sac et ses livres, étant tombés dans une rivière, furent repêchés plusieurs jours après, sans qu’on y vît aucune trace d’eau. Dominique fit le voyage de Rome pour obtenir l’approbation de l’Ordre des Frêres-Prêcheurs. C’est là qu’il rencontra saint François d’Assise, et que ces deux grands Saints de l’époque, qui étaient venus ensemble à Rome dans le même but, se reconnurent pour s’être vus en songe, s’embrassèrent comme deux frères et lièrent une amitié profonde qui dura jusqu’à la mort. Dominique opérait une multitude de miracles, ressuscitait les morts, et se disait : "le plus grand pécheur de l’univers".

VIERGE NOIRE

L'origine des vierges noires

Les vierges noires représentent la Vierge Marie. Elles font leur apparition en Europe dès le Moyen-âge. Leur conception s’étale du XIe siècle au XVe siècle en occident mais certaines d’entre elles nous sont parvenues de l’empire romain d’Orient au XIIIe et XIVe siècles. La dénomination de vierge noire leur vient de la couleur ténébreuse qui recouvre certaines parties de leur corps ou l’intégralité. Cette couleur singulière résulte du matériau employé pour leur fabrication. En effet, nombre d’entre elles sont taillées dans des bois exotiques comme l’ébène ou dans des métaux et roches sombres. Une grande partie des vierges noires se trouve dans le bassin méditerranéen où on en dénombre 180. Elles s’inscrivent dans le style roman.

La basilique Notre-Dame la Daurade dite aussi Sainte-Marie la Daurade est une église toulousaine ayant titre de basilique mineure

Une des particularités de la basilique est d'abriter une vierge noire. La statue présentée aujourd'hui est pourtant la deuxième copie d'une vierge brune, connue au xe siècle. Le culte de la Vierge Noire est particulièrement dédié aux femmes enceintes. L'original fut tout d'abord volé au xive siècle et reproduit à l'identique. La vierge de Montserrat, en Catalogne, est appelée la "moreneta", la Brunette. On a coutume de dire qu'elle est devenue noire à cause de la fumée des cierges. Similitude avec N.-D. de la Daurade.

La ferveur des fidèles fut telle que les armées de chandelles transformèrent la couleur de la seconde vierge exposée. Ainsi, dès le xvie siècle, Notre-Dame la Brune fut connue sous le nom de Notre-Dame La Noire. Cette statue a, dit-on, de nombreux miracles à son actif. En particulier, elle aurait sauvé le quartier Saint-Michel d'un incendie en 1672.

La statue fut brûlée à la révolution, en 1799, sur la Place du Capitole. En 1807, une nouvelle statue fut sculptée d'après les souvenirs que l'on avait de l'ancienne vierge brûlée.

La statue actuelle mesure environ 2 mètres de hauteur. Afin de renouveler sa garde-robe usée, les paroissiens de la basilique ont lancé un appel aux plus grandes maisons de haute-couture françaises.

SAINTE PPHILOMENE

Philomène est une martyre – On découvre les restes de Philomène dans les catacombes à Rome, le 24 mai 1802.

Elle a le crâne fracassé, ces restes sont accompagnés d’une fiole de sang, (les premiers chrétiens enterraient les martyrs avec une petite fiole de sang), sur sa pierre tombale étaient dessinées entre autres une ancre (symbole d’espérance et de martyre) et une palme (symbole du triomphe des martyrs).
Plusieurs signes laissent entendre donc qu’il s’agit d’une martyre.

Les médecins qui examinent les restes déterminent qu’ils sont ceux d’une jeune fille âgée entre 12 et 15  ans qui aurait été immolée au 1er siècle après J.-C.

Sur la pierre tombale est inscrit Pax tecum Filumenaqui veut dire Repose en paix Philomène.

Philomène est miraculeuse – Plusieurs Italiens invoquent la jeune martyre et leurs prières sont exaucées. Des miracles sont même accomplis.

À l’été 1805, les restes de Philomène sont déménagés de Rome à l’église de Mugnano del Cardinale, près de Naples en Italie. Sur le chemin, Philomène fait d’autres miracles.

« Un avocat, Michel Ulpicella, en proie depuis six mois à une sciatique rebelle à tout remède, n’eut qu’à se faire transporter dans la chapelle pour recouvrer immédiatement la santé. Une noble dame, affligée d’un ulcère cancéreux, mit sur sa plaie une relique de la Sainte; le lendemain matin, le chirurgien qui venait faire l’amputation, trouva la gangrène entièrement disparue », peut-on lire dans l’ouvrage La petite sainte du Curé d’Ars, sainte Philomène, vierge et martyre, de Mgr Francis Trochu.

Philomène devient une sainte – Entrent en scène deux personnages importants qui contribueront à la béatification de Philomène.

Pauline-Marie Jaricot : laïque française qui dévoue sa vie au catholicisme et fondatrice de l’œuvre catholique de la Propagation de la foi en 1822.
Le Curé d’Ars : curé de la province d’Ars en France dans les années 1800. Il est nommé patron de tous les curés en 1929.

Le Curé d’Ars a contribué à la popularité de Philomène en construisant une chapelle à son nom dans son église.
« Le Curé d’Ars avait une grande dévotion pour Philomène. Comme le Frère André disait priez Saint-Joseph, le curé d’Ars disait priez Philomène! », indique le curé Pierre Rivard. Le Curé d’Ars encourageait grandement ses fidèles à invoquer Philomène. Selon Wikipédia, il a lui-même a été guéri d’une pneumonie en 1843 grâce à ses prières à Philomène.

Pauline Jaricot a convaincu le pape Grégoire XVI de béatifier Philomène.
« Pauline Jaricot a été très très malade. Elle a fait un pèlerinage dans le sud de l’Italie, au tombeau de Philomène, qui n’était pas encore sainte à ce moment-là. Elle s’est arrêtée à Rome pour voir le pape. Quand il l’a vue, il s’est dit qu’elle ne se rendrait jamais. Elle était en train de mourir. Si je reviens guérie, dit-elle, vous allez canoniser Philomène. Le pape a dit oui, pensant qu’elle ne se rendrait jamais… Mais au tombeau de Philomène, Pauline Jaricot a été guérie instantanément. Le pape a tenu sa parole et a canonisé Philomène », raconte le curé Rivard.

Le pape Grégoire XVI autorise le 30 janvier 1837, le culte public de sainte Philomène, jeune vierge et martyre. Il décrète que le 10 août, dans le calendrier liturgique, est la fête de sainte Philomène. Cette fête sera plus tard célébrée le 11 août.

NOTRE DAME DES NEIGES

Non loin du mont Crabère, à 1 560m d’altitude, la chapelle de l’Isard accueille chaque année les courageux dévots de Notre-Dame des Neiges.

 

Située sur le territoire de la commune d’Antras, cette chapelle se trouve dans un site des plus pittoresque, à deux heures de marche de Sentein, par un sentier aménagé.

 

Elle a été de tout temps un but de pèlerinage renommé dans toute la région, le 5 août de chaque année. Sept fois détruite, elle a été sept fois reconstruite, grâce à la générosité populaire ; les croyants aiment y prier Marie à la suite des bergers d’antan, auprès d’une source d’eau fraîche, et célébrer un office en plein air.

SAINTE MARIE MAJEURE

Mémoire liturgique de la dédicace de la basilique Sainte-Marie-Majeure à Rome, sur l’Esquilin. 
En 366, la Sainte Vierge apparut à un riche couple sans enfant et, en même temps, au pape Libère pour leur demander la construction d'une basilique à l'endroit qui serait désigné par de la neige qui tomba le 5 août. 
On lui donna d'abord le nom de Sainte-Marie des Neiges, puis de basilique de Libère, puis de Sainte-Marie de la Crèche, car les reliques de la Crèche y ont été apportées de Bethléem.
Appelée maintenant Sainte-Marie-Majeure, c'est une des plus belles églises de Rome.
"La Basilique de Sainte Marie Majeure, située sur le sommet du col Esquilin, est une des quatre Basiliques patriarcales de Rome et est la seule qui ait conservée les structures paléochrétiennes. La tradition veut que fut la Vierge à indiquer et inspirer la construction de sa demeure sur l'Esquilin. En apparaissant dans un rêve au patricien Jean et au pape Liberio, elle demanda la construction d'une église en son honneur, dans un lieu qu'elle aurait miraculeusement indiqué. Le matin du 5 août, le col Esquilin apparut couvert de neige..."
(site du Vatican)
Mémoire de la dédicace de la basilique Sainte-Marie-Majeure à Rome, sur l’Esquilin. En 434, le pape Xyste III l’offrit au peuple de Dieu après le Concile d’Éphèse dans lequel la Vierge Marie fut saluée comme Mère de Dieu.

NOTRE DAME DE LA DELIVRANDE

La Délivrande est un très ancien pèlerinage, le plus ancien de Normandie, cher à nombre de chrétiens de la région, et son rayonnement dépasse de beaucoup les limites du département. Il n’y a jamais eu ici d’apparition de la Vierge, sinon ça se saurait.

Comment résumer sans trop la trahir une histoire d’au moins treize siècles ? A l’origine, vers le VIème ou le VIIème siècle, saint Régnobert, évêque de Bayeux, a remplacé là un culte païen par un culte chrétien. Est-ce bien plus tard qu’un mouton aurait « inventé », c’est-à-dire trouvé, une statue cachée en terre peut-être en raison d’invasions barbares ? Ce qui est certain, c’est l’existence d’une chapelle primitive dont on a retrouvé deux arcades et d’une image depuis longtemps vénérée, détruite par les Huguenots en 1562 et tôt remplacée, de Notre-Dame portant Jésus sur son bras droit.

Quant au nom de « Délivrande », ce serait probablement le nom très ancien d’un site, d’une « delle  Yvrande» dont la consonance a fait qu’ensuite on l’a rapproché du terme suggestif de « délivrance ». On parle donc aujourd’hui de la Vierge qui délivre…L’ancienne chapelle a été remplacée au XIXème siècle par une construction plus vaste sans être immense, qui reçut bientôt le titre de « basilique ». Elle montre sans complexe son style néo-gothique et ses deux clochers ne déparent pas ceux plus anciens et magnifiques des églises environnantes.

Le grand orgue de la Basilique date de 1886. Il est discrètement situé au premier étage du clocher nord, on ne voit rien ni des tuyaux ni de la console lorsqu’on se trouve dans la nef. Il a été construit par le facteur Debierre, de Nantes, celui-là même qui a inventé les orgues polyphones dont on trouve neuf exemplaires dans le département. Et justement, la soubasse de l’orgue de la Basilique comporte elle aussi plusieurs tuyaux polyphones.

NOTRE DAMES DU BIEN MOURIR

L'abbaye de Fontgombault a été fondée en 1091 par Pierre de l'Etoile, celui-ci aurait voulu tailler lui-même la statue connue aujourd'hui sous le nom de ND du Bien mourir mais il est mort en 1141 avant d'avoir accompli ce désir.

Description de la statue 

La statue mesure plus d'un mètre de haut. A l'origine, elle était placée au-dessus du portail qui est sur le coté de l'église, tournée vers les champs et le village.
La Sainte Vierge porte l'Enfant Jésus sur ses genoux. 
Jésus et sa mère ont dans leur main le même fruit. Cela veut dire que jésus nous donne tout par les mains de Marie et que Marie lui donne tout ce que nous voulons bien mettre dans ses mains. C'est pourquoi on avait donné à la statue le nom de « Notre Dame médiatrice ».
Jésus nous bénit, les 2 doigts repliés signifient que jésus est Dieu + homme et les 3 doigts étendus représentent le mystère de la Sainte Trinité. Marie soutient le bras de son Fils pour l'encourager.
Marie est assise sur un trône et elle sert elle-même de trône à son Fils pour montrer que ceux qui s'approchent de Marie sont sûrs de trouver Jésus.
Deux anges sont penchés comme près à répondre au moindre désir de leur reine, dans la même position que les chérubins sur l'arche d'Alliance.

Histoire de la Statue

Au XIV ème siècle il ne reste que très peu de moines à l'abbaye car la peste noire a fait des ravages ainsi que les cavaliers anglais du Prince Noir qui dévastent le pays, ils ont également subi de nombreuses inondations. L'église avait subi un incendie mais était toujours debout.
En juin 1569 des princes allemands et les protestants français attaquent l'abbaye qui est défendue par des paysans. Les moines doivent se cacher afin de ne pas être tous exterminés. Les ennemis 'en vont après avoir cassé et brûlé tout ce qu'ils ne pouvaient pas emporter. L'abbaye est alors abandonnée en proie à un immense incendie qui fit fondre les cloches. Seule la statue reste intacte.
Les moines reviennent quelques mois plus tard ils sont seulement 8 ou 9.
En 1741 es moines doivent se disperser et abandonner l'abbaye.
Pendant la révolution, les révolutionnaires veulent s'attaquer à Fontgombault mais il ne reste plus que la statue à profaner. En 1791 ou 1792 un révolutionnaire escalade les ruines et lève son outil. Mais au moment de frapper, il tombe. Il meurt dans d'atroces douleurs après avoir demandé pardon à Notre Dame.
Depuis ce jour la statue porte le nom de Notre Dame du Bien Mourir.
Un peu avant 1850, l'abbé Lenoir vint explorer les ruines de Fontgombault, il voulut reconstruire l'abbatiale, il fit venir des Trappistes qui reconstruire l'abbaye et mirent la statue dans la chapelle st Julien qui date de Pierre de L'Etoile. Dès que l'église fut terminée ils la placèrent près du portail mais à l'intérieur.
En 1900, ils furent chassés de France et l'abbaye devint un séminaire, des bénédictins, venus de l'abbaye de Solesmes s'y installèrent.
Ils décidèrent que la fête de l'abbaye serait le 15 août.
En 1991, ils fabriquèrent des couronnes, celle de ND porte 7 fleurs de lys et 12 étoiles. Celle de l'Enfant Jésus1 crois et 6 fleurs de lys.


 

NOTRE DAME DES CHAMPS

Au milieu des champs et des vignes, à l'entrée du bourg de Mosnac en venant de Saint-Genis-de-Saintonge, se dresse la chapelle Notre-Dame-des-Champs. C'est un petit édicule cylindrique, précédée en contrebas par un muret surmonté de grilles et ouvert à chaque extrémité par un portail. Le toit en dôme de pierre porte sur son sommet une statue de la Vierge.

A l'intérieur, sur l'une des deux fenêtres ornées de vitraux, sont représentées une scène agricole et l'apparition de la Vierge., avec l'inscription "Notre-Dame des Champs".

Cette petite chapelle fut construite comme ex-voto au XIXe siècle par les propriétaires du château de Favières, pour remercier la Vierge de la guérison miraculeuse de leur fille à Lourdes.

Les habitants de Mosnac sont restés attachés à ce monument gracieux, qui se dresse à l'entrée du bourg.

NOTRE DAME DE PITIE

Le Pas de la vierge

C’est un immense rocher de granit, de forme irrégulière. La base mesure près de 150 mètres de tour, et sa surface dépasse 600 mètres carrés. La partie supérieure s’élève à 1 mètre 50, environ, du sol. Le "Pas de la Vierge" se trouve au centre du rocher ; il est orienté d’est en ouest et profond de 3 à 4 centimètres.

Dominique BOUCHET, un jeune garçon, est né en 1897. Il est le descendant d’une longue lignée de ces tailleurs de pierre qui, au cours des siècles, travaillèrent le dur granit de la Gâtine pour construire églises, croix et maisons qui sont notre patrimoine, et les témoins de notre passé.

Une légende, en plusieurs versions, est liée à ce lieu.

  "Un jour, la Vierge était poursuivie par le Diable ; elle aperçut ce rocher et s’y reposa, sur un pied ; puis, sur le point d’être saisie par le Démon, elle s’envola d’un trait, en criant : "Pitié !", jusqu’à l’endroit précis où s’élèvent maintenant le village et la chapelle, qui portent le nom de Pitié, lieu de pèlerinage célèbre dans toute la Gâtine. L’esprit malin, furieux de voir échapper sa proie, saisit le rocher si fortement que ses griffes s’y enfoncèrent et firent trois rainures, longues d’une cinquantaine de centimètres"

  "Une jeune châtelaine, atteinte d’une maladie terrible, était en réalité possédée du Démon. Elle avait des crises terribles, des hallucinations, et semblait parfois morte. Un jour, la malheureuse malade demanda qu’on la conduisît au ˝Pas de la Vierge˝. Elle y alla pieds nus, ainsi que ses parents. On alla à la Chapelle et y resta neuf jours en prières ; mais en vain. Déjà les parents désolés retournaient avec la malade dans leur pays... Ils étaient arrivés près d’un rocher distant d’un kilomètre à peu près, quand la jeune fille demanda à se reposer. Elle apercevait encore la chapelle. Elle se jeta à genoux et, tendant vers le sanctuaire ses mains suppliantes, elle s’écria de toute sa force : "Oh ! Notre-Dame de Pitié, délivrez-moi. A mon secours..." Elle avait à peine prononcé ces mots qu’une grande lumière remplit soudain l’endroit où elle se trouvait et, dans cette clarté resplendissante, Marie elle-même apparut aux regards de toute la famille éplorée. Son pied virginal se posa sur le rocher, où il laissa une empreinte profonde, et elle ordonna au Démon de s’enfuir. A cet ordre, Satan sortit du corps de la jeune Châtelaine, avec un bruit si épouvantable que la terre en trembla ; et il devint tellement furieux de se voir ainsi chassé qu’il enfonça ses pattes monstrueuses dans le roc, où les traces de ses griffes sont encore visibles."

Un fait historique

Il y a les légendes, mais aussi un fait historique qui, sans pour autant avoir été authentifié par l’Église, fut toujours considéré par la "Vox populi" comme miraculeux. "Une jeune fille de St Hilaire des Loges, en Vendée : Eugénie Coirier, couturière, âgée de 27 ans, était atteinte, depuis 2 ans, d’une tumeur blanche au genou et souffrait atrocement. En vain, le Dr Bourasseau de Foussais, lui avait prodigué soins et remèdes. Elle avait souhaité se rendre à Lourdes, mais ses moyens ne le lui permettaient pas ; on lui proposa de venir à Pitié. C’était en 1893. Elle partit en compagnie de quelques femmes et arriva le 8 septembre. Il y avait foule. On la fit entrer dans le sanctuaire, devant le trône de Notre-Dame au milieu de la chapelle ; elle supplia la Vierge de la guérir. Marie sembla demeurer sourde à ses prières. Revenant désolée, par le chemin de Fontenay, elle insista pour qu’on la transportât sur le rocher. Soutenue par plusieurs femmes, elle mit son pied dans le " Pas de la Vierge " et pria avec ferveur. Elle sentit alors un frémissement dans sa jambe et se mit à genoux. Ses souffrances avaient disparu. Elle remua la jambe et s’écria : "Je suis guérie". Elle se relève et fait deux fois le tour du rocher sans recourir à ses béquilles. Le fait a été rapporté par tout un groupe de pèlerins témoins de ce miracle, qui est consigné avec d’autres, dans le " Livre d’Or de Notre-Dame de Pitié ". Le correspondant de la Semaine Religieuse de Luçon qui a relaté le fait dans sa chronique diocésaine en parlant de Mademoiselle Coirier : " Depuis ce temps ses pieds qui, auparavant, étaient glacés continuellement ont recouvré leur chaleur normale. En un mot, c’est pour elle, comme une vie nouvelle. Aussi le ravissement de son âme n’a-t-il d’égal que sa reconnaissance envers la Sainte Vierge ".

NOTRE DAME DE TOUT POUVOIR

Le "Gabalum Christianum" de l'abbé Pascal émet l'opinion que la localité de Langogne existait dès l'époque mérovingienne. Ce qui est certain, c'est que son église fut fondée en 998 par le vicomte du Gévaudan Etienne et son épouse Angelmodis qui, dépourvus de postérité, lui attribuèrent une riche dotation prise sur leur patrimoine.
La principale gloire de Langogne est la Madone de Notre Dame de Tout Pouvoir, sur l'origine de laquelle on a longtemps discuté.
Les uns voulaient qu'elle ait été établie dans l'église paroissiale par les bénédictins, dès la fondation. D'autres affirmaient qu'elle avait été donnée par le roi Pierre d'Aragon, au début du III ème siècle. Et ce fut l'abbé Pourcher qui eut l'honneur de découvrir le document qui devait annuler la contreverse.
Il en résulte que la veuve du Vicomte Etienne, Angelmodis, navrée de voir que, dans sa nouvelle église construite par leurs soins, l'autel de la Sainte Vierge n'occupait que le second rang -car l'autel principal était dédié aux patrons du lieu : les saints Gervais et Protais- entreprit une seconde fois le voyage à Rome, pour obtenir du Souverain Pontife que cet état de chose fut modifié.
Le Pape ne voulut pas apporter de changement à l'acte primitif de constitution de l'église, mais afin de consoler la pieuse suppliante, " il prit lui-même la statue érigée dans un contour d'escalier et lui en fit don".

Depuis le Xème siècle jusqu'au XIVème, Notre Dame de Tout Pouvoir régna sur la cité fidèle sans que les chroniques mentionnent aucun incident.

Lors de la guerre de cent ans, Langogne eut beaucoup à souffrir, tant de la part des anglais que des routiers, au point que l'abbé de Saint Chaffre, François d'Estaing, fut obligé de relever les remparts de la ville en 1492, mais la statue ne reçut aucune atteinte.

Elle échappa aussi aux ravages des protestants pendant les guerres de Religion, lorsque l'église et le monastère furent pillés et saccagés le 21 septembre 1568 par une troupe de neuf mille protestants commandés par les sieurs Montbrun, Montrans et de Verni.

L'église fut relevée de ses ruines. Mais vinrent les jours sombres de la Terreur. L'église fut à nouveau saccagée.

Notre Dame de Tout Pouvoir fut portée avec les reliquaires, croix et images, devant la Tour de l'Horloge, un grand bûcher s'alluma. Mais un jeune homme , Louis Tanthoine sortit de sa maison située presque en face et réclama " ce vieux tronc", que sa servante Marianne Troulier alla cacher d'abord dans le jardin, puis pour plus de sûreté, dans un puits du côté de Rochetaillade, près du collège.

La Madone y resta trois ans.
Elle ne reparut au jour que quand la paix fut rendue à l'église et quelques années après, en 1806, on l'installa dans la chapelle qu'elle occupe aujourd'hui.
Depuis lors, son culte n'a cessé de s'accroître. Sur requête de Mgr. Baptifolier, évêque de Mende, et grâce aux instances du Père Pie de Langogne, le Pape Léon XIII accorda par "bref" (décret pontifical) à Notre Dame de Tout Pouvoir, les honneurs du couronnement. Cette cérémonie se déroula le 29 juillet 1900, en présence de très nombreux évêques et d'une foule immense. Ce fut un enfant du pays, Mgr. Bonnet, évêque de Viviers, qui déposa les couronnes d'or, offertes par les habitants de Langogne, sur les têtes de la Vierge et de l'Enfant Jésus.

NOTRE DAME DES VOYAGEURS

La statue de ND de la PERCHE ou ND des VOYAGEURS se trouve au-dessus du portail d'entrée de l'église, pour sa protection. Elle daterait du XVe siècle ou XVIIe d'après le style, mais fut repeinte au XIXe siècle. Elle provient de l'église Ste Marie et St Jean qui se trouvait au Col de la Perche (commune de La Cabanasse).

Par son testament de 1095, Guillem-Raymond, comte de Cerdagne désire l'établissement d'une " maison de secours pour les voyageurs " . CetHôpital (où l'on soignait les pèlerins et où ils trouvaient gîte et nourriture) voit le jour au XIIe siècle (première citation en 1174) sur le Col pour tous ceux qui font le pèlerinage de Compostelle (chemins secondaires pour ceux du Roussillon qui font un détour par la Cerdagne, via Montserrat et Barcelone, ou via Lérida pour rejoindre les Grands chemins au bout des Pyrénées à Punto de la Reina. Ce qui explique les nombreux sanctuaires qui jalonnent la Cerdagne, dont le plus connu " Font-Romeu " la fontaine des Romeux.).
A la fin du XVIIe, la chapelle est abandonnée et tombe en ruine. En même temps les maisons de bord de route dites " Cabanasse " se développent et deviennent une commune. Une chapelle est mise en place dans le village, mais la paroisse reste St Pierre dels Forcats. Devenue trop petite, cette chapelle est abandonnée et le projet d'une véritable église ne débute qu'en 1876. L'Eglise sera terminée en 1897. Les statues sont placées dans le nouvel édifice. Une niche y est aménagée pour ND des Voyageurs! Mais rapidement la vénération de ND disparaît. Il y a quelques années, la commune déplace la statue au-dessus du porche pour éviter le vol ou la dégradation.

Aujourd'hui, nous désirons restaurer le pèlerinage à ND des Voyageurs, pour tous ceux qui voyagent, touristes ou gens de Cerdagne, en pèlerinages religieux ou simplement en pèlerinage dans la vie, randonneurs ou simples passants.
En 2004, le premier pélerinage de Notre Dame de La Perche est restauré. Une procession part de l'église de La Cabanasse jusqu'au Col de La Perche où est célebré une messe en plein air.

SAINT AUGUSTIN

- 354 : naissance à Tagaste dans la province romaine de Numidie (aujourd’hui Souk-Arhas en Algérie), d’une mère chrétienne et d’un père païen.

- Son éducation est entièrement tournée vers l’étude et la foi chrétienne. À 16 ans, il part à Carthage pour y parfaire son éducation. Là, il délaisse la religion pour s’adonner à l’étude de la rhétorique.

- Il n’a pas 20 ans lorsqu’il prend une concubine avec laquelle il a un fils.

- 375 : il enseigne la rhétorique et l’éloquence à Carthage, puis emmène sa famille à Rome. N’y trouvant pas l’emploi qu’il avait espéré, il accepte d’aller enseigner à Milan, où il subit l’influence de l’éloquent évêque de la ville, saint Ambroise. C’est le début de sa conversion, qu’il marque en renvoyant sa maîtresse et son fils. Mais il prend vite une nouvelle femme.

- Il est soudainement frappé par la grâce dans un jardin de Milan, alors qu’il explique à un de ses élèves la lutte intérieure qui le déchire. Il abandonne alors le monde et se retire dans un monastère.

- 387 : Il est baptisé par saint Ambroise.

- 388 : Il retourne en Afrique du Nord, où il devient le défenseur de l’orthodoxie chrétienne, écrivant d’innombrables lettres et sermons contre les hérétiques de son temps et de nombreux traités de philosophie et de métaphysique.

- 395 : Augustin est consacré évêque d’Hippone (aujourd’hui Annaba en Algérie), où il passera le reste de sa vie, un règlement ecclésiastique interdisant le transfert des évêques. Il installe dans sa propre maison une petite communauté fraternelle dont l’exemple est à l’origine de la plupart des règles monastiques.

- 24 août 410 : sac de Rome par les Goths. Augustin va se servir de cet épisode pour commencer à expliquer la signification du christianisme dans l’histoire et celle de l’histoire pour le christianisme « afin de justifier les voies de la Providence, en ce qui concerne la destruction de la grandeur romaine » (ce sera son oeuvre La Cité de Dieu).

- Il meurt, le 28 Août 430 à l’âge de 76 ans à Hippone assiégée par les Barbares.

Ses idées

- La pensée de saint Augustin est très marquée par le néo-platonisme : il ne voit aucune contradiction entre le christianisme et la philosophie dePlaton. Il réconcilie le concept platonicien des « idées éternelles » avec le christianisme en considérant celles-ci comme partie intégrante du Dieu éternel.

- Il s’oppose cependant à la théorie cyclique de Platon. Pour Augustin, l’histoire est en mouvement, depuis un commencement vers une fin ; la considérer comme un processus cyclique, c’est nier le caractère unique de Jésus-Christ et la promesse de son évangile.

- Pour lui, le savoir est un moyen de rencontrer Dieu. L’étude de l’univers ne peut que conduire à une appréciation plus haute de la sagesse de Dieu.

- Il place la foi au-dessus de tout : il estime qu’elle prime même la connaissance. L’homme a le libre choix entre le bien et le mal, mais pour faire le juste choix, il a besoin de l’aide divine et d’une foi forte.

Postérité

Saint-Augustin eut une influence prépondérante dans la pensée chrétienne occidentale.

- C’est le théoricien de l’histoire du christianisme.

- Il est le père du latin ecclésiastique, outil unique de toute la culture philosophique du Moyen Âge et de la Renaissance.

- Il a posé les fondements de la culture chrétienne.

- Il a défini les bases de la séparation des pouvoirs spirituel et temporel, question qui ne cessera de tourmenter l’Église.

- Il a légué l’ambiguité sur la grâce, qui inspirera les réformateurs du XVIe siècle, Calvin et Luther, ainsi que les jansénistes du siècle suivant.

- Il inspire la longue tradition pédagogique qui donne au savoir le rôle d’éveil aux vérités de l’Éternelle Sagesse.

SAINTE ROSE DE LIMA

Sainte Rose de Lima

Vierge (1586-1617)

Rose naquit à Lima, au Pérou, le 20 avril 1586, et reçut au Baptême le nom d’Isabelle. Sa mère, penchée sur son berceau, ayant cru apercevoir une rose épanouie sur son visage, s’écria : "Désormais, tu seras ma "Rose", changement de nom qui fut confirmé par la Sainte Vierge dans une vision qu’eut plus tard la jeune fille.

La vie de cette petite Sainte a été une suite ininterrompue de souffrances volontairement acceptées et héroïquement supportées. Dès son bas âge, Rose comprit que la vraie sainteté consiste avant tout à accomplir ses devoirs d’état. Une source de difficultés lui vint de concilier l’obéissance à ses parents avec la fidélité aux appels intérieurs dont le Ciel la favorisait. Elle s’ingénia à trouver le moyen d’obéir à la fois à Dieu et à sa mère. Décidée à ne chercher à plaire à personne qu’à Dieu, elle portait néanmoins une couronne de fleurs imposée par sa mère ; mais elle sut y cacher à l’intérieure une aiguille qui faisait de cet ornement un instrument de supplice.

À l’exemple de sainte Catherine de Sienne, Rose se voua à une vie de pénitence. Dès son enfance, elle s’exerça au jeûne et put le pratiquer à un degré héroïque. Elle ne mangeait jamais de fruits. À six ans, elle jeûnait le vendredi et le samedi. À quinze ans, elle fit voeu de ne jamais manger de viande. Plus tard, elle ne mangea qu’une soupe faite de pain et d’eau, sans sel ni autre assaisonnement. Toutes les nuits, elle se frappait cruellement avec des chaînettes de fer, s’offrant à Dieu comme une victime sanglante pour l’Église, l’État, les âmes du purgatoire et les pécheurs. Non contente du lit de planches sur lequel elle reposa longtemps, elle se fit un lit avec des morceaux de bois liés avec des cordes ; elle remplit les intervalles avec des fragments de tuiles et de vaisselle, les acuités tournées vers le haut. Rose coucha sur ce lit pendant les seize dernières années de sa vie.

La vraie sainteté ne réside pas dans la pénitence du corps, mais dans celle du coeur, qui est impossible sans l’humilité et l’obéissance. Toutes les austérités de Rose étaient soumises à l’obéissance ; et elle était toujours prête à tout abandonner. On s’étonnera que ses directeurs aient pu approuver dans une si frêle enfant d’aussi cruelles macérations ; mais il faut savoir que chaque fois que des confesseurs voulurent s’y opposer, il en furent empêchés par une lumière intérieure.

Toute la personne de Rose, défigurée par la pénitence, attirait l’attention du public et la faisait vénérer comme une Sainte. Désolée, elle eut recours à Dieu, afin que ses jeûnes n’altérassent pas les traits de son visage. Chose admirable ! Elle reprit son embonpoint et ses vives couleurs ; ses yeux se ranimèrent. Aussi arriva-t-il qu’après avoir jeûné tout un Carême au pain et à l’eau, elle rencontra des jeunes gens qui se moquèrent d’elle en disant : "Voyez cette religieuse si célèbre par sa pénitence ! Elle revient sans doute d’un festin. C’est édifiant, vraiment, en ce saint temps !" Rose en remercia Dieu.

La charité de Rose pour le salut des âmes était en proportion de son amour pour Jésus-Christ. Elle ressentait une poignante douleur en pensant aux âmes qui se perdent après avoir été si chèrement achetées. Elle pleurait sur le sort des Chinois, des Turcs, et des nombreuses sectes hérétiques qui désolaient l’Europe.

Rose mourut le 24 août 1617, à l’âge de trente et un ans.

NOTRE DAME DE CZETOCHOWA

Avec ses 4 à 5 millions de pélerins par an (presqu'autant qu'à Lourdes et à Fatima...), le sanctuaire de Notre Dame de Czestochowa qui abrite la Vierge Noire de Jasna Gora, en Silésie (Pologne méridionale, ex République de Weimar), est un des plus célèbres de l'Europe centrale.  Son pélerinage remonte au XIVe siècle.

 

En polonais, Jasna Gora veut dire "Montagne Lumineuse". Tout ce que la Pologne comptait de grands personnages du Royaume allait prier au sanctuaire de Czestochowa, y compris ses rois qui avaient coutume de s'y rendre après leur couronnement pour rendre hommage à la Madone noire. La Vierge de Jasna Gora fût amenée en 1382 sur la colline dominant Czestochowa , par le roi Ladislas qui fit construire là un monastère pour les moines de saint Paul. Deux ans après, en 1384,  l'icône célèbre de la Sainte Vierge de Jasna Gora est installée dans le monastère.

La Vierge de Jasna Gora, peinte par saint Luc ?

D'où vient la Vierge Noire de Jasna Gora ? La légende attribue la peinture originale à Saint Luc, qui aurait utilisé la planche de la table sur laquelle priait et prenait nourriture la Sainte Famille... Depuis le XVème siècle, de nombreuses copies du tableau furent exécutées. Une centaine font l'objet de vénération et plus de dix furent couronnées. En 1717, la Vierge de Jasna Gora sera la première de Pologne à être couronnée des diadèmes papaux. Très vite, la "Montagne lumineuse" est célèbre dans tout le royaume.

Le principal centre de pèlerinage en Pologne

Dès la fin du XIV siècle Jasna Gora est déjà le principal centre de pèlerinage en Pologne. Jasna Gora est aussi l'objet des convoitises...:

- En 1430, pendant les guerres que livrèrent les partisans des doctrines de Jan Hus, réformateur religieux tchèque ( mort en 1415), le monastère fut totalement ravagé, pillé et l'image de la Vierge profanée. Aujourd'hui encore, sur le visage de la Vierge noire on peut voir deux balafres laissées par les coups de sabre...;

- En 1655,  Le 1° avril 1656, le prince Casimir reconnaît dans l'attaque des Russes et des Suédois le châtiment des injustices commises contre les paysans réduits en esclavage. Il consacre le pays à a Vierge Marie. Il choisit Notre-Dame de Czestochowa comme Reine et Patronne de la Pologne en promettant de se dépenser pour réparer ces injustices.

- En 1809, la forteresse résista aux Autrichiens, mais quatre ans plus tard elle dut se rendre aux armées russes.

- A l'occasion du millénaire de l'évangélisation (1966) de la Pologne, le cardinal S. Wyszynski organisa le « pèlerinage » de maison en maison d'une copie de l'image de Częstochowa (puis, lorsque cela fut interdit, le pèlerinage du cadre vide mais évoquant toujours la présence mariale). Cette démarche dura pendant des années (1957-1980), elle eut un impact populaire très fort et fut le ferment de la résistance au communisme athée.

Le culte de Notre-Dame de Czestochowa se répand dans le monde entier

A l'époque, des églises à son vocable commencent à être édifiées un peu partout. On en décompte actuellement 350, dont 300 en Pologne. Le culte de Notre-Dame de Czestochowa se répand en Amérique du Nord, en Australie, en Afrique et en Asie.

MERE TERESA

1. Biographie de mère Teresa - Enfance et adolescence au Kosovo

La vie de mère Teresa de Calcutta a commencé au Kosovo. Agnès Gonxha Bojaxhiu, d'une famille d'origine albanaise, est née le 26 août 1910 à Skopje, capitale du Kosovo. A l'âge de douze ans, Agnès commence à ressentir  l'appel  de se consacrer à Dieu.
La vie de mère Térésa  comporte alors deux périodes bien tranchées : sa vie dans l'institut de sœurs de Lorette et sa vie dans l'ordre des Missionnaires de la charité.

2. Biographie de mère Teresa - Religieuse dans l'institut des sœurs de Lorette

A l'âge de dix-huit ans, en 1928 elle entre à l'Institut des "Sœurs de Lorette", en Irlande. En 1929 elle est envoyée à Calcutta. En 1931, après deux années de noviciat,  elle fait sa première profession de foi et elle prend le nom de Térésa. Elle enseigne géographie à l'école Sainte-Marie à Calcutta ou elle est nommée directrice en 1944. Elle reçoit l'appel de consacrer sa vie aux pauvres des bidonvilles. En 1946 avec le soutien de l'archevêque de Calcutta  elle obtient du pape Pie XII la permission de quitter l'ordre des "Sœurs de Lorette".

3. Biographie de mère Teresa - Fondation des Missionnaires de la charité

En 1948, la vie de mère Teresa de Calcutta se transforme. C'est un tournant  dans la biographie de mère Teresa. Elle s'installe dans un bidonville (à Taltola) avec quelques autres religieuses qui l'ont suivie. Elle fait la fondation des Missionnaires de la charité, établie officiellement dans le diocèse de Calcutta en 1950.  Les missionnaires de la Charité sont des religieuses. 

Elle prend désormais le nom de Mère Teresa, car elle a choisi la petite Thérèse comme patronne et guide vers la sainteté. Durant plus de 40 ans, la vie de mère Térésa a été consacrée aux pauvres, aux malades, aux laissés pour compte et aux mourants Cela commença avec l'ouverture du 'mouroir' de Calcutta pour assurer une fin digne à ceux qui, leur vie durant, avaient vécu "comme des bêtes". Elle a reçu le Prix Nobel de la Paix -  En 1996, la congrégation des Missionnaires de la charité comptait 517 missions dans plus d'une centaine de pays. Il y a actuellement près de 4 000 sœurs Missionnaires de la Charité.

4. Elle a reçu le Prix Nobel de la Paix en 1979

Elle a reçu plusieurs récompenses pour son travail, notamment le Prix de la Paix du Pape Jean XXIII en 1971. Elle a reçu le Prix Nobel de la Paix en 1979 pour son action en faveur des déshérités en Inde. Elle a utilisé sa notoriété mondiale pour attirer l'attention du monde sur des questions morales et sociales importantes.

5. Epreuve spirituelle de la Nuit de la foi

Pendant 50 ans la vie de mère Teresa de Calcutta a été marquée par la grande épreuve spirituelle de la nuit de la foi. Elle était assaillie par le doute concernant l'existence de Dieu. Ces années de nuit intérieure constituent un trait important de sa figure spirituelle. C'était un supplice secrètement enfoui en elle et dissimulé derrière un visage paisible qu'elle avait en public. Personne ne savait qu'elle était aussi tourmentée. Cette épreuve de la nuit de la foi apparaît avec une précision jusque-là inédite avec la publication en 2007 d'un ouvrage compilant 40 lettres rédigées au cours des soixante dernières années de sa vie et qu'elle voulait voir détruites pour certaines. 

6. Biographie de mère Teresa - Mort  de mère Teresa en 1997

Après un premier infarctus en 1983, sa santé se détériore sérieusement à partir de 1990. Suite à une crise de paludisme et à un arrêt cardiaque, elle abandonne ses responsabilités à la tête de la communauté en mars 1997. Pendant ses 10 dernières années elle a été souvent malade et hospitalisée. La vie de mère Térésa a été assez longue. La mort de mère Teresa a eu lieu en effet à 87 ans le 5 septembre 1997. Elle est morte dans son couvent de Calcutta. 

 L’Inde a déclaré le lendemain de sa mort  jour de deuil national. Elle a offert des funérailles nationales à sa plus grande héroïne depuis Gandhi. La mort de Mère Teresa a été l'occasion d'un hommage unanime; ses obsèques ont rassemblé des croyants de toutes les religions. Les funérailles de Mère Teresa ont été célébrées dans le Stade de Calcutta, les sœurs avaient préparé l'autel pour la Messe.    

 Les biographies de mère Teresa

Une biographie de mère Teresa a été écrite en 2004 par Navin Chawla écrivain indien haut fonctionnaire de confession hindoue.  Dans son livre Le Royaume de sa nuit (Editions First), Olympia Alberti fait une biographie de mère TeresaBÉATIFICATION DE MÈRE TERESA

1. Miracle de la bienheureuse

Il y a eu un miracle de mère Teresa de Calcutta peu après sa mort. Le 5 septembre 1998, lors du premier anniversaire du décès, on posa une médaille de la Vierge, que la mère avait portée, sur le ventre d’une indienne qui était atteinte d’un cancer incurable de l’estomac … Le lendemain, à la stupeur des médecins, la tumeur avait disparue ". Le miracle a été reconnu par l'Église. Cependant, il y a quelques points d'interrogations sur ce miracle. (Le miracle contesté)

2. Processus de béatification

Monseigneur Henri de Souza, archevêque de Calcutta est à l’origine de la demande de canonisation de mère Teresa. Le processus de béatification de mère Teresa de Calcutta a été particulièrement rapide: il a débuté en 1999, seulement deux ans après sa mort en 1997, grâce à une dérogation du pape permettant d'écourter le délai habituel de cinq ans. Celle-ci a bénéficié d'un traitement de faveur de la part de Jean Paul II fervent admirateur. Ses lettres, qui révèlent ses doutes, étaient connues au moment du procès de béatification de mère Teresa. Elles ont été pris en compte pour la béatification de mère Teresa de Calcutta.

3. Cérémonie de Béatification

Le 1er octobre 2002, le dicastère romain reconnaît ses vertus héroïques ainsi qu’un miracle dû à son intercession. La cérémonie de béatification de mère Teresa a été faite par le pape Jean Paul II  six ans après  sa disparition à l'issue d'un procès en béatification express. La cérémonie  de béatification de mère Teresa a eu lieu le 19 octobre 2003 lors d'une cérémonie place Saint-Pierre à Rome, devant 300 000 fidèles. Cette date du 19 octobre, qui est aussi le jour anniversaire de la proclamation de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus comme Docteur de l'Église, est un signe du lien qui unit les deux Thérèse.   

4. canonisation

Pour que la canonisation de mère Teresa soit proclamée, il est nécessaire, selon la procédure vaticane, qu’advienne un miracle après la béatification de mère Teresa. Il y a un second  miracle de mère Teresa. Le père V.M. Thomas soutient que l’intercession de la bienheureuse l’a guéri d’un calcul à l’urètre, à l’occasion du 10e anniversaire de sa mort le 5 octobre 2007. Ce second miracle pourrait conduire à la canonisation de mère Teresa, mais il n'est pas encore approuvé officiellement. On peut prier pour obtenir la canonisation de mère Teresa,

5. Fête de la bienheureuse  

La date de la fête de mère Teresa est le 5 septembre qui est la date de sa mort. Les missionnaires de la Charité  ont choisi la fête du 5 septembre, comme jour de jeûne et de prière en solidarité avec les chrétiens victimes de la violence en Orissa état de l’Inde orientale. On a célébré solennellement  à Calcutta la fête de mère Teresa un an après sa béatification, le septième anniversaire de sa mort. Des catholiques et des fidèles de religion hindou, ont invoqué l’intercession de la sainte “pour que l’amour triomphe de la haine”.

NOTRE DAME DU CHENE

Histoire de Notre Dame du Chêne
L’histoire de Notre-Dame du Chêne commençait en 1494, lorsque James Buret, curé de Vion, place une statuette de la Vierge dans un chêne suite aux témoignages de certains habitants qui ont vu des vols de colombes et des lumières autour de ce chêne. Alors naît un lieu de prière en pleine nature. La statuette se trouve maintenant dans la basilique au-dessus du maître autel.

Guérisons
À l’ombre de ce chêne sacré un très modeste oratoire ne tarda pas à s’élever. D’abord connu sous le nom de « Chêne de la Jarriaye », dans les premières années du XVIème siècle, il porta le nom de Notre Dame du Chêne et attira de nombreux pèlerins. En 1515, un infirme originaire de Juigné (tout près de Solesmes)  se dirigeait difficilement vers la sainte image de la Vierge Marie. Son offrande, les trois cierges, qu’il tenait à la main, s’allumèrent tout à coup d’eux-mêmes.  A cet instant, le malade recouvra sa santé. A la même époque, d’autres guérisons ont été constatées.

L’oratoire primitif est devenu trop petit pour accueillir tous les pèlerins et un concordat fut conclu entre le curé de Vion et la Fabrique de cette paroisse pour construire une Chapelle.

Appel de Dieu.
Elisabeth de Quatrebarbes vient dans la chapelle chercher la lumière sur sa vie. Elle perçoit clairement qu’elle doit entrer au Carmel. C’est pourquoi le peintre a représenté Thérèse d’Avila derrière elle. C’est en 1617 et Thérèse est morte en 1582. Cette femme deviendra plus tard prieure du Carmel de Beaune.

Présence de Marie
En 1595, une femme qui ramassait du bois a la vision (ou l’apparition) de Notre-Dame du Chêne au-dessus du toit de la chapelle en ruine. Elle est là! Elle ne dit rien. Mais sa présence fait comprendre clairement que cette chapelle est sa maison. Elle veut qu’on vienne y prier avec elle, et qu’on la répare et l’entretienne.

Guérison grâce à la prière
En 1621, une femme obtient la guérison d’un enfant difforme (qui lui a été confié en nourrice) en venant prier tous les jours pendant six semaines dans la chapelle. Quel exemple de persévérance et de foi !

Les enfants
À cause des guerres de religion, la chapelle est assez rapidement en ruines comme on l’a déjà vu plus haut.  On voit le Marquis de Sablé à qui des enfants racontent la présence de la statuette de Marie dans la chapelle : elle veille sur leurs troupeaux. Il se décidera, avec beaucoup d’autres, à donner de l’argent pour la réparation de la chapelle.

Au moment de la Révolution Française
Lors de la Révolution française, on a voulu démolir la chapelle. Un couvreur, M. Lefèvre, qui l’avait achetée, est tombé du toit en enlevant les premières tuiles. Il a témoigné qu’une force surnaturelle l’avait poussé. La chapelle est restée debout. Elle a été rachetée par une dame de la noblesse qui l’a donnée à la paroisse de Vion.

NOTRE DAME DES 7 DOULEURS

On trouve les premières traces de la dévotion aux douleurs de la Vierge, à la fin du XI° siècle, particulièrement dans les écrits de saint Pierre Damien (+1072), de saint Anselme (+ 1109), d’Eadmer de Cantorbéry (+ 1124), de saint Bernard (+ 1153) et de moines bénédictins et cisterciens qui méditent le passage de l'Evangile qui montre Marie et Jean au pied de la Croix.

Saint Anselme écrit : Votre peine, Vierge sacrée, a été la plus grande qu'une pure créature ait jamais endurée ; car toutes les cruautés que nous lisons que l'on a fait subir aux martyrs, ont été légères et comme rien en comparaison de votre douleur. Elle a été si grande et si immense, qu'elle a crucifié toutes vos entrailles et a pénétré jusque dans les plus secrets replis de votre cœur. Pour moi, ma très pieuse Maîtresse, je suis persuadé que vous n'auriez jamais pu en souffrir la violence sans mourir, si l'esprit de vie de votre aimable Fils, pour lequel vous souffriez de si grands tourments, ne vous avait soutenue et fortifiée par sa puissance infinie.

La Compassion de la Vierge au pied de la Croix alimenta la piété des fidèles jusqu'au XV° siècle et l'on connaît bien des morceaux composés sur ce thème, qui n'ont rien perdu de leur fraîcheur, quoique la plupart soient bien oubliés, puisque la dévotion privée ne s'alimente plus de prières latines. Jacopone de Todi nous a laissé le chef d'œuvre du genre dans le Stabat Mater, poème de l'amour qui souffre sans désespérer, du contrit qui s'attache au Christ et à Marie, et qui goûte la joie surnaturelle retrouvée par son union aux douleurs du Fils et de la Mère. La messe de Notre-Dame des  douleurs comprend ce poème de compassion.

Les XIII° et XIV° siècles ne contemplent que la douleur de Marie au pied de la Croix, comme en témoignent les écrits franciscains de saint Bonaventure ou de saint Bernardin de Sienne (1380-1444), et les écrits dominicains de Jean Tauler (1294-1361)du bienheureux Henri Suso (1295-1366) ou de saint Antonin (1389-1459) ; c’est encore l’objet unique de l’office de la Compassion de la bienheureuse Vierge Marie instituée par le concile de Cologne (1423), comme de celui que les Annonciades célébraient, au début du XV° siècle, le lundi de la semaine de la Passion. A cette époque, le culte de Marie sous le titre de Mater Dolorosa prend une extension considérable, singulièrement dans les Flandres où abondent les livres liturgiques, les monuments d’art religieux et les opuscules de piété.

Il faut attendre le XIV° siècle pour que l'on parle communément des sept douleurs (sept glaivesde la Vierge : la prophétie du vieillard Siméon, le massacre des Innocents et la fuite en Egypte, la perte de Jésus au Temple de Jérusalem, l'arrestation et les jugements du Christ, la mise en croix et la mort du Christ, la déposition de la croix et la mise au tombeau.

Au cours des temps, comme elle l’avait déjà fait pour ses joies, la piété populaire étendit la compassion de la Vierge à toute sa vie, mais il est assez difficile d'en suivre l'évolution. Peut-être a-t-on commencé à opposer aux cinq joies de la Vierge ses cinq douleurs : la prophétie de Siméon, la perte de Notre-Seigneur à Jérusalem, l'arrestation, la Passion et la mort du Christ. Rapidement, le nombre augmenta : on a des séries de dix, de quinze, voire de cent cinquante. Le nombre sept allait bientôt l'emporter, sans doute en rapport avec la célébration des sept joies de la Mère de Dieu que les fondateurs de l’Ordre des Servites célébraient chaque samedi et que saint Louis d’Anjou, franciscain et archevêque de Toulouse (+ 1297) offrait après les Complies. Signalons quelques schémas.

Les sept heures sont une méditation des peines de la Vierge pendant la Passion : à matines, l'arrestation et les moqueries ; à prime, la comparution devant Pilate ; à tierce, la condamnation ; à sexte, la mise en croix ; à none, la mort ; à vêpres, la descente de croix ; à complies, la mise au tombeau.

Les sept glaives s'étendent à toute la vie de la Vierge : le premier glaive est la prophétie de Siméon à qui la métaphore est empruntée (Vois, cet enfant est fait pour la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël ; il doit être un signe en but à la contradiction, et toi-même, un glaive te transpercera l'âme, afin que se révèlent les pensées de bien des cœurs) ; le second glaive est le massacre des Innocents ; le troisième, la perte de Jésus à Jérusalem ; le quatrième, l'arrestation et les jugements du Christ ; le cinquième, la mise en croix entre deux larrons et la mort ; le sixième, la déposition de croix ; le septième, la mise au tombeau.

Les sept tristesses de la Vierge forment une série un peu différente : la prophétie de Siméon, la fuite en Egypte, la perte de Jésus au Temple, son arrestation et sa condamnation, sa mise en croix et sa mort, sa descente de croix, enfin la tristesse de la Vierge restant sur la terre après l'Ascension.

Le chiffre de sept, si aimé des symbolistes chrétiens, imposait un choix parmi les épisodes de la vie de la Vierge et l'on s'explique assez les fluctuations des auteurs ; la série suivante finit par l'emporter : la prophétie de Siméon, la fuite en Egypte, la perte de Jésus à Jérusalem, la rencontre de Jésus sur le chemin du Calvaire, le crucifiement, la descente de croix, la mise au tombeau.

Ces sept douleurs furent pour la première fois exprimées d’une façon formelle, par Jean de Coudenberghe, doyen de Saint-Gilles d’Abbenbroeck, curé de Saint-Pierre-Saint-Paul de Reimerswal, et de Saint-Sauveur de Bruges : pendant la guerre civile qui suivit la mort de Marie d’Autriche, duchesse de Bourgogne, il fit placer dans ses églises une image de la Vierge avec une inscription mentionnant ses sept douleurs, pour qu’on la vénérât en lui demandant la cessation des fléaux. Là, en 1492, il se forma une confrérie de Notre-Dame des Sept Douleurs, favorisée par le duc de Bourgogne, Philippe le Beau, dont le confesseur, le dominicain Michel François de Lille, avait composé un ouvrage sur les douleurs de Marie (1495) ; cette confrérie qui célébrait la fête de Notre-Dame des Sept Douleurs le dimanche dans l’octave de l’Ascension, fut approuvée par le pape Alexandre VI Borgia (1495). C’est encore à cette confrérie, dans un livre de miracles (1510), que l’on doit la première représentation de la Vierge avec les sept glaives. En action de grâce pour les miracles on établit une fête à Delft (1° octobre) et à Bruges (13 novembre) où Marguerite d’Autriche fonda un couvent en l’honneur de Notre-Dame des sept douleurs.

Les artistes devaient bientôt choisir et traiter avec prédilection le plus douloureux épisode de la vie de la Vierge, quand le corps de son fils, détaché de la croix, est déposé sur ses genoux. Les Pieta, et les Mater Dolorosa abondent et si certains artistes modernes ont eu plus de virtuosité, ils n'ont jamais atteint à ce degré d'émotion ; assez souvent, avec une audace que les Primitifs peuvent seuls se permettre, les sculpteurs ont ramené le corps du Christ aux proportions de celui d'un enfant, pour montrer que, de la Crèche au Crucifiement, nous célébrons un profond et même mystère. A la Vierge, soutenue par saint Jean, personnage central des mises au tombeau monumentales, les artistes ont su donner une expression de douleur calme, bien loin du conventionnel.

La dévotion ne fit que croître. Saint Ignace de Loyola avait un culte particulier à l’image connue sous le nom de Notre-Dame du Cœur ; de 1603 à 1881, sans compter les traités, les panégyrique et les méditations, les Jésuites ne publièrent pas moins de quatre-vingt-douze ouvrages sur cette dévotion aux douleurs de Marie. En 1617, Antoinette d’Orléans, aidée par le P. Joseph, fonda les Bénédictines de Notre-Dame du Calvaire (les Filles du Calvaire).

La fête de la Compassion, de Notre-Dame des Douleurs ou de Notre-Dame de Pitié, ou encore de la Transfixion de Notre-Dame, est instituée au concile de Cologne (1423) contre les Hussites qui désolent les églises et détruisent les saintes images et fixée au vendredi après le dimanche de la Passion : afin d’honorer l’angoisse et la douleur qu’éprouva Marie lorsque, les bras étendus sur l’autel de la Croix, notre Rédempteur Jésus-Christ s’immola pour nous et recommanda cette Mère bénie à saint Jean (...) surtout afin que soit réprimée la perfidie des impies hérétiques Hussites. Cette fête est célébrée pour la première fois à Bruges en 1494, puis ailleurs ; elle entre en France par Paris, Angers et Poitiers. Benoît XIII l'étendit à toute l'Eglise latine (22 avril 1727) elle a été inscrite au martyrologe par Sixte IV (1471-1484).

Après avoir été fixée à des dates différentes (on l'a connue en France au 17 mars, au lundi de la Passion et à la veille des Rameaux), elle est définitivement marquée au vendredi de la première semaine de la Passion, avec le titre des Sept Douleurs. Benoît XIII l’étend à toute l'Eglise latine (22 avril 1727).

La fête de Notre-Dame des douleurs qui a subsisté dans la liturgie postérieure à Vatican II, vient des Servites qui l'obtinrent de Clément IX. Depuis 1668 l’Ordre des Servites commémorait les Sept Douleurs au troisième dimanche de septembre, ce qu’Innocent XI leur confirma comme un privilège propre. Adoptée par le Saint-Empire (1672) elle fut enrichie d'indulgences pour les fidèles par Clément XI (1704). Rendu à la liberté, Pie VII étendit cette fête à l'Eglise universelle (18 septembre 1814) ; lors de la réforme du bréviaire Pie X la fixa au jour octave de la Nativité de Notre-Dame, le 15 septembre (1908). Dans le calendrier festif de Paul VI, la première fête, celle du vendredi après le dimanche de la Passion, la plus ancienne, disparut, mais l’on conserva la seconde, celle du 15 septembre.

D'aucuns auraient bien voulu profiter des bouleversements que nous savons pour rejeter la Mater Dolorosa, sous prétexte que saint Ambroise affirme : Je lis qu'elle se tenait debout, je ne lis pas qu'elle pleurât. L'objection n'est pas nouvelle et Benoît XIV y répondait déjà, au milieu du XVIII° siècle : Plusieurs autres écrivains ne craignent point de la dépeindre arrosée de pleurs. Les larmes et les sanglots ne sont point toujours l'indice d'un courage abattu. Les larmes de Jésus sur Jérusalem, devant le tombeau de Lazare ou à l’Agonie, seraient-elles le signe de la faiblesse du Rédempteur ? Au siècle précédent, le franciscain Ambroise Saxius soulignait : Qu'on admette les premiers mouvements de la nature, quelques gémissements modérés et quelques larmes : l'amour ne souffre aucune atteinte, et la magnanimité conserve toute son énergie ; saint Antonin avait dit qu'elle se tenait debout, pleurant sans doute et noyée dans la douleur, mais calme, modeste, pleine d'un réserve virginale.

NOTRE DAME DE LA CARIDAD

El Cobre : Notre Dame de la charité

Le sanctuaire remonte au XVII° siècle. El Cobre est à 16 km à l’Ouest de Santiago de Cuba, sur une hauteur.

 

Origine

Selon une tradition, Alonso de Ojeda, un commandant espagnol était en danger dans la mer des Caraïbes. Il portait avec lui une statue de la Vierge à l’enfant et fit le vœu de lui construire une chapelle s’il échappait au naufrage. Il aborda à Cuba et accomplit son vœu à El Cobre.

Selon une autre tradition, ce sont trois hommes, deux indiens et un noir, perdus sur la mer pendant une tempête, qui virent flotter sur l’eau cette statue, avec une inscription à sa base : « Je suis la Vierge de la Charité. » Cette version est très vraisemblable : lorsque les Espagnols étaient en danger, ils jetaient à lamer les objets sacrés pour que les pirates ne les profanent pas.

Une troisième version des faits raconte que la statue aurait été trouvée dans l’eau par des ouvriers des marais salans. Et le manteau (en étoffe) de la Vierge n’était pas mouillé… Les hommes revinrent pleins de joie sur la rive. 

Patronne de Cuba

El Cobre fut le premier lieu de Cuba où les esclaves conquirent leur liberté.

Le premier acte de Cuba libre eut lieu en 1898 lorsque les troupes du général Calixto García se prosternèrent aux pieds de la «Virgen de la Caridad» lors d'une Messe solennelle pour la «Déclaration mambisa d'indépendance du peuple cubain».  

Le 10 mai 1916, à la fin de la guerre d’indépendance nationale, Notre Dame de la charité fut proclamée patronne de Cuba.

Et durant l’année 1952, elle fut portée de village en village.

Salut, salut, délice du Ciel,

Vierge pure, suprême beauté ;

Salut, excellente patronne de Cuba,

Mère rayonnante de charité. […]

Quand les larmes étaient le pain de tes fils,

Et quand leur existence était une terrible angoisse,

Toi tu étais, o douce Mère, l’Etoile,

Qui annonçais l’aurore de Paix. »

Notre Dame de la Charité de El Cobre a aussi un sanctuaire à Miami aux Etats Unis.

NOTRE DAME DE LA SALETTE

A la mi-septembre 1846, un paysan des Ablandins, Pierre Selme, a son berger malade. Il descend à Corps, chez son ami, le charron Giraud: "Prête-moi ton Maximin pour quelques jours..." "Mémin, berger? Il est bien trop étourdi pour ça!".Mais ils discutent et le 14 septembre, voici le jeune Maximin aux Ablandins, l'un des hameaux du village de La Salette. Le 17, il aperçoit Mélanie dans le village. Le 18, ils vont garder leurs troupeaux sur les terrains communaux, au mont "sous les Baissses" (Le Planeau).

 L'après-midi, Maximin cherche à lier conversation. Mélanie n'y tient pas pourtant ils sont tous les deux du même village : Corps. Ils décident de venir demain au même endroit garder ensemble le troupeau.

Donc, le samedi 19 septembre 1846, de bon matin, les deux entants gravissent les pentes du mont sous-les-Baisses, chacun poussant son troupeau de quatre vaches, avec en plus, pour Maximin, sa chèvre et son chien Loulou. Le soleil resplendit sur les alpages. Au milieu de la journée, l'Angélus sonne, tout en bas, au clocher de l'église du village. Alors les bergers mènent leurs vaches vers "la fontaine des bêtes", une petite mare que forme le ruisseau dévalant le ravin de la Sézia. 

Puis ils les mènent vers une prairie qu'on appelle le chômoir , sur les pentes du Mont Gargas. Il fait chaud, les bêtes se mettent à ruminer.Maximin et Mélanie remontent la combe jusqu'à la "fontaine des hommes ". 
 Près de la source, ils prennent leur repas: du pain avec un morceau de tomme. Des petits bergers qui "gardent" plus bas les rejoignent, l'on fait causette. Après leur départ, Maximin et Mélanie franchissent le ruisseau et descendent de quelques pas vers deux bancs de pierres empilées, près de la cuvette sèche d'une source tarie: c'est la "petite fontaine". Mélanie pose son petit sac par terre, et Maximin sa blouse et son goûter sur une pierre.

Apparition d'un globe de feu puis de la Sainte Vierge

Contrairement à leurs habitudes, les deux enfants s'étendent sur l'herbe et s'endorment.Brusquement, Mélanie se réveille et secoue Maximin ! "Mémin, Mémin, viens vite, que nous allions voir nos vaches... Je ne sais pas où elles sont!" Rapidement, ils montent la pente opposée au Gargas. Se retournant, ils aperçoivente tout l'alpage: leurs vaches sont là, ruminant tranquillement. Les deux bergers sont rassurés. Mélanie commence à redescendre. À mi-pente, elle s'immobilise et, d'étonnement, elle lâche son bâton: 
"Ménin, regarde voir, là, une clarté!" 
Près de la petite source, sur l'un des bancs de pierre... un globe de feu. 
"C'est comme si le soleil était tombé là". 
Pourtant le soleil continue de briller dans un ciel sans nuages. 
Maximin accourt en criant: "Où est-elle? Où est-elle?"[cette clarté] 
Mélanie tend le doigt vers le fond du ravin où ils ont dormi. 
Maximin s'arrête près d'elle, figé de crainte, et lui dit: 
"Garde ton bâton, va! Moi, je garde le mien et je lui donne un bon coup s' il nous fait quelque chose". 
La clarté bouge, remue, tournoie sur elle-même
Les mots manquent aux deux enfants pour signifier l'impression de vie que rayonne de ce globe de feu. 
Une femme y apparaît, assise, la tête dans les mains, les coudes sur les genoux, dans une attitude de profonde tristesse.

La belle dame

La belle dame se lève. Eux n'ont pas bougé. 
Elle leur dit en français: 
Avancez, mes enfants, n'ayez pas peur, je suis ici pour vous conter une grande nouvelle. 
Alors, ils descendent vers elle. Ils la regardent. Elle ne cesse de pleurer. "On aurait dit une maman que ses enfants auraient battu et qui se serait sauvée dans la montagne pour pleurer". La belle dame est grande et toute de lumière. Elle est vêtue comme les femmes de la région: longue robe, grand tablier à la taille, fichu croisé et noué dans le dos, bonnet de paysanne. Des roses couronnent sa tête, bordent son fichu et ornent ses chaussures.

A son front le lumière étincelle comme un diadème. Sur ses épaules pèse une lourde chaîne. Une chaîne plus fine retient sur sa poitrine un crucifix éblouissant, avec d'un côté un marteau, de l'autre des tenailles. 
 
La Belle Dame parle aux deux bergers. " Elle a pleuré tout le temps qu'elle nous a parlé". Ensemble, ou séparément, les deux enfants redisent les mêmes paroles avec de légères variantes qui n'affectent pas le sens. Et cela, quels que soient leurs interlocuteurs: pèlerins ou simples curieux, notables ou ecclésiastiques, enquêteurs ou journalistes. Qu'ils soient favorables, sans préventions ou malveillants, voici ce qui leus est transmis:

Avancez, mes enfants, n'ayez pas peur, je suis ici pour vous conter une grande nouvelle.

"Nous l'écoutions, nous ne pensions à rien".

La Vierge Marie: "Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forçée de laisser aller le bras de mon Fils. Il est si fort et si pesant que je me puis le MAINTENIR".

Depuis le temps que je souffre pour vous! 
Si je veux que mon Fils ne vous abandonne pas, je suis chargée de le prier sans cesse, pour vous autres, vous n'en faites pas cas. Vous aurez beau prier, beau faire, jamais vous ne pourrez récompenser la peine que j'ai prise pour vous.
 

Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième, et on ne veut pas me l'accorder! C'est ça qui appesantit tant le bras de mon fils
Et aussi, ceux qui mènent les charrettes ne savent pas jurer sans mettre le nom de mon fils au milieu. Ce sont les deux choses qui appesantissent tant le bras de mon fils
Si la récolte se gâte ce n'est rien que pour vous autres. Je vous l'avais fait voir l'an passé par les pommes de terre: et vous n'en avez pas fait cas! Au contraire, quand vous en trouviez de gâtées, vous juriez, et vous y mettiez le nom de mon fils au milieu. Elles vont continuer, et cette année, pour la Noël, il n'y en aura plus."

Le mot "pommes de terre" intrigue Mélanie. En patois, on dit "là truffa". Et le mot "pommes" n'évoque pour elle que le fruit du pommier. Elle se tourne donc vers Maximin pour lui demander une explication. Mais la dame la prévient:

Vous ne comprenez pas, mes enfants? Je m'en vais vous le dire autrement.

Si la recolta se gasta nei rien qué per vous aoutres. Vous laiéou fa véire l'an passa per là truffà...etc...

Ayant repris ces dernières phrases en patois de Corps, celui parlé couramment par Maximin et Mélanie, la Belle Dame poursuit, toujours en patois:


Si ava de bla, foou pas lou semena.. 
Si vous avez du blé, il ne faut pas le semer. Tout ce que vous sèmerez, les bêtes le mangeront, et ce qui viendra tombera en poussière quand vous le battrez.

Il viendra une grande famine. Avant que la famine vienne, les enfants au-dessous de sept ans prendront un tremblement et mourront entre les mains des personnes qui les tiendront. Les autres feront pénitence par la famine. Les noix deviendront vides, les raisins pourriront.Soudain la Belle Dame continue à parler, mais seul Maximin l'entend; Mélanie voit remuer ses lèvres mais ne l'entend pas. Quelques instants plus tard, Mélanie, à son tour, peut l'écouter, tandis que Maximin, que n'entend plus rien, fait tourner son chapeau au sommet de son bâton ou, de l'autre extrémité, pousse devant lui de petites pierres. "Pas une n'a touché les pieds de la Belle Dame!" s'excusera-t-il, quelques jours plus tard. "Elle m'a dit quelque chose en me disant:

Tu ne diras pas ça, ni ça.

Après je n'entendais rien, et pendant ce temps, je m'amusais.


 

  
  
 

Ainsi la Belle Dame a parlé en secret à Maximin puis à Mélanie. 
Et de Nouveau, tous les deux ensemble saisissent ses paroles:

Si ils se convertissent, les pierres et les rochers deviendront des monceaux de blé 
et les pommes de terre seront ensemencées par les terres.

Faites-vous bien votre prière, mes petits?

"Pas guère, Madame" répondent les deux enfantis.

Ah! mes petits, il faut bien la faire, soir et matin, 
ne diriez-vous qu'un Pater et un Ave Maria (un Notre père et un Je vous salue) quand vous ne pourrez pas mieux faire. 
Et quand vous pourrez mieux faire, dites-en davantage. 

L'été, il ne va que quelques femmes un peu âgées à la messe. Les autres travaillent le dimanche tout l'été. L'hiver; quand ils ne savent que faire, ils ne vont à la messe que pour se moquer de la religion. Le carême, ils vont à la boucherie, comme les chiens
N'avez-vous jamais vu du blé gâté, mes petits ? 
"Non, madame" réspondent-ils. 
Alors elle s'adresse à Maximin:

ais toi, mon petit, tu dois bien en avoir vu, une fois, vers le Coin, avec ton papa. Le maître du champ dit à ton papa d'aller voir son blé gâté. Vous y êtes allés. Il prit deux, trois épis dans sa main, les frotta, et tout tomba en poussière. En vous en retournant quand vous n'étiez plus qu'à une demi-heure loin de Corps, ton papa te donna un morceau de pain en te disant: "Tiens, mon petit, mange encore du pain cette année, que ne je sais pas qui va en manger l'an que vient si le blé continue comme ça".Maximin répond: 
"C'est bien vrai, Madame, je m'en souviens maintenant, tout à l'heure, je ne m'en souvenais pas". Et la Belle Dame de conclure non en patois, mais en français: 
Eh bien, mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple.

NOTRE DAME DE LA COMPASSION

Une statue de la vierge a été donnée au Refuge Notre Dame de Compassion

Les Soeurs de ******* avaient été fondées au moment de la Restauration pour s’occuper des malades mentaux : leur Père Fondateur, qui était un saint prêtre pénétré de la plus délicate compassion pour les souffrances des hommes, s’était en effet rendu compte avec effroi que depuis la grande révolution, par suite de la suppression des ordres religieux hospitaliers, les malades mentaux (les aliénés, comme on disait alors) étaient enfermés dans les prisons, avec les détenus de droit commun et les criminels, dans des conditions épouvantables… Je n’hésite pas à écrire que c’est à cette sorte de « détails » que l’on peut apprécier le véritable humanisme de l’idéologie révolutionnaire!

A ses religieuses, le bon Père donna pour modèle la Compassion de Notre-Dame et cette Piéta trôna dans la chapelle de leur maison de fondation pendant près d’un siècle et demi, jusqu’à ce qu’une autre idéologie, sous prétexte de renouveau conciliaire, culpabilise les religieuses de leur dévotion envers la Mère des Douleurs – dévotion qualifiée de dolorisme suranné – et leur enjoigne de reléguer la grande Piéta, loin des regards, dans une tribune fermée par une grille…
Cela se passe de commentaires, et je retiendrai seulement que des générations de religieuses ont prié devant cette statue : elles ont puisé dans cette dévotion la force quotidienne de leur consécration au service de ceux qui sont atteints dans leur psychisme par des maladies terribles et humiliantes ; elles ont trouvé auprès de la Vierge des Douleurs l’énergie pour vivre le don d’elles-mêmes, dans la patience, la générosité, le partage des épreuves d’autrui, et pour travailler autant que possible au bien et à la consolation des âmes qui leur étaient confiées.

Obligées de partir, les Soeurs craignaient que cette statue ne soit détruite ou vendue à quelque brocanteur, et elles furent véritablement heureuses de l’offrir pour notre fondation.

L’enlèvement de cette Piéta donna bien des soucis à Frère Maximilien-Marie, parce que les portes de la tribune où elle se trouvait avaient été modifiées et ne permettaient plus son passage.
Après avoir bien étudié le problème, la seule solution qui permettait de la sortir était de la faire passer par l’ouverture de la grille de cette tribune, qui – par chance! – correspondait, à quelques centimètres près, aux dimensions imposantes de la statue. Mais cette tribune se trouvait à plus de dix mètres au-dessus du sol de la chapelle, et il fallut se résoudre à faire appel à un déménageur, que l’on fit venir de loin parce que lui seul avait le matériel adapté.
C’est ainsi qu’avec des forts-à-bras, et surtout avec l’aide d’un monte-charge (qu’il fallait entièrement démontable en raison des difficultés d’accès à la chapelle), la statue de Notre-Dame de Compassion fut descendue, soigneusement enveloppée, puis embarquée dans un camion en vue de présider à notre fondation.

La voici aujourd’hui repartie sur les routes… Et, tout comme vous je pense, je souhaite maintenant que le lieu de notre prochaine installation soit celui où le Refuge Notre-Dame de Compassion pourra s’enraciner, se développer et rayonner… Le lieu où ceux qui prieront devant cette Vierge de Pitié et de Consolation recevront d’abondantes grâces et bénédictions du Ciel.

PADRE PIO

Premier prêtre stigmatisé, Padre Pio de Pietrelcina, né Francesco Forgione, est l’héritier spirituel de saint François d’Assise.  Padre Pio, que Dieu a gratifié de charismes particuliers, se consacra toute sa vie au salut des âmes.  Des témoignages de la sainteté du moine continuent de nous parvenir en grand nombre, en raison de la gratitude des personnes qui ont fait appel à son intercession pour obtenir la guérison du corps ou de l’âme. .

Francesco Forgione est né d’un foyer modeste le 25 mai 1887 à Pietrelcina, au sud de l’Italie.  Son père, Grazio Forgione, et sa mère, Maria Giuseppa de Nunzio, avaient déjà d’autres fils.  Contrairement à une majorité d’enfants de son âge, Francesco éprouva très tôt le désir de consacrer sa vie à Dieu.  Mamma Peppa a raconté:  «Il était sage et obéissant, ne se permettant aucun caprice.  Matin et soir, il allait à l’église prier Jésus et la Sainte Vierge.  Le jour, il ne sortait pas avec ses amis. Quelquefois, je lui disais: «Francesco, tu devrais sortir jouer».  Mais il refusait, disant:  «Je ne veux pas y aller parce qu’ils blasphèment».

Abbé Augustin de Saint-Marc-en-Lamis, qui fut l’un des directeurs spirituels de Padre Pio, a écrit dans son journal que le jeune Francesco avait connu, dès l’âge de cinq ans, des expériences mystiques.  En effet, les apparitions et les moments d’extase étaient si fréquents, chez lui, qu’il croyait que les autres enfants en connaissaient aussi.

Francesco chérissait le rêve de donner sa vie au Seigneur.  Ce grand désir se réalisa quand, le 6 janvier 1903, à l’âge de seize ans, il fut admis comme clerc dans l’Ordre des Capucins.  Le 10 août 1910, il fut ordonné prêtre en la Cathédrale de Bénévent.  Ainsi commença sa vie sacerdotale mais, en raison d’une santé plutôt fragile, il séjourna en divers couvents du sud de l’Italie.  Ce n’est qu’à partir du 4 septembre 1916 qu’il fut établi au couvent de San Giovanni Rotondo, sur le Gargano, où il resta, hors quelques brefs et rares voyages, jusqu’à sa mort, le 23 septembre 1968.

Tout au long de cette période, Padre Pio commençait sa journée très tôt, s’éveillant à l’aube pour lire le bréviaire.  Puis il descendait à l’église pour célébrer l’Eucharistie, après laquelle il faisait action de grâces devant le Saint Sacrement.  Ses journées se partageaient entre l’oraison et la confession.

L’un des événements marquants de la vie de Padre Pio se produisit le matin du 20 septembre 1918 alors que, priant devant le crucifix, au sanctuaire de la vieille église, il reçut le don de stigmates visibles, qui demeurèrent ouverts et sanglants pendant un demi-siècle. Ce phénomène suscita l’intérêt, non seulement d’une légion de médecins, de journalistes et de spécialistes, mais encore, l’attention de gens simples qui, au fil des ans, se rendirent à San Giovanni Rotondo pour rencontrer le saint moine.

Dans sa lettre du 22 octobre 1918 à l’abbé Benedetto, Padre Pio a écrit:  «Comment vous décrire ma crucifixion …  Je me trouvais au sanctuaire, après avoir célébré la messe, lorsque je fus envahi d’une paix qui ressemblait à un doux sommeil.  Tous mes sens entrèrent dans une quiétude indescriptible.  Cela se produisit en l’espace d’un éclair. M’apparut, au même moment, un mystérieux personnage ressemblant à celui que j’avais vu le soir du 5 août, à la différence que ses mains et son côté saignaient.  Sa vue me saisit.  Je ne saurais dire ce que je ressentis à cet instant et je serais mort si le Seigneur n’était pas intervenu pour soutenir mon cœur, qui bondissait dans ma poitrine.» - «Le personnage disparut et je constatai que mes mains, mes pieds et mon côté saignaient. Vous imaginez le tourment que j’éprouvai; d’ailleurs, je le ressens encore, presque chaque jour.  La plaie au côté saigne continuellement, mais surtout du jeudi soir au samedi.  Père, je me meurs de peine pour le tourment et la confusion que je ressens en mon âme ...  Jésus, si bon, me fera-t-il la grâce de soulager la confusion que j’éprouve pour ces signes extérieurs?  J’élèverai bien haut la voix, ne cessant de le conjurer de retirer de moi, par son infinie miséricorde, non le tourment, non la souffrance ...  mais ces signes extérieurs qui me causent une confusion et une humiliation quasi insupportables.»

Pendant des années, des quatre coins du monde, des fidèles vinrent requérir du prêtre stigmatisé son intercession puissante auprès de Dieu.  Pendant les cinquante années qu’il a vécu dans l’humilité, la prière, le sacrifice et la souffrance, Padre Pio fonda deux organismes: l’un vertical, vers Dieu, les Groupes de prière, l’autre horizontal, vers son prochain, un hôpital moderne, La Maison du Soulagement de la Souffrance.

En septembre 1968, des milliers de fidèles et de dirigés spirituels de Padre Pio se réunirent à San Giovanni Rotondo pour célébrer le 50e anniversaire des stigmates et tenir le quatrième congrès international des Groupes de prière.  Or, personne n’aurait imaginé qu’à 2h30, le 23 septembre 1968, la vie temporelle de Padre Pio de Pietrelcina allait prendre fin. 

NOTRE DAME DE LA MERCI

Historique

Dans l’expression Notre-Dame de la Merci, le mot Merci traduit l’espagnol merced qui signifie grâce, ou le latin merces qui signifie rançon. A l’origine de l’Ordre des Mercédaires qui s’occupèrent de racheter les chrétiens captifs des musulmans, Notre-Dame apparut à saint Pierre Nolasque, à saint Raymond de Penyafort et au roi Jacques I° d’Aragon.

Au milieu de la nuit du 1° août 1218, alors que l’Eglise célébrait la fête de Saint-Pierre-aux-Liens, la vierge Marie, accompagnée d’anges et de saints, apparut à saint Pierre Nolasque et lui dit : Mon fils, je suis la Mère du Fils de Dieu qui, pour le salut et la liberté du genre humain, répandit tout son sang en souffrant la mort cruelle de la Croix ; je viens ici chercher des hommes qui veuillent, à l’exemple de mon Fils, donner leur vie pour le salut et la liberté de leurs frères captifs. C’est un sacrifice qui lui sera très agréable. Je désire donc que l’on fonde en mon honneur un Ordre dont les religieux, avec une foi vive et une vraie charité, rachètent les esclaves chrétiens de la puissance et de la tyrannie des Turcs, se donnant même en gage, s’il est nécessaire, pour ceux qu’ils ne pourront racheter autrement. Telle est, mon fils, ma volonté ; car, lorsque dans l’oraison tu me priais avec des larmes de porter remède à leurs souffrances, je présentais tes vœux à mon Fils qui, pour ta consolation et pour l’établissement de cet Ordre sous mon nom, m’a envoyée du ciel vers toi.Saint Pierre Nolasque répondit : Je crois d’une foi vive que vous êtes la Mère du Dieu vivant et que vous êtes venue en ce monde pour le soulagement des pauvres chrétiens qui souffrent dans une barbare servitude. Mais que suis-je, moi, pour accomplir une œuvre si difficile au milieu des ennemis de votre divin Fils et pour tirer ses enfants de leurs cruelles mains ? Et Notre-Dame de lui répondre : Me crains rien, Pierre, je t’assisterai dans toute cette affaire et, pour que tu aies foi en ma parole, tu verras bientôt l’exécution de ce que je t’ai annoncé et mes fils et mes filles de cet Ordre se glorifieront de porter des habits blancs comme ceux dont tu me vois revêtue. En disant cela, la Vierge disparut.

Pierre Nolasque passa en prière le reste de la nuit puis rejoignit Raymond de Penyafort qui lui dit : J’ai eu cette nuit la même vision que vous : j’ai été aussi favorisé de la visite de la Reine des anges et j’ai entendu de sa bouche l’ordre qu’elle me donnait de travailler de toutes mes forces à l’établissement de cette religion et d’encourager dans mes sermons les catholiques fidèles à venir en aide à une œuvre de charité si parfaite. C’est pour remercier Dieu et la très sainte Vierge que j’étais venu si matin à la cathédrale. Le roi Jacques I° d’Aragon entra alors dans la cathédrale et leur dit : La glorieuse Reine des anges m’est apparue cette nuit, avec une beauté et une majesté incomparables, m’ordonnant d’instituer, pour la rédemption des captifs, un Ordre qui porterait le nom de Sainte-Marie de la Merci ou de la Miséricorde ; et, comme je connais en toi, Pierre Nolasque, un grand désir de racheter les esclaves, c’est toi que je charge de l’exécution de cette œuvre. Pour toi, Raymond, dont je sais la vertu et la science, tu seras le soutien de l’Ordre par tes prédications.

 Ordre de la Bienheureuse Vierge Marie de la Merci pour la Rédemption des captifs.

 Issu de la noble famille des Nolasco, apparenté par sa mère aux comtes de Toulouse et aux rois d’Aragon, Pierre Nolasque, né vers 1189 au mas des Saintes-Puelles, dans l’ancien diocèse de Saint-Papoul, après avoir renoncé au mariage pour se consacrer à Dieu, rejoint les armées de Simon de Montfort. A la bataille de Muret où le roi Pierre d’Aragon est tué, son fils, Jacques, âgé de six ans, est fait prisonnier ; Simon de Monfort le met sous la garde de Pierre Nolasque puis les envoie tous deux en Espagne. Loin de la cour, Pierre Nolasque enseigne son royal élève et lui montre l’exemple de sa piété et de sa charité.

 Né près de Barcelone, au le château familial de Villafranca de Penades (vers 1175), Raymond de Penyafort, parent des comtes de Barcelone et des rois d'Aragon, étudie à l'école cathédrale de Barcelone où il enseigne la rhétorique et la logique ; il étudie le droit à Bologne où, reçu docteur, il enseigne (1216). L'évêque de Barcelone le recrute pour le séminaire de son diocèse (1219). A Viterbe, saint Dominique leur donne quelques-uns de ses frères. A Barcelone, chanoine de la cathédrale, prévôt du chapitre, archidiacre, grand vicaire et official (1220), il donne grande solennité à l'Ascension et travaille au soin des pauvres. Le Vendredi Saint 1222, il quitte le clergé séculier pour les Dominicains, sans perdre son influence sur l'évêque de Barcelone. A cette époque, il écrit la Summa de pænitentia, premier ouvrage du genre, qui rassemble les cas de conscience à l'usage des confesseurs. Lorsque Pierre Nolasque fonde l'Ordre de la Merci (1223), dans la cathédrale de Barcelone, en présence de l'évêque et de Jacques I° d'Aragon, il donne l'habit aux premiers mercédaires dont il rédige la règle pour quoi il obtient l'approbation de Grégoire IX (1235). En 1229, le cardinal de Sainte-Sabine, envoyé comme légat en Espagne pour prêcher la croisade contre les Maures et mettre en application les décrets du quatrième concile du Latran, s'adjoint Raymond de Penyafort qui fait si bien qu'on le charge de prêcher dans les provinces d'Arles et de Narbonne. En 1230, Grégoire IX en fait son confesseur et son chapelain ; nommé pénitencier, il instaure l'Inquisition en Aragon, révise les décrétales et en fait établir la nouvelle collection promulguée par la bulle Rex pacificus (5 septembre 1234). Il refuse l'archevêché de Tarragone et rentre en Aragon pour absoudre Jacques I° qui a malmené l'évêque élu de Saragosse ; il quitte Barcelone pour rejoindre, à Bologne, le chapitre général de son Ordre qui l'élit maître général (1238). Il fait établir de nouvelles constitutions dominicaines, en usage jusqu'en 1924. Il demande à saint Thomas d'Aquin de rédiger la Somme contre les gentils. Il se démet de sa charge (1240) et retourne au couvent de Barcelone d'où il partit souvent pour prêcher et pour conseiller Jacques I°. Pour former les missionnaires, il fonde des écoles de langues, comme l'école arabe de Tunis (1245) et l'école d'hébreu de Murcie (1266). Entre les rois d'Aragon et de Castille, il meurt à Barcelone le 6 janvier 1275 ; l'archevêque de Tarragone demande, dès 1297, sa canonisation qui ne sera faite par Clément VIII que le 29 avril 1601.

Jacques I° d’Aragon, dit le Conquérant, fils de Pierre II, né à Montpellier en 1206, est fait prisonnier à la bataille de Muret où mourut son père (1213) et remis par Simon de Montfort à Pierre Nolasque qui l’élève. Allié au roi de Castille dont il épouse la fille, Eléonore (1221), il conquiert une partie du royaume musulman de Valence (1225) qu’il prendra tout entier (1253). Il conquiert les Baléares (1229-1235). Au profit du comte Thibault de Champagne, il renonce au royaume de Navarre que lui a laissé Sanche VII. Au traité de Corbeil (1256), saint Louis renonce en sa faveur aux comtés de Barcelone et de Roussillon et à la seigneurie de Montpellier. En 1262, il partage ses Etats entre ses deux fils : Pierre obtient l’Aragon, la Catalogne et Valence ; Jacques obtient Majorque, le Roussillon, la Cerdagne et Montpellier. Il meurt en 1276.

SAINTS COME ET DAMIEN

Saint Côme et saint Damien, martyrs (287), saints patrons des médecins et des chirurgiens

Saint Côme et saint Damien étaient deux frères, venus d'Arabie en Cilicie (province romaine du sud de l'Asie Mineure).On croit qu'ils étaient frères jumeaux.

Leur profession de médecin leur fournit l'occasion d'exercer un véritable apostolat ; car à travers les corps ils savaient voir les âmes, les toucher, les convertir. La grâce divine vint relever leur science par le don des guérisons miraculeuses : de toutes parts, on accourait à eux pour obtenir la délivrance des maux les plus invétérés et les plus incurables. Le résultat ne trompait jamais leur foi et leur confiance, et il ne se passait pas de jour sans qu'ils eussent opéré quelque cure souvent désespérée.

Auprès d'eux, les aveugles recouvraient la vue, les boiteux marchaient droit, les sourds entendaient, les estropiés étaient guéris. Leur puissance s'étendait même au-delà de ce monde visible, et, à leur voix, les démons abandonnaient leurs victimes. Tout cela, ils le faisaient par pure charité, ne recevant jamais aucune rétribution. On les avait surnommés anargyres (sans argent).

Ils passent pour guérir les animaux comme les hommes. C'est ainsi qu'ils guérirent la patte d'un chameau blessé.

À cette gloire devait se joindre celle du martyre.

Lysias, récemment nommé gouverneur de Cilicie, commença la persécution à Aegée. Il accusa Côme et Damien de séduire le peuple et de faire déserter les temples des dieux. Le préfet leur infligea une si longue et si rude flagellation, que les bourreaux n'en pouvaient plus de fatigue ; les deux martyrs bénissaient le Seigneur. À la vue d'une foule immense, ils furent précipités du haut d'un rocher dans les flots ; mais un ange plana au-dessus des eaux et transporta les martyrs au rivage. Alors Lysias leur dit : "Je vois que vous êtes très forts dans la magie; expliquez-nous cet art. - Nous sommes chrétiens, et non pas magiciens, répondirent-ils: c'est la puissance divine de Jésus-Christ qui se manifeste en nous. Devenez chrétien, et vous en ferez vous-même l'expérience". Les deux martyrs furent jetés dans une fournaise ardente ; mais ils s'y promenèrent comme sur des fleurs. On les crucifia, on les lapida, sans pouvoir les faire mourir; il fallut leur trancher la tête. Leurs trois frères Anthime, Léonce et Euprepius meurent en martyrs avec eux. L'exécution aurait eu lieu un 27 septembre, probablement en l'an 287.
Les restes des martyrs furent enterrés à Cyr, ville épiscopale de Théodoret (en Syrie). Une autre partie des reliques des saints Côme et Damien fut transportée à Rome. Le pape Félix III éleva une église en l'honneur des deux martyrs (483-492), qu'Urbain VIII embellit au dix-septième siècle. Le pape Symmaque (498-514) leur dédia un oratoire, etFélix IV (526-530) une basilique au Forum, dont les mosaïques sont parmi les plus précieux vestiges de la cité.L'empereur Justinien (527-565) restaura somptueusement la cité en leur honneur. Ayant été guéri d'une dangereuse maladie par l'intercession de Côme et Damien, en remerciement, il reconstruisit et orna leur église à Constantinople, qui devint un lieu de pélerinage.

Côme et Damien sont considérés comme les saints patrons des médecins et des chirurgiens. Il sont représentés avec une robe fourrée, un chaperon ou bonnet cylindrique de médecin, une trousse et des instruments de chirurgien. Quelques exemples d'iconographie florentine de saint Côme et saint Damien.

MARIE QUI DEFAIT LES NOEUDS

ce vocable tire son origine d'un tableau intitulé “Maria Knotenlöserin“, peint par un inconnu (qui avait sans doute plus de piété que de talent), vénéré dans l'église de Sankt-Peter am Perlack, à Augsbourg, depuis l'année 1700.

    Pour la réalisation de ce tableau, l'artiste s'est vraisemblablement inspiré d'un texte de Saint Irénée, évêque de Lyon et martyr en 208, qui déclare: “Par sa désobéissance, Eve a noué pour l'humanité un noeud de malheur que, par son obéissance au contraire, Marie a dénoué.

    Sur cette toile, en effet, la Vierge Marie est représentée avec les symboles de la vision de Saint Jean au chapitre XII de l'Apocalypse (revêtue de soleil, la lune sous les pieds et une couronne de douze étoiles nimbant son visage), auxquels sont ajoutés d'une part la figuration du serpent de la Genèse - qu'elle écrase sous son pied (ce qui montre bien que Marie est en quelque sorte l'antidote d'Eve) -, et d'autre part la colombe du Saint-Esprit qui montre que Notre-Dame est son épouse, celle qu'il a comblée de la plénitude de ses grâces, celle qu'il a rendue féconde pour faire d'elle la Mère du Rédempteur. Jusqu'ici, en définitive, rien que de très habituel dans l'iconographie mariale, avec les incontournables angelots joufflus qui jouent à cache-cache dans les nuages!

    Là où le peintre devient véritablement original, c'est lorsqu'il nous montre la Très Sainte Vierge absorbée dans un minutieux et patient travail: elle dénoue avec application les noeuds complexes d'un ruban qui lui est présenté sur sa gauche par un ange, tandis qu'un second ange reçoit - à droite de la Madonne - ce ruban parfaitement lisse, libéré de tout noeud…   
    Ce ruban symbolise les situations, plus ou moins inextricables, dont nos vies sont encombrées - voire empoisonnées - et ce sont les mains très douces et maternelles de Notre-Dame qui travaillent à y remettre ordre et clarté.

    Dans le bas du tableau, sombre, sont figurés un jeune homme et un ange qui le tient par la main et l'entraîne vers une église. Certains y voient la réprésentation du jeune Tobie et de son guide, l'archange Raphaël, car le livre de Tobie nous raconte en effet comment la divine Providence est intervenue dans cette famille pour dénouer des situations qui paraissaient absolument insolubles. Cette évocation de cette histoire biblique est justement bien propre à nous stimuler à la confiance et à la prière persévérante, afin d'obtenir l'heureux dénouement des problèmes et des difficultés qui nous affligent.

    Moi, le petit chat, j'ai très bien compris le symbolisme de ce tableau, parce qu'il m'est déjà arrivé de jouer avec une pelote de ficelle et parce que j'ai ensuite vu Frère Maximilien-Marie - pas très content du résultat - qui passait du temps à tout déméler… Je sais bien aussi qu'il n'est pas du tout confortable d'être entravé par un lien noué: alors de tout mon coeur, je demande au Bon Dieu, par l'intercession de Marie qui défait les noeuds d'intervenir maternellement dans les paquets d'intentions embrouillées que nous remettons entre ses mains patientes et efficaces.

    Bonne neuvaine à tous… Pour moi, je file dans les champs pour voir s'il reste quelque mulot qui serait volontaire pour me servir d'apéritif.

SAINT MICHEL

L'archange saint Michel

 Michel, Raphaël et Gabriel sont les seuls saints anges que la Bible désigne par leur nom, mais seul Michel est appelé archange par la Bible (Jude 1, 9).

 

Michel : Qui est comme Dieu ?

Par son étymologie hébraïque, « Michel » signifie : « Qui est comme Dieu ? »

C'est par cette question que Satan est vaincu, tout comme le roi de Babylone est précipité au shéol après avoir voulu monter aux cieux pour se montrer semblable au Très-Haut (Is 14, 13-15).

 

Saint Michel et la justice :

Saint Michel est celui qui pèsera les âmes au jugement dernier (on dit qu'il est psychostase) et il les conduira sur l'autre rive, le ciel ou l'enfer (on dit qu'il est psychopompe.) Cette tradition repose sur le livre biblique du prophète Daniel :

« En ce temps se lèvera Michel, le grand Prince qui se tient auprès des enfants de ton peuple. [...] Un grand nombre de ceux qui dorment au pays de la poussière s'éveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour l'opprobre, pour l'horreur éternelle. » (Daniel 12, 1-2)

 

Saint Michel et la destruction de l'antéchrist :

L'Apocalypse de saint Jean décri une bataille dans le ciel :

« Michel et ses Anges combattirent le Dragon. Et le Dragon riposta, avec ses Anges, mais ils eurent le dessous et furent chassés du ciel. » (Apocalypse 12, 7-8)

Dans le contexte des écrits johanniques, ceci signifie que saint Michel combattra et détruira l'antéchrist, comme il a fait avec lucifer au commencement.

 

Le culte de saint Michel :

Dès le IV° siècle, le culte de saint Michel est largement répandu en Orient. Il fait son apparition en Occident à la fin du Ve siècle avec l'élévation d'un premier sanctuaire à Monte Sant'Angelo dans le massif du Gargano en Italie en 492. Il protégea Rome de la peste en l'an 590, c'est pourquoi sa statue s'élève sur le château Saint-Ange à Rome.

Vers l'an mil, de nombreuses chapelles et édifices lui ont été dédiés. Ils sont généralement édifiés dans des lieux élevés pour rappeler que saint Michel est le chef des anges. Un des plus célèbres de ces sites est Le Mont-Saint-Michel en Normandie.

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